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    :: Défouloir :: 2016

You may be one of many to others, but to me, you mean the whole world

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You may be one of many to others, but to me, you mean the whole world | Lun 7 Nov - 11:35
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You may be one of many to others, but to me, you mean the whole world
Feat Hera ▬ Hyera  ♥

Musique d'ambiance ▬ Ses yeux se perdent quelques secondes sur la silhouette de la jeune femme, y ressentant un sentiment étrange, nouveau, qu'il ne peut décrire avec des mots, qu'il ne peut expliquer, se perdant dans les abysses de son esprit. Il cligne plusieurs fois des yeux, ébloui par les projecteurs mais surtout par la beauté de la jeune femme. Ses joues s'empourprent légèrement, sans même qu'il ne s'en rende compte, son cœur basculant quelques secondes vers un monde plus doux, plus chaleureux, mais plus angoissant. Il ne peut détacher ses yeux de cette silhouette si parfaite qui, normalement, lui appartient. Sa gorge se noue quelques secondes. Changement d'émotion. Il baisse ses yeux, attristé par quelque chose qui le dépasse, encore une fois. Depuis qu'il est à ses côtés, il se sent quelque peu étrange, certains flux passant dans son corps, des flux étrangers, dont il n'adhère absolument pas. Il a le sentiment de perdre parfois le contrôle de lui-même, de ressentir des choses qu'il ne devrait pas, mais il ne dit rien, essayant juste de les cacher, de les conserver en lui, les enfermant à tout jamais. Parce que c'est mieux ainsi. Parce qu'au fond, il sait très bien quelle va être la finalité de cette relation, blessante et destructrice soit-elle. Il inspire profondément, ses yeux se détournant finalement de cette silhouette qu'il observe depuis tout à l'heure, au loin. Elle ne l'a pas vu et heureusement que ce n'est pas le cas. Il n'a pas pour habitude de la dévisager ainsi, mais cette fois-ci, il avait cette possibilité, ne s'en privant pas. Elle est bien trop occupée à suivre les instructions que ses supérieurs lui donnent, laissant la chance à Hyeon de la regarder, même de loin. De toute manière, il ne peut faire que ça, la regarder au loin. C'est tout. Même si elle est sienne, même s'il forme un tout avec elle, actuellement, il sait qu'il ne doit pas trop s'approcher d'elle, de peur de se brûler, d'être bien trop investi dans cette relation qui lui échappe. Parce que c'est toujours dangereux d'être proche des autres, parce que c'est toujours blessant. Mais ne l'est-il pas déjà ? N'est-il pas déjà proche de la jeune femme ? N'appartient-elle pas déjà, un peu trop, à sa vie ? Et malheureusement pour lui, cela a commencé dès leur première rencontre. Destins croisés, à jamais unis, malgré les obstacles futurs. Ses yeux s'éloignent totalement de la silhouette de la jeune femme pour se poser sur l'affiche posée non loin de la scène. Ses poings se serrent malgré lui, ses ongles entrant dans sa chair. De nouveau, il se sent en proie à un sentiment étrange et presque destructeur. Une once de colère se lit sur son visage devenu soudainement dur, mais, encore une fois, il réprime tout ça, fermant quelques secondes les yeux, pour oublier cette frustration et cette contrariété qui n'ont aucune raison d'être présentes. Il se fait alors interpeller par son manager qui pose soudainement sa main contre son épaule, le sortant ainsi de ces pensées obscures et incompréhensibles. Il se tourne et lui sourit, presque enchanté d'avoir été dérangé.

Entouré de quelques individus, Hyeon est bien trop concentré sur les dires de son entourage pour remarquer quoique ce soit d'autres. S'il est là aujourd'hui c'est uniquement à cause de la demande de l'agence samsung, à ce qu'il fasse une collaboration avec l’égérie de la marque, qui n'est autre que son actuelle petite amie. Il ne sait pas si les autres savent quelle est sa relation avec la jeune femme, s'ils sont au courant qu'il est en couple avec elle, mais il ne s'en préoccupe pas plus que ça, puisque de toute manière, aujourd'hui, ce n'est que professionnel. Il n'aime pas mélanger professionnel et vie privée, c'est pour cette raison qu'il a accepté de participer, même si, indirectement, il a une autre raison, encore enfouie en lui, inconsciente, et qu'il préfère oublier et enfermer. Il écoute donc attentivement les paroles de chacun, lui donnant quelques conseils et indices sur ce qu'il doit faire et ne pas faire. Même si Hyeon a pris l'habitude, il préfère toujours écouter ses aînés et ses supérieurs, parce qu'il se doit de les respecter et parce qu'il n'a pas le droit à la parole. Alors il se tait, se contentant juste de suivre les instructions de chacun, sans rien ajouter d'autre. Il sent alors quelques vibrations venant de sa poche mais n'a pas la possibilité de s'en préoccuper. Il verra plus tard et rappellera plus tard la personne si c'est urgent. Il ne remarque même pas le regard de sa partenaire sur lui, elle qui l'a enfin remarqué, après que lui l'ait remarqué. Il n'a pas le temps pour elle. Pas encore en tout cas. Ça viendra, mais plus tard. Il se dirige alors, à son tour, vers la scène mise en place, avec un piano au centre, pour qu'il puisse y jouer quelques notes. Il se racle plusieurs fois la gorge, observe le piano, intrigué par celui-ci. Au début, il ne fait rien, se contente de fixer le piano, comme si celui-ci avait le pouvoir de lui adresser la parole, puis, il s'essaie à quelques notes pour vérifier la tonalité du piano. Il agit toujours ainsi pour vérifier si le piano est adapté ou non à ses capacités et s'il peut ou non jouer. Certes le pianiste y est pour beaucoup dans la résonance du son mais le piano joue aussi un rôle crucial. Inspirant profondément, il ferme quelques secondes les yeux, et alors, sans même attendre le feu vert, ses doigts commencent à défiler sur le piano, se sentant comme transporter par la puissance des notes. Plus rien ne peut l'arrêter, il est dans son monde, dans sa bulle. Seul avec son piano. Seul avec les notes qui grimpent et descendent, dans un torrent de sensations. Ce n'est que par ce biais que Hyeon peut s'exprimer, juste un peu, ce n'est que comme ça qu'il peut transmettre des émotions, devenant un autre. Cet homme séduisant au regard de braise et au sourire fulgurant, qui fait tant chavirer le cœur de ces demoiselles. Cet être pourtant si inaccessible au cœur brisé et à l'âme tâchée. Seuls ses doigts lui permettent d'exprimer cet être en lui qui sommeille depuis tant d'années, seuls ses doigts sont l'expression de ses états d'âme. Hyeon se sent libéré. Et alors . . . les notes s'arrêtent brusquement, le plaçant de nouveau face à cette réalité, si difficile.



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Re: You may be one of many to others, but to me, you mean the whole world | Sam 12 Nov - 11:09
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Feat Hyeon ▬ Hyera  ♥

Musique d'ambiance ▬ Être belle. Faire la belle avec un air mélancolique. Pencher la tête un peu sur le côté. De l’autre. Lever les yeux. Faire la moue. Prendre un air étonné. Déposer son index devant ses lèvres. Se poster de profil. Un peu cambrer. Le buste légèrement tourné. Redressé le menton. Avoir l’air songeuse. Rêveuse. Concentrée. Fâchée. Mystérieuse… Et puis, surtout, dévoiler un sourire resplendissant !

Ah ça ! Ils l’aiment ce sourire ! Tout ceux dont les yeux se posaient sur les affiches publicitaires où figurait la nouvelle égérie de la marque Samsung. Paraît-il que ce fut grâce à lui que le PDG du numéro sud-coréen fut séduit à l’idée de choisir cette jeune fille comme nouveau visage pour représenter sa société. Elle n’était pas naïve et se doutait pertinemment des enjeux qui se cachaient derrière tout ceux-ci. Au cas où Zhang Hera ne les aurait pas saisi, sa grand-mère s’était assurée de les lui rentrer dans le crâne. Son aïeul ne l’avait guère jamais apprécié, c’était un fait. Trop gâtée, trop insolente, trop manipulatrice… Sa soeur aînée n’était pourtant guère plus vertueuse et pourtant, la préférence de leur grand-mère n’avait jamais fait l’ombre d’un doute. Peut-être était-ce parce que tous les autres n’avaient toujours que trop chouchouter la cadette du fait de son statut ? Un culte de la personnalité, oui, il fallait le reconnaitre. Hera avait bercé toute sa jeunesse dans l’adoration admirative excessive de sa mère et de son grand-père. De toute la fratrie, son sang était le plus « noble ». L’un comme l’autre, ses parents nés dans le milieu des élites s’étaient unis à des parvenus. L’un comme l’autre, leur premier mariage avait échoué. Hera était leur unique enfant commune. Néanmoins, plus elle découvrait le vrai visage de ses grands-parents et elle se rendait compte qu’il y avait encore un écart entre la « noblesse » de son père et celle de ses aïeuls maternels. La rabaisser ainsi au statut de mannequin. Combien tuerait pour être à sa place ? Sans doute beaucoup. Cependant, au fond d’elle, Hera ne pouvait s’empêcher de sentir « objet ». Elle qui appartenait à un rang supérieur, elle qui s’adonnait jusqu’à épuisement afin d’être la meilleure élève de sa promotion de médecine, on lui demandait à présent de jouer à la potiche. Soit belle et ne fait pas de vague ! Faire semblant ? Oh ça, elle le savait ! Paradoxalement à son tempérament sanguin, la singapourienne maitrisait l’art des apparences et de l’hypocrisie mieux que la plupart des personnes. C’était l’une des bases fondamentales du protocole de survie dans l’univers des « gosses de riches ». Sourire avec fraîcheur et innocence tandis qu’elle jubilait sournoisement intérieurement, ce fut l’une des plus grandes spécialités de la demoiselle lorsqu’elle fut plus jeune. Elle avait l’impression de rompre peu à peu avec la Hera du passé, quelque peu ravivée par cette situation. Pourtant, ce n’était plus la satisfaction de duper son monde qui permettait désormais à son sourire de s’épanouir avec tant d’éclats. Non, lorsqu’elle posait face aux photographes, Hera se laissait porter par des pensées bien plus douces. Lorsqu’elle souriait, elle pensait à ses amis, au moment de complicité avec Haewon, aux rendez-vous sucrés avec Eun-mi, les sorties aux restaurants foireuses avec Kwangho Oppa, aux chamailleries avec certains membres de l’équipe de foot, à l’apaisement ressenti lorsqu’elle savait Caden et Min Kyung rentrés au dortoir pour la nuit, et puis bien sûr, elle pensait tout simplement à Hyeon…

Le responsable chargé du shooting photo annonça la fin de la séance. Les personnels concernés s’entre félicita pour ce bon travail. Hera n’y manqua pas, s’inclinant légèrement. Puis, s’en retournant dans le coin où elle avait déposé ses affaires, la jeune femme sortit son smartphone de son sac. Aucun message. Son doigt effleura avec une tendresse songeuse l’écran pour le fond duquel, Hera avait choisi une photo de Hyeon et elle. La mannequin se demandait si son petit ami avait eu connaissance des photographies de son shooting en « couple » avec l’insupportable mannequin Ji Sung Wook. Diffusées quelques jours auparavant, elles furent particulièrement bien reçues et l’alchimie entre les deux modèles était plébiscitée. Quelques semaines auparavant, Hera aurait pensé que cela n’affecterait aucunement Hyeon, cependant, depuis qu’il avait évoqué le fait de ne pas savoir que penser à l’idée qu’elle soit exposée aux yeux de tous à travers la ville, la singapourienne se souciait davantage de son éventuelle désapprobation. Elle aurait aimé lui dire que lorsqu’ils ont pris cette photo où elle sourit avec tant d’admiration et de tendresse à son partenaire, les instants précédents, elle avait fermé les yeux. Elle avait pensé à lui. Si fort qu’en rouvrant ses paupières, elle était parvenue à effacer la vue désobligeante de Sungwook pour ne penser qu’à lui : Lee Hyeon. Mais Hera en savait pas si elle en serait capable. Elle lui avait promis de lui ouvrir son coeur et ses pensées sans détour. Cependant, parfois… Une telle sincérité se révélait être une violation à la pudeur de ses sentiments. Se dévoilait à lui sans retenu s’avérait plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé. Cela pouvait être effrayant par moment. Elle qui croyait avec  ferveur lui avoir donner ce coeur qui s’était silencieusement déjà promis à un autre.

Un léger soupir, la jeune femme tapa un court message destiné à son petit ami. Elle n’était pas très douée non plus. Elle ne savait pas toujours que dire. Elle avait simplement envie d’avoir des nouvelles de lui. Hera ignorait alors que Hyeon se trouvait également présent dans cette même grande pièce. Elle eut à peine le temps de ranger son téléphone qu’on vint la presser pour qu’elle aille se changer, démaquiller et remaquiller sans guère plus d’explication. Se retournant à cet instant, alors elle l’aperçut enfin, s’immobilisa incertaine fixant cette silhouette qui lui semblait ô combien familière mais qui s’éloigna ensuite et disparut. C’était elle trompée ? On la hâta de nouveau et Hera s’exécuta quelque peu gauchement, ce qui ne lui ressemblait pas.

Ce ne fut quelques minutes plus tard, vêtue d’un hanbok aux couleurs claires et douces, qu’Hera fut conduite vers une pièce voisine d’où s’élevait une mélodie. Des notes de musiques jouées au piano. Lorsqu’elle parvinrent à ses oreilles, la jeune femme se figea. N’avait-elle donc pas rêvé ? Etait-ce lui ? Que faisait-il ici ? On l’invita à pénétrer à l’intérieur là où régnait un calme olympien autour du jeune homme assis face à son piano. Tous les individus présents dans la pièce semblait hypnotisés d’admiration, à l’exception de l’homme d’une trentaine d’années qui tournait autour du pianiste lui même absorbé par son ouvrage. Les nouveaux arrivants se firent tout aussi discrets. Le regard de Hera se posa également sur Hyeon. Elle se sentit… Non, elle n’aurait su mettre de mots sur cette sensation qui l’envahit. Elle ne pouvait tout simplement plus détacher ses yeux de lui. Elle ne voyait pas simplement le bel homme talentueux dévoilant tout le charme de son art. Elle voyait, ce garçon aux sentiments prisonniers du silence qui trouvaient pour seule voie d’expression la force de sa musique.

L’égarement de son esprit ne tarda pas à être rappelé à l’ordre par un murmure l’incitant à le suivre. Hera s’exécuta, l’esprit troublé à tel point que chose plus qu’inhabituelle de sa part, elle se prit les pieds dans un câble. À l’instant où la musique s’arrêtait, un fracas lui fit écho dans la pièce, l’homme qui observait Hyeon jusqu’alors s’exclama :
«  Oh ma Déesse ! Tu n’as rien ? »
Il s’empressa faire la modèle dont chute avait néanmoins été évité par un photographe l’ayant rattrapé de justesse par le bras. L’observateur qui accourait vers elle n’était autre que Hwang Do Ha, l’un des plus grands spécialistes des mises en scène publicitaires et promotionnelles de Séoul. Un homme un peu original, frisant le cliché mais fort sympathique avec la jeune modèle dont il semblait des plus satisfaits de son potentiel. N’appelant guère jamais personne par son nom, il avait dès leur première collaboration surnommée Hera : « Déesse ». Après s’être assuré que cette dernière n’avait pas le moindre mal, il se retourna vers le pianiste.
« Par ici, mon Loukoum ! » lui fit signe de les rejoindre.
Une fois tous trois réunis, Doha s’apprêta à faire les présentations mais Hera le coupa gentiment :
« Nous nous sommes déjà rencontrés, lui expliqua-t-elle un irrépressible sourire aux lèvres. Lee Hyeon et moi sommes de vieilles connaissances. »
Ses yeux pétillants se reportèrent sur son petit ami comme pour obtenir sa confirmation. Peut-être ne devaient-ils pas révéler la véritable nature de leur relation, mais il n’était pas utile non plus de jouer aux parfaits étrangers. Doha eut néanmoins l’air curieusement amusé, mais ne s’y attarda qu’une poignée de secondes et leur expliqua ensuite la raison de tout ceci : la volonté de Samsung et du Président Choi de voire apparaître la jeune égérie sur quelques affiches promotionnelles, ainsi que le choix de Lee Hyeon comme représentant parmi les musiciens qui joueraient sur scènes le soir de l’inauguration.
« Il parait que tu es l’un des plus populaires des artistes, et puis surtout, on ne va pas se mentir… »
Doha jaugea le pianiste de bas et haut :
« Tu es certainement le plus visuel agréable, mon Loukoum ! »
Il frappa ensuite dans ses mains.
« Bien ! Mettons nous au travail ! Nous allons faire plusieurs essais dans diverses dispositions ! Mise en scène  n°1 : la leçon de piano ! En place mes enfants ! »
Il vint tirer doucement Hera par le bras jusqu’au piano faisant signe au jeune homme de les accompagner.
« Assis toi à côté de lui ma Déesse, lui indiqua-t-il. Fais comme si tu lui donnais une leçon de piano ! » donna-t-il ensuite pour consigne à Hyeon.
Habituée aux manières de faire parfois déconcertantes de Doha, Hera jeta un petit regard à Hyeon quelque peu incertaine de ses réactions et dans l’intention de le rassurer si besoin. Elle s’assit alors sur le tabouret face au piano.




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Re: You may be one of many to others, but to me, you mean the whole world | Dim 13 Nov - 14:59
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Feat Hera ▬ Hyera  ♥

Musique d'ambiance ▬ Chaque fois que les doigts de Hyeon touchent un piano, il se sent libéré des normes et valeurs de sa société, il se sent ailleurs, dans un tournent d'émotions. Son cœur palpite à vive allure, tandis que ses doigts se frayent des chemins invisibles jusqu'aux touches de sa bien aimée. Pendant plusieurs années, pourtant, Hyeon a détesté le piano, n'y trouvant aucun plaisir et considérant cela plutôt comme une tâche au lieu d'être un plaisir et le moyen de s'exprimer. Mais progressivement, par le biais d'une personne disparue, il a fini par adhérer à cet instrument si particulier, le considérant ainsi comme une forme fatale de pouvoir exprimer ses mœurs et c'est ainsi que le piano est devenu une véritable passion pour le jeune homme. Désormais, il ne peut plus s'en passer et il lui arrive de se rendre dans son studio, discrètement, pour y jouer quelques notes, s'exprimant ainsi au travers de celui-ci.  Le piano fait partie intégrante de sa vie et c'est son seul moyen d'oxygène, de sortir de sa cage dorée. Personne ne peut lui retirer ce précieux bien, pour le moment en tout cas. Pendant qu'un joue il n'observe aucunement son environnement, bien trop concentré sur sa tâche qu'il désire être parfaite. Il ne peut accepter une seule fausse note, ses doigts se souvenant encore des nombreux coups de bâton. Pour lui, ça serait un échec, surtout pour une représentation qui n'est pas réelle, alors qu'il joue juste pour quelques photos, et parce que son manager désire qu'il prenne part à ce nouveau concept lancé par l'entreprise. Alors qu'il finit ses dernières notes, Hyeon ouvre brusquement les yeux, sortant de sa torpeur, et pendant qu'il les ouvre, un fracas se fait entendre dans la piège, résonnant au creux de son oreille. Son regard se dirige vers l'origine du bruit, reconnaissant immédiatement la silhouette de sa partenaire. Dans un geste automatique, il commence à se lever, mais se ravise rapidement lorsqu'il constate qu'elle est prise en charge assez vite, s'inquiétant tout de même qu'elle se soit fait mal, regardant d'un air quelque peu mauvais le photographe lui tenant le bras. Il ne dit rien et se contente de finalement baisser ses yeux, se retenant de ne pas agir par une quelconque force surhumaine et méconnue. Il n'a sûrement pas bien dormi, se dit-il, se trouvant quelque peu étrange depuis que ses pieds ont franchi les portes du studio. Il ne s'y attarde pas plus, préférant se concentrer sur autre chose dont il connaît la maîtrise. C'est préférable pour lui et certainement plus stable. Il n'aime pas ne pas comprendre ce qui lui arrive forcément, pourquoi est-ce qu'il a ses flux si étrangers à lui, pourquoi est-ce que parfois il réagit de la sorte alors qu'il n'y a finalement rien de bien alarmant. Mais Hyeon apprend progressivement que certaines choses de la vie ne s'apprennent pas et ne sont pas forcément contrôlables comme il le souhaiterait.  

Il lève les yeux vers l'homme qui l'interpelle, celui qui a accouru jusqu'à Hera dès le moment où il a compris qu'elle était presque tombée, lui donnant un surnom des plus déplaisants, à lui bien sûr. Il n'aime pas qu'on lui donne des surnoms si ridicules et préfère que son prénom soit émis chaque fois qu'on l'appelle. Il n'y a finalement, pour le moment, que pour sa cousine qu'il accepte, malgré lui des surnoms ridicules. Il ne préfère toutefois pas relever ce détail, parce qu'il est en société et qu'il doit bien se tenir pour ne pas donner une mauvaise image de lui. Il part alors de son siège et s'approche des deux jeunes gens, son regard ne quittant pas la silhouette de Hera, se focalisant uniquement sur elle. Il n'a pas le temps de dire quoique ce soit que Hera coupe l'homme avant qu'il ne fasse lui-même les présentations. Hyeon arque un sourcil, surpris d'entendre les paroles de Hera. Au fond de lui quelque chose semble créer une légère fissure, et il a soudainement mal à la poitrine. Petit pincement au cœur dû aux paroles de la jeune femme mais qu'il ne comprend, toujours, pas. « Je doute que nous soyons juste de vieilles connaissances, mais ainsi soit-il », il détourne son regard de Hera, préférant voir ailleurs, étrangement frustré par les mots de la jeune femme. Elle n'est quand même pas qu'une connaissance, elle est bien plus, mais puisqu'elle semble vouloir cacher leur relation, il ne peut rien dire. Elle a sûrement des raisons de ne pas vouloir en dire plus sur eux deux, peut-être est-ce que cela peut ternir à son image, il n'en sait rien. Il a juste appris à ne pas en dire plus dans ce type de situation puisqu'il a comme le sentiment que c'est un signal pour lui demander de se taire, alors il se tait, tout simplement. Homme au cœur blessé. Il se concentre alors sur les paroles de l'autre interlocuteur et se penche plusieurs fois pour remercier celui-ci des compliments. « Un des plus populaires je ne sais pas, tout comme mon visuel. Je pense qu'il y a bien meilleur et bien plus beau que moi » dit-il dans un large sourire, restant toujours aussi modeste. Il ne dit rien de plus et se laisse emporter par l'homme qui les place déjà dans une situation bien particulière, ne lui laissant même pas le temps de faire quoique ce soit, ni même de dire quoique ce soit. Hyeon se contente de suivre les pas du metteur en scène, qui a entraîné avec lui Hera, les regardant au loin, sans un mot. Il est tout de même pris au dépourvu lorsqu'on lui demande de s'asseoir et de faire celui qui donne une leçon de piano à sa partenaire. « Que . . . quoi ? », Hyeon n'est pas habitué à ce type de contexte et se sent brusquement angoissé. Comment peut-il faire semblant de donner une leçon de piano. Est-ce qu'il doit parler ou est-ce qu'il doit juste agir ? Il regarde rapidement autour de lui, ne sachant pas sur quoi s'appuyer.

Il se tourne alors vers Hera et alors qu'il se sentait jusqu'à présent anxieux, il se sent désormais plus à l'aise et en confiance. Ça ne doit pas être bien compliqué. Il tente alors de se mettre dans le rôle qu'on lui a donné, faisant d'abord quelques notes de musique, simples, pour montrer à Hera la sonorité. Il prend ensuite les mains de la jeune femme et les pose sur les touches en lui indiquant chaque emplacement. Hyeon en oublie presque la situation dans laquelle il se trouve et s’immisce vraiment bien dans son rôle de professeur de piano. Il montre peu à peu les déplacements que Hera doit faire, prenant son rôle très au sérieux et étant particulièrement délicat et attentif à son élève. En cet instant précis, plus rien ne compte, il n'y a que lui et Hera, assis sur le même siège, jouant quelques notes de piano. Ils n'ont jamais été dans un tel contexte, si proche, et partageant la passion de Hyeon. Il se sent presque fier à vouloir donner une leçon à Hera pour qu'elle puisse comprendre peut-être les raisons de sa passion, mais peut-être qu'elle le comprend déjà. Il en oublie presque la scène précédente qui l'a quelque peu blessé. Après lui avoir montré quelques emplacements, il prend soudainement ses mains et le place une à une sur les siennes. Il se tourne légèrement vers elle et lui fait un bref sourire, « je vais te guider » dit-il d'un ton très assuré, confiant. Ses doigts, d'une beauté sans précédente, longues et fines, glissent sur les touches, entraînant avec elles les mains de Hera. L'atmosphère se change, progressivement, devenant plus douce, plus romantique. Hyeon ne s'en rend pas compte, mais il se sent bien en cet instant précis, ayant l'image d'un petit ami désireux d'apprendre à sa copine le piano. Il est dans sa bulle, aux côtés de Hera. Il n'y a que lui et elle. Elle et lui. C'est alors qu'une voix forte s'élève, le faisant sursauter, et brisant cette magie qui naissait tout juste. Il revient à la réalité, se rappelant de là où il se trouve et des circonstances de sa présence ici.Le metteur en scène leur crie que c'était parfait, presque ému d'avoir pu capturer une scène si parfaite, presque réelle. Hyeon s'éloigne rapidement de Hera, enlevant ses mains des siennes, gêné par la scène qui vient de se dérouler, mais garde un visage placide. On s'approche alors de lui pour lui demander d'aller se changer pour qu'il puisse poster un vêtement traditionnel pour enchaîner avec quelques photos. Hyeon ne se fait pas prier et accourt, comme pour fuir, jusqu'au vestiaire, revenant quelques minutes après, habillé comme dans l'ancien temps.



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Re: You may be one of many to others, but to me, you mean the whole world | Ven 18 Nov - 22:19
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Feat Hyeon ▬ Hyera  ♥

Musique d'ambiance ▬ La jeune modèle ne put réprimer un léger sourire lorsqu’elle entendit Doha appelé son petit ami par un tel sobriquet. Elle ne doutait pas que Hyeon n’apprécierait gère, mais qu’il ne le dirait sans doute pas pour autant. Elle chercha alors de ses yeux sombres et pétillants, le témoignage aussi infime qu’il puisse être de cette désapprobation sur le visage du pianiste. Il était beau même quand il pouvait faire une vague moue inconsciente. Mais l’ombre qui apparut ensuite sur le visage du jeune homme ôta tout sourire sur ses lèvres. Une lueur d’inquiétude traversa le regard de Hera tandis que celui de Hyeon s’en dérobait. Son coeur se serra. L’avait-elle blessé ? Avait-il mal pris ses mots ? L’idée qu’il puisse  ne comprendre pas son intention ne l’avait pas effleuré un seul instant. La jeune femme ne pouvait revendiquer au grand jour leur relation. Ô combien elle avait été briefé à ce sujet en devenant « une personnalité publique ». Le regard de la société sur le femmes étaient encore si intransigeants en comparaison aux hommes. Le pianiste pouvait être vu une femme à son bras, il n’en restait pas moins un gentleman, alors que la singapourienne… On lui avait bien enseigné qu’à défaut d’être officiellement engagée, une femme avait tout intérêt à se présenter comme célibataire. Et il était encore bien trop tôt pour parler d’un véritable engagement officiel entre eux. Hera elle-même n’osait guère aborder le sujet dans sa famille dans sa main s’avérait entre l’enjeu le plus conflictuel qu’il puisse y avoir. Pleins d’ambitions mais soucieux de plaire à tous, son grand-père restait évasif, laissant planer l’espoir sans donner de réelle confirmation à toute famille fortunée qui viendrait lui demander la main de sa petite-fille. Sa grand-mère ? Elle était en conflit avec ses propres pensées entre la volonté d’accepter le parti le plus riche et puissant possible, et la crainte que jamais un jeune homme de bonne famille ne souhaiterait épouser une fille au tempérament si insoumis et capricieux. Sa mère, elle voyait sa cadette déjà fiancée à un autre. Quant à son père, à ses yeux la question ne se posait pas encore. Sa précieuse enfant était tout simplement encore trop jeune. Alors, révéler sa relation avec Hyeon représenterait d’une part un risque pour sa réputation – et, si Samsung venait à la jeter pour cause de son image néfaste, un ouragan risquait de souffler sur les trois sociétés impliquées –, d’autre part, le déclenchement d’un conflit sans guère de précèdent dans cette famille au passif déjà chargé en la matière. Hera savait qu’elle n’était plus une enfant qui pouvait se contenter de vivre au gré de ses caprices. Elle n’avait cependant pas envisager que ses responsabilités puissent affecter cet être qu’elle chérissait si tendrement : Lee Hyeon. Lui qui l’avait toujours connu dans des contextes où elle ne se cachait pas de sa franchise. Elle qui lui avait promis toute sa sincérité. Avait-il oublié qu’au fond, elle était prisonnière du même monde que lui ? Qu’elle aussi, elle maitrisait à merveille les codes de ce monde pleins de mensonges et de secret ?

Elle se sentit désolée, si désolée. Elle aurait voulu pouvoir poser ses doigts sur son bras et lui demander pardon, mais elle ne pouvait pas. Même la tempétueuse Hera était entravée par certaines chaines qu’elle ne pouvait briser. Elle n’état finalement pas si différente des autres. Et à l’idée que cette pensée ait pu traverser l’esprit blessé de Hyeon éveilla un sentiment de mépris envers elle-même. Alors sa demande de lui accorder pardon, Hera la formula en silence, dans ses pensées inaudibles, baissant les yeux, honteuse de sa faiblesse. Là où son père l’avait envoyé apprendre à vivre, ses grands parents étaient en train de dresser une cage plus étroite que jamais encore elle n’avait connu.

Son professionnalisme bien que naissant ne tarda pas à évincer ses pensées chagrines. Ainsi, elle suivit Doha et s’assit sur le tabouret comme il le lui indiqua. Peut-être débutait-elle encore, mais être une poupée qu’on met en scène, Hera connaissait cela depuis toujours. Elle se sentait alors relativement à l’aise, au contraire de Hyeon certainement qu’elle savait inexpérimenté en la matière. Son doux sourire se voulut rassurant lorsqu’il s’assit à côté d’elle. En vérité, Hera non plus n’était pas certaine de comment ils devaient se comporter. Elle, elle devait être belle, une élève attentive et innocente, c’était un peu tout ce dont elle se doutait. Bien qu’un soupçon intimidée, sourire tendrement, se sentir à l’aise et confortable ne lui fut pas difficile, assise à côté de lui. Ses pétillants iris curieux allaient et venaient du visage de son professeur aux touches du piano au gré de ses instructions. Soudain, alors qu’absorbée par les paroles de son charmant professeur en bonne élève attentive, Hera sursauta lorsqu’elle sentit le doux contact chaux des mains du pianiste sur les siennes. Un frisson parcourut son corps. Le feu lui monta aux joues tandis qu’elle ne put s’empêcher d’arrêter sur lui un regard interrogateur. Poignée d’instants. Elle sourit à nouveau, affectueusement, presque amoureusement avec un pincement au coeur. Il était si concentré sur sa tâche. Il ne semblait n’avoir d’yeux que pour ce précieux instrument. Elle n’était qu’une élève parmi les autres, n’est-ce pas ? De combien de femmes avait-il déjà pris les mains de la sorte ? Ils n’étaient pas du tout sur un pied d’égalité tous les deux. Lee Hyeon au coeur si froid avait déjà été loué aux bras de nombreuses femmes. Zhang Hera, la princesse qu’on dirait convoité n’avait guère jamais eu le moindre petit ami officiel. Lui qui avait été, et qui était encore dévoré des yeux par d’innombrables femmes, savait-il à quel point celle qui se tenait à ses côtés souffraient de l’absence de cette considération ? Aussi surprenant que cela pouvait paraître et parce qu’au fond, elle n’était elle-même pas encore réconciliée avec son propre corps, Hera ne se sentait pas femme dans les yeux des hommes. Mais assise à cet instant, à côté de lui, elle n’avait que faire des regards du monde entier. Le seul que ses yeux auraient aimés rencontrés étaient les siens. Mais il était si appliqué, si captivé par sa leçon. À le voir si passionné Hera ne put lui en vouloir de ne pas répondre à son espoir. Il était passionné, et la pensée que Hyeon puisse encore mettre tant de coeur de quelque chose réchauffa le sien. Elle se laissa aller. Ses propres doigts se détendant, se laissant glisser sur les touches du clavier, telle une caresse sur les flots de l’océan portant au ciel le chant des sirènes. Elle se sentait bien. Elle se sentait heureuse. Et peut-être même amour…

La voix de Doha mit soudainement fin à ce moment de douceur hors du temps. Hera eut l’impression d’émerger un peu brutalement d’un rêve. Un rêve éveillé, mais un rêve quand même, simple mise en scène. Semblant de réalité. Là où le temps s’était arrêté, il reprit sa course folle. On hâta Hyeon d’aller se changer. Une autre équipe s’affaira autour de la jeune modèle, retouchant son maquillage, sa coiffure et les plis de ses habits. On lui demanda de patienter quelques minutes. La singapourienne ne savait guère trop où se mettre même si elle ne laissait rien paraître en apparence, gardant toujours la tête haute et l’air serein. Les voix de deux femmes de l’équipe du shooting ne manquèrent pas de parvenir jusqu’à ses oreilles, s’émerveillant des charmes du pianiste non sans amertume :
« Pauvre fille, tu as vu comme elle le regardait ? Elle a dû croire qu’il lui plaisait juste parce qu’elle est un peu jolie. Elle n’a pas compris qu’il est juste un parfait gentleman professionnel, c’est le problème avec les pistonnées inexpérimentées, elle s’imagine irrésistibles.
– Je suis sûre qu’il préfère les noonas en plus,
ricana sa comparse. Tu crois qu’on devrait lui proposer de venir boire un verre avec nous pour le féliciter de son bon travail ? »
Elles gloussèrent et Hera dut prendre sur elle pour ne pas exploser. Malgré une profonde inspiration, les doigts serrés sur le tissu de son Hanok, elle se sentait à deux doigts de les remettre à leur place. Heureusement, Doha l’interpela à ce même instant. L’homme lui fit signe de le rejoindre, puis de monter sur une forme d’estrade ressemblant à un balcon, comme les loges privilégiés donnant au plus près de la scène dans un théâtre. Dans l’attente du retour de Hyeon, Do Ha donna à Hera les instructions qu'il attendait pour ce shooting.

Puis, il réapparut. Tel un prince dans ces vêtements d’antan revêtu. Combien de personnes le virent entrer dans la pièce entouré d’une auréole de lumières ? Toutes les femmes sans doute. Et Hera ne fit pas exception. Cependant, ce n’était pas qu’une apparence qu’elle voyait en lui, mais une personne. Lee Hyeon. Un léger rire franchit la barrière des ses lèvres. Tous revêtus ainsi, elle se rappela cette scène de leur enfance où elle lui imposa quelque peu de célébrer leurs fausses fiançailles. Finalement, il y avait peut-être une chose qui n’avait pas changer, Hera était toujours celle qui brusquait un peu Hyeon, qui lui forçait la main. Mais lui, il ne semblait pas rebuter par cet aspect de sa personnalité un peu trop prononcée pour une jeune qui se devrait d’être plus mesurée et effacée. Do Ha fit signe au pianiste de les rejoindre et donna ses instructions. Hera se tenait au balcon et l’homme prit la place de Hyeon pour lui montrer les gestes qu’il devait effectuer. Doha s’avança lentement, se dressant vers la jeune femme, montant une main en direction de son visage, caressant sa joue jusqu’à immiscer ses doigts aux prémices de sa chevelure. Doha ne manqua pas de remarquer que l’attention de la jeune modèle n’avait de cesse de glisser en direction du beau pianiste à côté de lui. Il ne fit pas de remarque pour autant, et ôtant finalement sa main du visage de Hera, il se recula pour faire signe au pianiste de prendre sa place. L’homme tenait à ce qu’ils répètent les gestes une première fois avant le début de la prise des photographies. Il indiqua donc à Hyeon imiter l’action qu’il venait d’effectuer en lui donnant des consignes quant  son regard, à l’impression qu’il doit laisser émaner à travers l’expression pure de son visage :
« Tu l’admires, tu la désires, mais tu ne peux l’obtenir. Elle ne peut t’appartenir. »
Hera posait à nouveau un regard qu’elle voulait convaincu et rassurant sur son partenaire et petit ami. Une étonnante sensation la parcourut lorsqu’elle sentit les doigts si parfait du pianiste effleurer la peau de son visage. Elle pensa à ce moment, qu’elle aimerait qu’il puisse la toucher avec autant d’affection et de délicatesse que les touches de son piano. Elle perdit sans doute conscience l’intensité du regard qu’elle posait sur lui à cet instant. Un détail qui vraisemblablement, n’échappa pas au sens aiguë de l’observation de Doha qui lui dictait de tendre à son tour une main vers le visage du pianiste, effleurant sa joue en retour :
« Et toi ma Déesse, je veux de la tendresse, mais pas trop d’amour, hein ! Tu es la muse qui accorde toute sa bienveillance et sa bonté aux artistes que Loukoum représente, d’accord ? »
Un spasme fit légèrement tressauter la poitrine de la singapourienne, comme si elle avait eu l’impression d’être prise en flagrant délit. Elle ôta instinctivement sa main échappant ainsi à celle de Hyeon qui devait la couvrir de la sienne. Hera cligna plusieurs fois des yeux en hochant de la tête comme pour s’excuser tout en écoutant les consignes.

Doha annonça ensuite l’imminente prise de photographies mais juste avant que celle-ci ne commence et qu’il ne sorte du cadre, il posa une main sur l’épaule de Hyeon et tandis l’autre vers la demoiselle à son balcon :
« Et n’oublie pas, tu n’as pas le droit de vouloir la posséder malgré tout l’amour que tu as pour elle. Tu dois te satisfaire de recevoir ce qu’elle a l’infinie générosité de bien vouloir te donner, d’accord ? »
Une légère tape sur l’épaule du pianiste, il se recula finalement et proclama le début de son second shooting.




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Re: You may be one of many to others, but to me, you mean the whole world | Lun 21 Nov - 19:14
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Musique d'ambiance ▬ Lorsqu'il touche le piano du bout de ses doigts, Hyeon en devient presque posséder, succombant progressivement aux douces notes qui émanent de l'instrument. Ses doigts s'en vont vers les touches, d'un naturel déconcertant. C'est comme s'il n'a fait que ça dans toute sa vie et c'est malheureusement et heureusement le cas. Le piano est devenu une arme cruciale pour le jeune homme, c'est devenu son âme. Son piano est son âme. Certes, dit ainsi cela peut paraître totalement fou et dénué de toute logique, mais c'est pourtant le cas. De nature distant, ne montrant aucun de ses sentiments, ni même ses pensées, le piano représente le flux de ses pensées, de ses émotions. Peu de personnes peuvent comprendre cette alchimie qu'il peut y avoir entre lui et son piano, cette connexion qui dépasse le monde humain. De toute manière, beaucoup voient en lui un homme chaleureux, doux, attentionné, sans réellement voir l'état de son âme, si impur, mais surtout si délaissé, vide. Seules les personnes qui savent qui il a été, auparavant, peuvent comprendre qui il est vraiment et encore, il y a souvent des méprises sur ses véritables intentions. Parce que personne ne le connaît parfaitement bien puisque lui-même ne sait pas qui il est. Néanmoins, par le biais du piano, il apprend à se découvrir, à savoir qui il est, à se comprendre aussi. Il n'y a que dans ses moments qu'il peut être lui, cet être enfoui depuis tant d'années. Alors, en présence de Hera, aux côtés de la jeune femme, il tente quelques douces notes, bienveillantes, mais en même temps endiablées. Bien sûr elle ne doit pas se douter qu'il est actuellement en contradiction avec lui-même, que plusieurs flux d'émotions lui ont traversé l'esprit, qu'il y a quelque chose de doux mais de brusque à la fois. C'est comme une tornade qui ravage tous les recoins, ou encore un feu qui l’empoisonne. Il essaie, par ces quelques notes, de comprendre ses états d'âme, ses réactions, se libérant de toute pression. Il aimerait lui faire comprendre, pour pouvoir se comprendre, mais forcément, elle ne doit pas s'en douter, elle ne doit pas saisir le message qu'il essaie de transmettre car ils sont, tous les deux, sur un lieu professionnel et qu'ils se doivent d'être professionnels, que ce n'est sûrement pas le moment pour s'exprimer. Mais existe-il un bon moment ? Comment peut-il s'exprimer en dehors du piano ? Car les mots ne suffissent pas toujours et pour lui, les mots sont d'une trop grande complexité. Comment peut-il lui faire comprendre qu'il l'admire, mais qu'à la fois, il y a quelque chose de l'ordre de l'énervement, de la déception, peut-être même de la jalousie. Lorsqu'il la voit ainsi, exposer aux yeux de tous, aux autres hommes qui la regardent avec des yeux pétillants, il ne se sent pas bien. Pas à son aide, mais comment peut-il le lui faire comprendre ?

Il est tellement plongé dans cette recherche de solution, jouant du piano avec Hera à ses côtés, qu'il ne réalise même plus l'endroit où il se trouve et se sent perturber lorsqu'il réalise qu'il est tout sauf seul. Il ne dit alors rien, se taisant, alors qu'il vient d'être interrompu, et se contente juste de suivre les instructions suivantes. Il s'en va revêtir un vêtement d'antan, ne se sentant pas forcément à l'aise avec ces vêtements. Il a l'impression d'être bien trop habillé malgré la fraîcheur des températures. Il n'a pas pour habitude de porter de tels vêtements et surtout pas pour poser pour une grande entreprise. Il ne se sent, encore une fois, pas à l'aise. Mais il ne dit rien et reste muet, ne se plaignant jamais et arborant même un large sourire, semblant presque heureux de porter un tel vêtement. Après s'être habillé comme dans le passé, il retourne là où il a laissé Hera, prêt pour faire quelques photos. Les bras derrière le dos, il avance d'un pas décidé, le regard certain et presque dur, à croire qu'il a déjà accaparé le rôle qu'on lui demande de jouer. Il ne remarque même pas les quelques regards admirateurs qu'on porte sur lui, et se contente juste de chercher du regard sa partenaire, déjà revêtue depuis le début. Il s’attarde quelques secondes sur la silhouette de la jeune femme pour descendre ses yeux sur sa propre silhouette. Il se doute bien que désormais les photos ne vont plus avoir le même impact et qu'il va y avoir des photos de couple ou de duo, en tout cas, quelque chose de visuellement accordé. Un ensemble harmonieux, peut-être. Il n'a pas le temps d'y penser plus qu'on l'interpelle lui demandant d'approcher. Il suit alors du regard les gestes du metteur en scène, fronçant tout de même des sourcils alors que celui-ci touche la peau de sa petite amie. Il se mord malencontreusement la langue, mais ne s'en soucie pas plus, bien trop concentré sur la scène qui se déroule sous ses yeux. C'est étrange de voir un autre homme si proche de Hera et étrangement, cela ne lui plaît pas. Il n'est pas enchanté de voir cet inconnu si intime avec sa petite amie. Ça ne se fait pas. Il n'a pas le droit d'être si proche alors qu'elle a un petit ami et que celui-ci se trouve juste en face, voyant toute la scène qui défile sous ses yeux. Mais, il ne dit rien, et se contente juste de regarder, car il ne sait pas ce qu'il peut dire, ni même ce qu'il ressent. Il tente de chasser ces flux émotionnels qui lui tiraillent le corps. Il doit rester concentré sur la tâche qui lui a été demandé. Qu'importe si cet homme lui touche la joue de manière si . . . personnelle, c'est professionnel. Juste professionnel. C'est ce qu'il se dit et se répète en boucle, gardant la même expression sur le visage. Si flegmatique. Hera pourrait penser qu'il n'en a que faire de voir un autre homme qui la touche ainsi, car il ne semble avoir aucune réaction, mais ce n'est qu'une vision optique, une illusion, car au fond, il se restreint juste. Lorsque le metteur a enfin fini de lui montrer les gestes, il s'approche, celui-ci lui demandant d'agir comme s'il voulait Hera mais ne pouvait l'avoir. Il fronce quelques secondes les sourcils, surpris par une telle demande, « et pourquoi je ne peu pas l'obtenir ? », les mots fusent d'eux-mêmes, sans même qu'il ne réalise. Réalisant son erreur, il se reprend immédiatement, « je veux dire que . . . j'ai besoin d'en connaître les raisons pour pouvoir jouer ce rôle que vous me demandez de jouer ». Il lui explique alors que les circonstances font qu'il ne peut l'avoir, c'est tout, et lui donne l'exemple de quelques dramas qu'il ne connaît malheureusement pas. Il hoche simplement de la tête, se contentant de suivre ce qu'on lui demande de faire, sans ajouter quelque chose de plus.

Il se positionne comme il lui a été demandé, face à Hera. Au début, il hésite, ne sachant pas vraiment où il doit placer sa main. Il ne l'a jamais touché ainsi, pas de cette façon là, et il regrette que cela se fasse dans de telles conditions, dans un tel contexte. Son cœur palpite à vive allure et alors que ses yeux croisent ceux de Hera, sa main vient, quant à elle, chercher le contact de sa joue, l'effleurant juste un peu. Pendant cette fraction de seconde, le temps semble s'arrêter, ses yeux pétillants d'une douce lumière, chaleureuse, et envoûtante. Sa gorge se noue, semblant chercher des mots qu'il ne trouve pas, qui reste loin dans son esprit, sans pouvoir les lui dire. Autour de lui, tout prend une couleur plus intense, l'apaisant d'une certaine manière. Son corps est soumis à quelques secousses intermittentes, brusques mais agréables. La vie semble émerger de nul part, l'accueillant dans ses bras, pour mieux le protéger, pour mieux l'affectionner. Ses lèvres s'entrouvrent légèrement  sous le coup de ce contact si électrisant.  Et alors que sa main semble désirer un contact plus ferme et plus doux, poussant l'effleurement à un vrai contact, tout se brise. Arrêtant brusquement ce moment qui lui permet de retourne au monde réel. Sa main s'abaisse soudainement, gêné, ses yeux s'en allant vers le sol, se tournant ensuite vers le metteur en scène. Il doit se reprendre. Il ne doit rien laisser transparaître et il espère qu'il n'a rien montré, pas même une petite faille. Son visage se ferme  brusquement, ses sourcils froncés. Il écoute alors les dernières recommandations du metteur en scène, ses mains se joignant l'une à l'autre. Son cœur encore chaud ne parvient pas à prendre en compte les instructions du metteur en scène, bien trop perturbé par ce court moment. Il retourne donc à sa tâche, mais cette fois-ci, il ne parvient même pas à croiser son regard, ni même la toucher, sa main se contentant d'avancer jusqu'à sa joue, sans jamais la toucher. Quelque chose l'embarrasse concernant les propos du metteur en scène. Il n'est pas satisfait. Il ne sait pour quelle raison, mais l'idée de l'aimer sans vouloir la posséder, sans pouvoir le faire, devant l'aimer en secret, acceptant juste la simple générosité de la jeune femme le déplaît et il ne sait pour quelle raison, mais son cœur lui fait mal. Il y a une douleur indescriptible au niveau de sa poitrine. Comment peut-il simplement se satisfaire de l'aimer sans avoir de retour ? Comment peut-il continuer à l'aimer alors qu'elle ne ressent que de la sympathie ? Peut-on aimer une personne sans avoir d'amour en retour ? Peut-on survivre à tant de tourment ? Comment un homme peut rester aux côtés d'une femme sans vouloir la posséder ? Est-ce cohérent ? Hyeon n'y connaît rien dans ce domaine et il n'y comprend rien, mais certaines questions viennent à lui de manière naturelle, le pesant. Il aimerait verbaliser toutes ces questions qui lui traversent l'esprit, mais il ne dit rien, se contentant de conserver tous ces mœurs en lui. Il doit juste se contenter de faire le travail demandé, rien de plus. Il avale difficilement sa salive et se replace correctement. Il doit simplement se dire que Hera est bien mieux ailleurs que dans ses bras, qu'elle ne sera jamais heureuse à ses côtés et qu'il doit la laisser à un autre, la protégeant et la regardant au loin, sans jamais agir, sans jamais intervenir dans sa vie. Il n'est qu'un fantôme dans sa vie, il n'est qu'un papillon dans sa vie, survolant son cœur, sans jamais le toucher, sans jamais s'y poser. Il ne peut la posséder, il n'a aucun droit. Il n'est rien dans sa vie. Il n'est que de passage. Rien de plus. Et il doit s'en contenter pour ne pas se brûler ou même qu'elle ne se brûle. Il se doit de la protéger, de lui, de tout. Il 'arrête quelques secondes de respirer, son regard s'avançant progressivement vers la jeune femme, un sourire se dessinant doucement sur ses lèvres. Sa main s'approche de la joue de la jeune femme, caressant sa peau soyeuse. Ses yeux se voilent d'un filtre reflétant des regrets mais aussi une profonde nostalgie. Il se met alors en condition, se disant que son cœur et ses larmes lui ont toujours appartenu, et qu'il ne peut la laisser partir, mais qu'il se doit de le faire, car il a perdu la possibilité d'être face à elle et qu'elle est mieux ailleurs. Désormais, il est le seul à la pleurer, tandis qu'elle, elle trouvera son bonheur, ailleurs. Elle restera dans ses mémoires, à jamais. Ses yeux s’imprègnent une dernière fois de l'éclat de la jeune femme, ses doigts caressant doucement la peau de la jeune femme. Il avale difficilement sa salive, inspire profondément, et esquisse un sourire bienveillant. Ses souvenirs refont surface, doux et douloureux.  « Adieu . . . » murmure t-il. Sa main se détache alors doucement de la jeune femme, tandis que son sourire s'efface. Désormais, il doit la laisser . . . partir.

« STOP ! ». Hyeon sursaute, se réveillant brusquement, le metteur en scène s'approchant de lui et lui serrant la main, « c'était peerfffeeccttiioonn. Bon ce n'était pas ce que j'avais demandé, mais c'était juste . . .  FANTASTIC ! ». Hyeon n'écoute plus ce qu'il dit et regarde discrètement sa partenaire, troublé par ce moment. Est-ce qu'un jour il devra lui faire de tel adieu ? Et si c'est réellement le cas, qu'adviendra t-il de lui ? D'elle ? D'eux ? Auront-ils de simples souvenirs ensemble ? Leur cœur souffrira t-il ? Il espère que cela n'arrivera jamais. Jamais . . .  



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Re: You may be one of many to others, but to me, you mean the whole world | Sam 26 Nov - 20:17
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Musique d'ambiance ▬ Peut-être était-ce parce qu’elle en avait l’habitude ou peut-être était-ce simplement parce qu’elle était concentrée sur les consignes, mais Hera ne vit aucun mal au contact des doigts de Hwang Doha sur son visage. L’homme agissait avec un naturel si indifférent tout en sachant exprimer à travers des gestes presque mécaniques et pourtant doux et légers, l’émotion qu’il souhaitait de la part du pianiste. Il n’était pas acteur mais avait déjà passé une bonne dizaine d’années à dicter, montrer les gestes qu’il attendait de la part des acteurs et des mannequins, effleurer la joue d’une enfant ne représentait guère plus que le fait de se gratter l’oreille. Néanmoins, il possédait une grande sensibilité artistique qui lui permettait de comprendre et retranscrire les émotions. La toute première fois, la jeune singapourienne put être quelque peu déstabilisée par la franchise de cet homme mais désormais, elle s’en était déjà accommodée. Attentive, jamais il ne lui vint à l’esprit qu’une telle vision puisse déplaire à Hyeon. De toute façon, ce n’était pas comme si son petit ami était d’un tempérament jaloux ou encore moins démonstratif. Peut-être était-elle la seule, accrochée à son bras comme à ses sentiments d’antan. Avait-elle sous-estimé leur intensité si longtemps contenu lorsqu’elle avait accepté leur « arrangement » ? Ainsi pas un seul instant, Hera ne put se douter des tourments qui s’agitait dans l’esprit du pianiste. Pas plus qu’elle ne fut offusquée de constater l’absence de toute émotion sur les traits de son visage concentré lorsque ses yeux glissèrent discrètement sur lui.

Ce ne fut que lorsque les mots du pianiste claquèrent de manière inattendue que Hera sursauta légèrement. Doha lui-même tourna la tête vers Hyeon d’un air stupéfait. Les grands yeux de Hera se posèrent sur son petit ami. Elle s’étonna, douta, s’inquiéta presque. Aurait-il cru comprendre un sous-entendu vexant dans les propos du metteur en scène ? Le pianiste eut beau essayer de se défendre de toute interprétation soupçonneuse, la jeune femme ne put réfréner un doux sourire et baissant les yeux, légèrement touchée. Pouvait-elle se permettre d’espérer que Hyeon ait vraiment pu être vexé ? Qu’il n’ait pas apprécié de s’entendre dire qu’elle, sa petite amie, ne puisse lui appartenir ? Ses lèvres auraient voulu lui dire ses mots, lui assurer que dans son coeur, elle ne pourrait jamais appartenir à quelqu’un d’autre. Elle le pensait alors, sincèrement. Peut-être n’était-ce pas très professionnel mais comment pourrait-elle lui reprocher ce soudain excès de franchise de sa part ? Ses doux yeux de biche se relevèrent à nouveau sur le pianiste auquel répondait le metteur en scène avec des exemples qui ne semblaient absolument pas l’éclairer au contraire. Elle l’observait. Son profil, ses sourcils légèrement froncés, son air un soupçon perplexe face à son interlocuteur… Hera se demanda s’il était encore ce même Hyeon qui l’avait invité à dîner pour lui demander si froidement de sortir avec lui. Elle n’eut guère le temps de se perdre davantage dans ses pensées qu’ils se remirent au travail.

Alors qu’ils se faisaient face et que la main de Hyeon s’approcha de son visage, Hera se sentit  heureuse. Heureuse que ce soit lui, parmi tous les autres artistes qui fut choisi. Heureuse de ce moment de tendresse même fictif qui lui offrait de la part de son petit ami une affection qu’elle n’était même pas certaine de pouvoir espérer au naturel. Pour lui, elle se voulait patiente mais par nature, elle ne l’était pas. Et comme réponse à cet instant de doute, l’infime caresse se fit soudainement contact. Le creux de la paume de la main de Hyeon, si doux et si chaud vint se poser contre la peau de son visage. La chaleur envahie progressivement le corps tout entier de Hera. Une sensation déroutante mais ô combien agréable. Elle eut envie de fermer les yeux afin de ne plus se concentrer que sur ce contact si apaisant. Mais tel un rêve fugace, cet instant prit fin aussi soudainement qu’il s’était produit. Lorsque que le pianiste ôta sa main, Hera se sentit quelque peu décontenancée. Instinctivement, son regard se fit fuyant. Elle avait parfaitement conscience que ses pensées n’étaient pas très professionnelles face à son collègue du jour. Son coeur battait si fort dans sa poitrine. D’ailleurs, discrètement, elle vint y appliquer son petit poing fermé comme pour lui insuffler de s’apaiser. Elle reçut les remarque de Doha en s’inclinant avant qu’il ne leur donne les consignes suivantes. Elle devait rester concentrée et… Indifférente ? Comment faire semblant d’accorder un peu d’affection sans trop manifester d’amour à celui qu’on…aime ?

Au fond, les paroles de Doha la peinèrent. Elle comprenait parfaitement la symbolique de tout ceci. Elle avait également parfaitement conscience que par son biais, l’idée était de flatter et Samsung et Choi Bâtiment pour leur « générosité », mais sans donner une image offensante de la jeune femme les représentants. Il fut un temps où Hera se serait sentie merveilleusement à l’aise dans un tel rôle, un peu trop hautaine sans doute. Manifester la charité aux êtres inférieurs que sont les artistes et qui ne mérite à peine de recevoir sa grâce du bout de ses doigts… Elle eut longtemps pensé ainsi. Mais désormais, c’était différent. Pire encore, c’était Lee Hyeon ! Ô combien face à lui, elle n’aimerait ne plus être considérée comme la « Princesse Hera » que nul ne saurait assez bien pour prétendre mériter sa main. Depuis qu’elle l’avait retrouvé, la singapourienne n’aimait plus du tout cette position sur laquelle elle s’était si fièrement campée dans son adolescence.

Et leurs yeux se rencontrèrent à nouveau. La scène se répète. Non, elle crut apercevoir à la surface des iris du pianiste, une nouvelle lueur. Comme une perle de mélancolie… L’imaginait-t-elle ou avait-t-elle raison ? En tout cas, elle le ressentit. Les battements de son coeur s’accélèrent tout en se faisant plus douloureux à la fois. Elle ne sentait pas capable d’affronter ce regard. Elle avait peur que ces mots de le blesse. Lui dont le coeur était déjà prisonnier d’une si grande muraille. Elle avait sincèrement peur de le voir s’enfuir. Elle aurait voulu retenir sa main, la prendre au creux des siennes et le lui promettre. Lui promettre que ce qu’elle voulait bien lui donner, c’était son coeur tout entier. Alors, ses lèvres s’entrouvrirent afin de laisser s’échapper ses mots mais le souffle d’un murmure porta  à ses oreilles cet adieu que prononça Hyeon.

Hera eut l’impression que son coeur se brisa en mille morceaux. Heureusement que Doha proclama la fin de cette partie du shooting car la modèle se sentit littéralement et brutalement vidée de toutes ses forces. Elle resta à genoux sur son promontoire, avec la sensation de s’effondrer, perdue dans l’incompréhension la plus totale. Pourquoi ? Pourquoi ce mot ? Pourquoi Hyeon avait-il prononcé ce mot ? Essayait-il de lui dire quelque chose ? Était-ce parce qu’elle avait nié leur relation précédemment ? Lui en voulait-il ? L’avait-elle véritablement blessé à ce point ? Ou était-ce simplement parce qu’à ses yeux, leur relation n’avait plus de sens si elle n’était pas destinée à être montrée ? Après tout, n’avaient-ils pas décidé de sortir ensemble car cela serait bon pour leur image ? Pourtant, aujourd’hui ils se retrouvaient à devoir taire leur relation afin de préserver l’image de la jeune femme. Alors oui, peut-être que ce couple, non, cette mascarade n’avait plus de raison d’être dans l’esprit de Hyeon…
« Tu ne te sens pas bien ma Déesse ? » la fit soudainement sursauter la voix inquiète de Doha qui après avoir félicité le pianiste pour sa performance avait levé les yeux vers la modèle pour voir son visage presque aussi pâle que celui d’un fantôme.

La singapourienne tacha de se ressaisir en esquissant un piètre sourire. Elle aurait voulu se redresser mais hésita. Elle avait la vaguement sensation que ses jambes refuseraient de la porter. Ses yeux se posèrent sur Hyeon à côté du metteur en scène. Hera prit alors sur elle pour se redresser avant que quiconque ne vienne lui apporter la moindre aide. Était-ce par pure fierté ou inconsciemment aussi pour ne pas inquiéter le pianiste ? Elle ne saurait le dire. Hwang Doha les appela tous deux à venir constater le résultat de clichés qui venaient d’être pris sur l’écran d’un ordinateur.  Hera essaya de s’efforcer à rester concentre sur les images défilant à l’écran, mais c’était impossible. Pire encore lorsqu’ils affichèrent un premier aperçu d’une photo du balcon. Ses yeux ne pouvait s’empêcher de se reporter sans cesse sur son petit ami juste à côté d’elle. Toujours aussi droit et élégant, il semblait toujours aussi imperturbable également. Elle par contre, elle était totalement incapable de chasser ses questions et son inquiétude de son esprit. Et indéniablement, malgré tous ses efforts pour ne rien laisser paraître, son malaise devait être perceptible sur son visage.

Hwang Doha et le photographe commencèrent ensuite à discuter en terme plus technique entre eux. La présence des modèles alors leur côté n’était temporairement plus requise. Hera jugea alors le moment opportun pour s’adresser à son petit ami :
« Et si nous allions nous désaltérer ? » lui proposa-t-elle sur un ton poli et formel.
Bien qu’attendant sa réponse, Hera fit comprendre à Hyeon de la suivre pour s’éloigner un peu des oreilles indiscrètes. Ils sortirent alors du hall pour se rendre dans le couloir où se trouver un distributeur d’eau. Certes Hera avait un peu soif, mais ceci n’était qu’un prétexte pour leur permettre de se trouver seuls. Elle s’arrêta à côté du distributeur d’eau sans se servir – parce qu’elle restait néanmoins Zhang Hera et que faire le service n’entrait pas encore vraiment dans les conceptions de son esprit, elle ne pouvait pas non plus radicalement changer en quelques mois. La jeune modèle ne se sentait pas très à l’aise. Elle ne savait guère que dire. Ou plutôt, par quoi commencer. Bien sûr, elle voudrait lui demander la raison de cet adieu qu’il avait prononcé. Si elle devait y comprendre une intention de mettre un terme à leur « accord ». Mais elle pourtant si franche, elle n’osait pas l’interroger de but en blanc. Sans doute redoutait-elle sa réponse…
« Hwang Doha est un homme très imaginatif, n’est-ce pas ? lança-t-elle finalement sur un ton qu’elle aurait voulu serein et confiant mais qui trahit indéniablement sa nervosité. Ses idées sont parfois un peu étrange tout de même, une muse inaccessible, il ne faut pas… »
Les mots restèrent en travers de sa gorge. Elle cherchait comment le rassurer sur l’absence totale de fondements dans les paroles du metteur en scène. Cependant, elle ne parvenait à déterminer si Hyeon pouvait être inquiet ? Énervé ? Parfaitement indifférent et détaché à l’égard de celle qui avait dérogé à leur accord ? Maintenant qu’elle était modèle, elle refusait de servir son image à lui ? Et si elle avait été dupé par ses sentiments d’enfance ? Avait-elle été la seule à croire qu’ils formaient plus qu’un couple d’apparence ?  La singapourienne se sentit extrêmement sotte et désemparée à cet instant, mais elle ne pouvait se résoudre à le laisser s’éloigner. Elle s’apprêta instinctivement à lui prendre la main comme pour le retenir. Ses doigts s’interrompirent cependant lorsque ses yeux aperçurent le bracelet que le pianiste portait à son poignet. Celui qu’elle lui avait offert. Ces bracelets qu’ils s’étaient échangés le jour de leur premier rendez-vous.

Ailes de papillon qui battent à nouveau, Hera sentit son coeur se soulager d’un poids insoutenable. Il n’avait pas voulu rompre avec elle, n’est-ce pas ? Il avait juste pris un peu trop à coeur les mots du metteur en scène. Afin d’entrer dans la peau de son personnage ou réellement perdu dans ses véritables émotions et incertitudes ? Qu’importait. Hera se sentit apaiser, un soupçon heureuse aussi. Un délicat sourire s’épanouit doucement sur ses lèvres roses. Elle fit un pas vers son petit ami, jeta un regard autour d’eux afin de s’assurer que personne ne puisse les voir. Puis, Hera fit signe à Hyeon de se pencher vers elle comme pour lui intimer quelques chuchotements à l’oreille. Mais lorsque le pianiste se pencha à sa hauteur, sa petite amie déposa un alors un baiser sur sa joue.
« Je ne saurais être une muse plus heureuse et plus honorée que celle qui se tient à tes côtés, Hyeon. »




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Re: You may be one of many to others, but to me, you mean the whole world | Jeu 1 Déc - 18:59
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Musique d'ambiance ▬ Il ne le réalise pas toujours mais il peut agir de manière impulsive, venant réagir de lui-même, mettant de côté cet automatisme incessant qui le pèse, inconsciemment, de jour en jour. Lui-même se sent confus et stupéfié par ses dires. Il ne sait pas comment il se doit de les prendre en compte, de les considérer, comment les interpréter. Il n'a pas à contredire les propos du metteur en scène, il n'a pas à essayer de les comprendre, il se doit juste d'agir ainsi, comme à son habitude. Ce n'est pas lui qui crée le scénario des photos, ce n'est pas sa place de vouloir changer certaines situations, alors pourquoi se sent-il si déconfit à l'idée de jouer un tel rôle pour les photos, pourquoi la description ne lui plaît pas. Absolument pas. Son cœur est légèrement alourdi mais il tente de se rattraper, en tout cas dans ses mots. Il ne souhaite pas qu'autrui pense qu'il est plus impliqué qu'il ne doit l'être. Il ne veut pas être l'acteur de représailles, de quiproquo, alors, il décide de se taire, par la suite, préférant conserver tout ce flux émotionnel dans une cage, fermée à double tours. Alors il reprend, calmement, là où il s'est arrêté. Parce qu'il n'a pas le choix. Quand a t-il eu le choix ? Jamais. Ce n'est donc pas nouveau, il se doit juste de faire comme avant, de reprendre là où il s'était arrêté, effaçant sa remarque quelque peu déplacée. Sous ses doigts, il caresse la beau de sa dite bien aimée, profitant de sa peau de porcelaine, ressentant soudainement quelques vibrations inconnues,déplaisantes et agréables à la fois. Il ne souhaite pas prononcer les mots qui le démangent, qui lui brûlent le corps, et l'âme. Il ne sait pas s'il se doit de les prononcer, car c'est difficile. Car il n'aime pas prononcer ces mots. Souvenir d'un lourd passé. Mais il le fait quand même, malgré lui et pour suivre une certaine cohérence. Parce qu'il ne peut accepter de l'aimer et de ne pas pouvoir l'avoir. C'est inconcevable, il ne peut se l'imaginer, se le représenter. Il ne sait pourquoi mais il n'aime pas forcément ce contexte. Pourtant en présence d'autres femmes, avec d'autres femmes, cela aurait été différent, alors pourquoi est-il ainsi vis à vis de Hera ? Est-ce que cela a un sens logique ? Est-ce que cela a un sens tout court ? Enfin qu'importe. Le mot qu'il prononce à la fin lui fait mal, quelques bribes de souvenirs revenant brusquement dans sa mémoire, le faisant saigner. Saigner de douleur. Parce qu'il déteste, au fond de lui, dire Adieu. Mais un Adieu presque réelle, sincère. Pas un Adieu que les autres prononcent pour se dire au revoir,un véritable adieu. Mais selon une citation un adieu est nécessaire avant de pouvoir se retrouver encore. Et ceux qui sont amis sont rassurés de se retrouver encore, après des instants, ou des vies. Tous les deux vont-ils se retrouver un jour ?

Le moment se brise et Hyeon s'en extrait, rapidement, détournant rapidement son corps de celui de sa partenaire, s'en allant déjà, comme encore ému par cette situation. Il ne dit rien, le regard dur, les sourcils froncés. Il s'approche alors du metteur en scène, pour totalement s'éloigner de tout ça.  Il regarde au loin Hera qui ne semble pas au mieux de sa forme et s'en inquiète, soudainement. Est-il allé bien trop loin avec son mot ? Aurait-il dû prononcer autre chose ? Dans le scénario, elle est censée de ne pas l'aimer et juste y ressentir une grande affection, c'est tout. Alors, elle doit se sentir soulager. Soulager de ne plus l'avoir à ses côtés, pas en tant qu'amoureux en tout cas. Parce qu'il n'est qu'un fardeau en plus dans sa vie et il le sait. Hyeon secoue vigoureusement et discrètement sa tête, chassant ses images qui persistent dans sa tête. Ce n'est rien. Ce n'était que pour les photos, juste pour les photos. Hyeon se surprend à se le répéter plusieurs fois,en boucle, dans sa tête, comme pour oublier tout ça, pour s'éloigner de tout ça. Le metteur en scène les propose alors de visualiser les photos, qui sont en attente, pour qu'ils aient une idée du rendu, et il ne s'en prive pas, même si au fond de lui, il n'a pas forcément envie de les voir, ressassant cet instant, inquiétant et attristant. Il se contente de hocher la tête, fixant plusieurs secondes la photo, réalisant à quel point la situation est particulière, mais à quel point ils sont beaux. Ensemble. Son cœur se serre sans même qu'il ne s'en rende compte, pensant juste que c'est la tension de la première fois qui redescend, rien de plus. S'il a mal c'est parce qu'au fond, il sait la réalité de cette photo, le contexte qui les a poussé à avoir une telle expression sur le visage, lui semblant dire au revoir à l'être aimé, tandis que Hera semble plus toucher par les mots et semble le remercier pour les moments en sa présence. Hyeon semble même s'en aller heureux sur cette photo, mais il ne l'est pas. Heureusement, Hera propose alors de s'hydrater, pouvant prendre l'air et sûrement être face à face, tous les deux.

Il la suit, sans bruit, la regardant de dos, se posant des centaines de questions, qu'il tente de bloquer dans son esprit parce qu'il ne veut pas les entendre, les écouter. Il les réfute. Les mains dans les poches, il se contente d'écouter, au début, Hera. Il ne sait pas pourquoi mais il a le sentiment qu'elle aussi elle est brusquée, qu'elle aussi, elle est touchée par ce qu'il vient de se passer et il se sent moins seul dans cette désagréable aventure. Il n'en veut pas à ce metteur en scène car il n'a pas connaissance de sa relation avec la jeune femme. Et en pensant à cela, il a soudainement envie de lui demander la raison du pourquoi elle a nié leur relation, le considérant comme un simple ami. Bien sûr, il se doute de la véritable raison, car il est sur son lieu professionnel, mais pense t-elle que cela va rester à jamais secret, surtout lui en tant que pianiste. Les rumeurs risquent de rapidement faire le tour des journaux et surtout des oreilles. Elle ne peut conserver longtemps ce secret. Lui aimerait le fait pour la protéger de ses fans. De ses fans qui peuvent parfois être si pesantes. Il ne veut pas qu'elle soit blessée mais il ne veut pas non plus cacher cette relation car il n'en voit pas les raisons. Enfin, si pour la protéger, mais en même temps, cacher veut dire qu'il n'assume pas et qu'il ne peut pas la protéger. Ce n'est pas lui qui a menti de toute manière. Il inspire profondément et hoche légèrement de la tête. « Je comprends. C'est un metteur en scène », dit-il simplement, de manière presque sèche, tout en s'y détachant. De toute manière, Hyeon le sait, Hera est inaccessible. Il ne la comprend pas encore. Pas assez bien en tout cas. Il aimerait changer cela et mieux saisir ses actes, ses mots, mais il ne peut pas. Pas encore en tout cas. Il n'ajoute rien d'autres car il ne sait pas ce qu'il doit ajouter d'autre. Il ne se sent pas en capacité de dire quoique ce soit car il ne sait pas ce qu'il souhaite lui dire. Il a peur de trop en dire, comme pas assez. Il ne sait même pas ce qu'il ressent actuellement, tout un flux d'émotions le parcourant. Il semble être à la fois énervé, triste, désemparé, et autres émotions indescriptibles à ses yeux. En même temps, il ne peut pas non plus être énervé contre Hera. Ce n'est pas de sa faute et au vu de ce qu'il a dit, elle doit être inquiète. Il le ressent, et c'est particulièrement étrange et nouveau. Il n'a jamais eu ce ressenti vis à vis d'une femme, en dehors de sa cousine qu'il comprend sans même entendre ses mots. Lui qui dit ne pas comprendre Hera il la comprend peut-être de mieux en mieux, ressent parfois ce qu'elle ressent. Mais est-ce peut-être parce qu'il est inquiet lui aussi. Inquiet de tout ça, des répercussions de ses mots.

Il fronce des sourcils lorsqu'elle lui fait un signe, signe de s'approcher. Il ne comprend pas de suite, mais s’exécute, sans rien demander. C'est alors, qu'elle le prend par surprise. Doux baiser volé. Rien qu'un baiser volé. Ses lèvres contre sa joue l'électrisent quelques secondes, ne s'y attendant pas, son cœur s'arrêtant de battre. Quelques secondes. Mais des secondes de trop. Cela le submerge, son empreinte restant sur sa joue. Son souvenir jamais ne meurt tandis que s'écoule inlassablement le temps. Il a l'impression qu'elle vient de lui voler quelque chose. Une part de lui. Pourtant, ce n'est qu'un baiser sur la joue, rien de plus. Elle n'a même pas atteint ses lèvres, mais il se sent déjà étrange. Étranger à lui-même. Il semble perdu, noyé dans la profondeur de son âme. Même si ce n'est qu'un baiser déposé sur sa joue, c'est doux, mielleux, chaleureux. Nuage de douceur, empli de tendresse. Une saveur à partager. Il reste inerte, quelques secondes sans faire le moindre mouvement, restant penché. Puis, se redresse, comme s'il vient d'être électrifié. Il se racle la gorge, se redresse, détournant le regard. Il ne peut s'empêcher toutefois d'esquisser, aux coins de ses lèvres, un fin sourire. Comblé. Il se sent presque mieux, mieux de savoir qu'elle est heureuse, un peu, d'être à ses côtés.  Il reste quelques secondes, les yeux levés, les mains derrière son dos, et finit par se tourner vers Hera, le visage légèrement illuminé. Illuminé d'une douce chaleur. « Je suis tout aussi honoré d'être à tes côtés, et je me sens comblé de savoir que tu l'es tout autant ». Ses mains se détachent alors de son dos et viennent se poser, délicatement, sur les épaules de la jeune femme. « Ne prends pas trop à cœur ce que j'ai dit précédemment Hera. Ce n'était que le contexte. Mon adieu ne voulait pas dire partir, partir pour mieux oublier. Si un jour, j'en viens à te dire adieu, ça ne sera pas pour t'oublier, ou même pour m'éloigner totalement de toi, mais pour mieux nous retrouver, car j'aurai dans l'espoir de te retrouver, ailleurs . . . Retrouvons nous ailleurs si cela arrive ». Il espère juste que cela n'arrive jamais. Il déplace délicatement une mèche sauvage derrière son oreille et la regarde quelques secondes, sans un mot. Il s'éloigne ensuite, comme pour mettre une barrière. « Retournons là-bas, ils doivent très certainement nous attendre ». Il s'éloigne alors, le cœur légèrement alléché, mais conservant un certain poids, car tout n'a pas été exprimé et qu'il ne peut pas, ne comprenant lui-même pas.



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Re: You may be one of many to others, but to me, you mean the whole world | Jeu 8 Déc - 19:11
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Musique d'ambiance ▬ Ce n’était qu’un baiser. Un petit baiser, léger et tout doux. Un rien pas grand chose qui signifiait déjà beaucoup. Une fleur offerte, bouton de rose au bout de ses lèvres. Hera n’était d’un naturel à manifester de la tendresse à outrance. Ces baisers se faisaient rares. Et celui-ci n’était pas emprunt d’un quelconque sentiment fraternel comme elle avait pu l’accorder, parfois, pas souvent. Ce petit baiser se voulait messager de son affection particulière pour Hyeon. Un geste innocent, emprunt d’une touche enfantine trouvant son écho dans le passé. Cette petite fille qui autrefois embrassa la joue de petit mari. Et cette adolescente qui malgré la distance qu’elle montrait, réitéra son geste en dérobant au jeune pianiste un autre baiser sur la joue, à l’abri de ses regards, à l’abri des jugements.  Les années ont passé et pourtant, tous deux semblaient condamner à répéter le même manège. Mais comme à chacune de leur rencontre, certaines données ont changé. Ils n’étaient désormais plus des enfants pour jouer au jeu de l’amour. Elle n’était plus non plus une adolescente trop fière pour admettre chaque mot prononcé de la bouche de Hyeon faisait battre son coeur. Ou contraire l’arrêtait.

Un moment de flottement, lorsque Hyeon se redressa après avoir reçu son baiser avec pour seule « réponse » le raclement de sa gorge, Hera douta. Avait-elle pris une initiative trop directe ? Était-il fâché ? Allait-il lui reprocher son manque de vigilance, elle qui, la première lui imposait de rester discret sur leur relation ? Elle l’observait, incertaine. Puis, elle crut déceler ce léger sourire qui se nichait au coin des lèvres du jeune homme au port si noble. Elle s’en amusa, intérieurement pour ne pas le brusquer. Cependant, sa propre bouche s’étirait en un doux sourire bordé d’une once de malice. Ne jouez pas les humble, Lee Hyeon, admettez que vous avez été touché par le baiser de la muse. Comme elle aurait aimé le taquiner, mais Hera s’y résigna. Elle savait qu’il avait encore bien du mal à comprendre ses traits d’humour. Et la singapourienne devait avouer que peu à peu, elle n’était plus aussi sûre d’elle dans l’interprétation des pensées de son petit ami. Ces mots, Hera ne savait pas toujours comment les recevoir. Ils ressemblaient parfois à un bel écrin orné d’un ruban, parfait pour ravir les yeux, pour charmer, mais le paquet n’était-il qu’une coquille vide ? Étrangement, la jeune reçut les mots de son petit ami avec une légère impression de froideur, de détachement. Comme s’il ne faisait qu’utiliser de belles paroles. Peut-être se trompait-elle ? Elle n’en connaissait point la réponse. Puis, Hyeon vint déposer ses mains sur ses épaules. Hera en ressentit une douce vague de chaleur. Elle se sentit à la fois intimidée et apaisée. Aussi banal pouvait paraître ce contact, il était rare que Hyeon la touche, de lui-même. Mais surtout, ce ne fut pas tant dans la sensation rassurante des mains du pianiste posée sur ses épaules que dans ses yeux et dans ses mots que Hera se laissa envelopper. Il avait compris. Hyeon avait compris à quel point ce mot qui l’avait laissé échappé avait pu la troubler. Il ne lui donna pas la réponse sur la raison. Du moins que d’une manière obscure. Tout comme, il sembla essayer de… la rassurer ? Pourquoi parlait-il de s’éloigner ? Essayait-il de lui faire passer un message ? L’avait-elle inquiéter, un jour, avec ses envies de retour à Singapour ? Par deux fois dans leur enfance et adolescence, ils avaient été séparé. Par trois fois, ils s’étaient rencontrés, et ce malgré l’absence de probabilité qu’une singapourienne et qu’un sud-coréen se croisent sur leur chemin et s’y recroisent comme si le destin les ramenait l’un à l’autre inexorablement. Le destin…

Hera ressentit soudainement une vive douleur dans la poitrine lorsqu’elle entendit Hyeon prononcer ces dernières paroles : « Retrouvons nous ailleurs si cela arrive ». Ces mots résonnèrent dans sa tête, tel un écho lointain venu du fond des âges. Le regard de Hera se détacha de celui de Hyeon. Une indescriptible sensation parcourut son corps tout entier. En apparence, il n’en fit rien, mais intérieurement, la jeune femme se sentit subjuguée. Des paroles perdues dans le temps qui tournaient dans ses pensées, un effroyable pressentiment comme un appel aux secours, un amour surpuissant, et un avertissement. Son coeur lui fit mal, mais elle sentit les yeux de Hyeon posés sur elle. Alors, Hera s’efforça de ne rien laisser transparaître. Lentement, ses iris se relevèrent pour rencontre ceux de son petit ami, s’y accrocher, s’y plonger. Et il la regarda quelques instants sans un mot. Le souffle de la jeune femme se coupa. Sa gorge se noua. Elle entendit en elle deux voix : l’une débordante d’espoir appelant à l’amour du jeune homme, et l’autre tel un cri de détresse qui le suppliait de s’éloigner.

Ce qu’il fit, au bout de quelques instants. Ses yeux se détachèrent et il s’en retourna. L’espoir retomba. Qu’attendait-elle ? Et pourquoi se sentait-elle si partager entre déception et soulagement ? À la vue de Hyeon qui lui tournait à présent le dos, une larme indépendante de sa volonté roula sur sa joue. Hera voulut l’essuyer au moment où elle fut en proie à une vive douleur à l’abdomen. Une douleur aussi intense et atroce que si sa chair avait été perforée, ses organes touchées… Si bien qu’en posant sa main sur son abdomen, Hera s’attendait presque à ce qu’il soit maculé de sang. Il n’en était rien. Et la douleur était repartie comme elle était venue. Que venait-il de se passer ? La jeune femme n’en avait pas la moindre idée, et avant que Hyeon ne se retourne au risque de constater quelque chose d’étrange, elle évinça ce moment de trouble et se ressaisit.

Ensemble, ils revinrent dans le hall où dès son apparition, Hera reçut un coup de cornet de feuilles sur la tête.
« Aïe ! gémit-elle légèrement plus surprise qu’autre chose. Ajumma !? » s’exclama-t-elle à la vue de son agent qui était responsable d’elle, et visiblement mécontente.
« Où étiez-vous passé encore ? Vous pensez vraiment que c’est le moment de flirter avec un de vos collaborateurs ? Et vous là, s’adressa-t-elle ensuite au pianiste. Je vous ai à l’oeil ! le pointa-t-elle du doigt d’un air désapprobateur. Je ne veux pas d’ennui le Président Choi, et c’est dans votre intérêt de les éviter aussi ! Allez donc par là-bas, on vous cherche pour vous changer ! Allez ! Allez ! Allez ! »
L’air renfrogné, Hera fusilla la femme qui avait été sélectionné tout particulièrement par sa grand-mère pour « gérer sa carrière », et la surveiller surtout.
« Ajhumma ! »
« Vous râlerez plus tard Mademoiselle ! Vous aussi vous devez vous changer ! »
La femme agrippa Hera par le poignet et la traina à sa suite en direction des vestiaires, tout en marmonnant :
« Je savais que je ne pouvais pas vous laissez sans surveillance ne serait-ce qu’une heure dès que vous devez travailler avec des partenaires masculins. Les esclandres avec ce prétentieux de Ji Sung Wook, ne vous ont pas suffi ? Parfois, je me demande si vous êtes naïve ou aguicheuse ! »

Un petit moment passa avec la jeune modèle ne revienne sur le plateau du shooting photo. Cette fois-ci, elle arborait une tenue plus contemporaine élégamment vêtue d’un chemisier, d’une jupe tailleur et de fins talons chaussés à ses pieds. La transformation avait été un peu longue du fait du changement de coiffure et de maquillage. Elle supposait que Hyeon aussi avait dû revêtir ses vêtements premiers. Peut-être aurait-ce été plus simple de commencer par ses prises à venir, mais le metteur en scène devait savoir ce qu’il attendait exactement. Ainsi, il les réunit à nouveau autour du piano. Si ces clichés étaient réussis, ce serait certainement suffisant pour la campagne publicitaire destinée à promouvoir la soirée d’inauguration. Do Ha invita le pianiste à rependre place sur son siège. Pour ce shooting, l’homme voulait que l’artiste joue sur son piano, parfaitement concentré sur sa tâche, tandis que la modèle devait se rapprocher lentement arrivant en face de lui. Le pianiste ne la verrait pas de suite. Il continuerait à jouer et elle l’observerait avec une sage curiosité. Puis, le pianiste devait se rendre compte de sa présence, et sans s’interrompre, lever les yeux vers elle afin qu’ils échangent un sourire plein de pureté et de fraicheur. Après ses explications, Doha leur demanda si tout était ok ? Hera répondit par la positive et attendit le feu vert de son partenaire pour aller se mettre en place.




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Re: You may be one of many to others, but to me, you mean the whole world | Dim 11 Déc - 19:04
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Musique d'ambiance ▬ Hyeon ne se doute pas à quel point ses mots sont d'une grande profondeur, à quel point il se rapproche, progressivement, d'une vérité blessante, suffocante, dangereuse. Pour lui comme pour autrui. Papillon du passé qui s'en retourne, peu à peu, là où il a tant aimé battre, là où il y a eu, à l'époque une douce chaleur. Dans son cœur. Il ne le sait pas encore, mais peut-être que ses sentiments pour la petite fille, devenue grande, apparaissent de nouveau, pour mieux tyranniser son cœur. Peut-être que de nouveau, ils vont devenir éphémère. Car aimer une personne sans la moindre souffrance est chose impossible, surtout lorsque cet amour est à sens unique. Ou n'est-ce là que les résidus d'un amour enfantin. D'entre les deux, il est préférable d'opter pour la seconde, car celle-ci est moins douloureuse. Mais a t-il le moindre choix ? Lui-même ne sait pas pourquoi il se sent si attendri, si doux en la présence de sa partenaire. Peut-être joue t-il bien trop son rôle de petit ami ? Des questions sans réponses. Et jamais les réponses ne viendront à lui. Ces quelques pensées lui traversent brièvement l'esprit, le tourmentant, alors que ses mains sont posés sur les frêles épaules de sa vis-à-vis. Et si c'est elle qui détenait les réponses à ses questions ? Et si elle seule pouvait l'éclairer sur ses questionnements ? Sur ses brèves pensées qui lui traversent rapidement l'esprit ? Ses yeux se perdent quelques secondes dans ceux de la jeune femme, cherchant dans la lueur de ses pupilles la moindre petite réponse, une petite piste, qu'importe, juste un détail. Mais rien. Il ne voit rien. Juste son cœur qui bat à un rythme plus cadencé. Sa gorge se noue quelques secondes, et se dénoue aussi rapidement, alors qu'il s'éloigne, finalement, de la jeune femme, un bref sourire dessiné sur ses lèvres. Au fond de lui, il espère. Mais quoi ? Seul lui peut le savoir, seul lui peut décrypter ce qu'il espère. Il ne dit rien, se contentant de proposer un retour vers les autres personnes, pour ne pas trop faire durer leur absence, au risque d'éveiller quelques soupçons quant à leur soudain départ. Il s'éloigne alors comme pour tenter d'oublier ce moment, comme pour tenter d'oublier ses mots. Ses mots qui, même si ils l'apaisent, le rendent quelque peu nostalgique. Il a comme le sentiment, quelque part, que ses mots ne sont pas banals. Alors, au fond de lui, il espère cette petite chose. Tout au fond de lui, il espère qu'il y a quelque part cette vérité qu'il préfère. Sans même se retourner, il s'éloigne encore plus de la jeune femme. Signe sûrement d'un futur les séparant.

Il sursaute légèrement, surpris par tant d'agressivité, alors que la femme vient tout juste de frapper, légèrement, Hera, leur criant presque dessus, à cause de leur absence. Combien de minutes se sont écoulées depuis leur départ ? Certainement peu. En tout cas, pour lui. Il reste muet, n'exprimant aucun mot, se contentant d'écouter la femme, et se penchant légèrement en avant comme pour s'excuser. Il ne le fait pas une fois, mais plusieurs fois. Lorsqu'il se redresse pour la dernière fois, son regard croise celui de Hera, et se détourne rapidement. Il est gêné, à cause des propos de la femme. Il sait pertinemment que si tous les deux sont pris en flagrant délit, ils risquent tous les deux d'avoir quelques ennuis, surtout Hera. C'est sûrement pour cette raison qu'elle n'a pas voulu dire ce qu'il en est de leur véritable relation, et c'est pour cette raison qu'il a dû se taire, approuvant les propos de la jeune femme. Il s'en va donc, sans se faire trop prier, jusqu'à la prochaine étape, les vestiaires, pour revêtir, de nouveau, un vêtement plus moderne. Avant toutefois d'y retourner, il entend les derniers mots de la femme à Hera, ses poings se serrant légèrement. Il s'arrête, pendant une fraction de seconde, son cœur s'arrêtant de battre une seconde, pour reprendre rapidement son rythme normal. Il chasse les mots, le prénom, qu'il vient d'entendre. Sa lèvre se met à trembler légèrement, sans même qu'il ne le réalise, et se met à inspirer plus profondément. Il ne doit pas oublier. Il ne doit jamais oublier. Hera ne lui appartient pas. C'est tout. Il s'en va donc dans sa pièce, pour se changer, le cœur tout de même alourdi. Lorsqu'il retourne dans la pièce centrale où se déroulent les photos, il voit, au loin, Hera, vêtue telle une vraie femme. Il l'observe pendant quelques secondes, au loin, ses yeux ne voyant qu'elle. Un sentiment étrange lui traverse rapidement le corps, mais il l'oublie tout aussi rapidement alors qu'on lui demande d'avancer jusqu'au modèle. De nouveau, sans un mot, il écoute les recommandations du metteur en scène. Il arque quand même un sourcil, se demandant ce que celui-ci désire réellement. Une fois il leur demande d'exprimer un amour à sens unique et désormais, il leur demande d'exprimer une certaine sensibilité. C'est à n'y rien comprendre. Mais il ne proteste pas, et se contente simplement de faire ce qu'il lui a été demandé.

Il se positionne sur son piano et entame quelques notes de musique. Il se laisse emporter sur la douceur du rythme, de la musique, fermant quelques secondes les yeux, ses doigts s'en allant doucement et de manière légère sur les touches du piano. Il se retient tout de même, sachant qu'il est entouré et ne sent plus si à l'aise que ça. Il est certes très concentré, mais l'émotion n'est pas pleinement présente. Personne ne doit sûrement le remarquer puisque ses capacités restent les mêmes et que ce ne sont pas non plus des professionnels du piano. Puis, après quelques notes, il fait  mine d'enfin sentir une présence, et son regard s'en va progressivement, doucement, jusqu'à la jeune femme. Lentement, ses lèvres s'étirent alors qu'il remarque la jeune femme à ses côtés, ses doigts insistant sur les touches du piano. Il a quelques difficultés, en cet instant précis, à esquisser un sourire sincère, car il n'a pas cette habitude de sourire pour exprimer quelque chose, mais désireux d'en finir là, il tente de penser à ce papillon rencontré dans le passé. Aux moments passés aux côtés de la jeune femme. Il parvient alors à mieux exprimer son sourire. Bonheur d'un passé lointain, souvent oublié, mais souvent repensé. Le metteur en scène met alors fin à cette mascarade et leur propose, de nouveau, de voir les photos, mais cette fois-ci, Hyeon s'abstient de les voir, se contentant de retourner au vestiaire pour prendre ses affaires, expliquant qu'il est actuellement pressé et que l'heure est déjà bien trop passée. Il se change rapidement pour porter ses vêtements habituels et retourne saluer les personnes présentes, par respect. Il ne sait pour quelle raison mais il a envie de rapidement quitter ce lieu. Il est lassé de toutes ces photos, lassé de cette mascarade, lassé de tout. Il a le sentiment que certaines choses, désagréables pour lui, refont surface, progressivement, le perdant dans les profondeurs de ses pensées, alors qu'il souhaite s'en échapper. Il n'en peut plus. Et alors qu'il finit de faire son tour, laissant Hera pour la fin, pour lui proposer de rentrer à ses côtés, le metteur en scène lui coupe la route, demandant à Hera de venir avec lui pour la raccompagner. Il s'arrête brusquement, baisse les yeux, fronce des sourcils. « Au revoir, ce fut un plaisir de faire ces photos avec vous. J'espère pouvoir vous voir à la soirée d'inauguration ». Il se contente de dire ses quelques paroles, d'un ton légèrement détaché et tourne les talons, serrant les poings, sans rien exprimer d'autre. Il ne doit jamais oublier : elle n'est pas sienne, et elle ne le sera sûrement jamais. Qu'il cesse donc de se faire la moindre petite illusion. Hera l'échappe,et elle lui échappera toujours. Il n'est pas le seul et il ne sera pas le dernier. C'est ainsi qu'est son chemin, et il se doit de le suivre . . .



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Re: You may be one of many to others, but to me, you mean the whole world | Lun 12 Déc - 19:19
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You may be one of many to others, but to me, you mean the whole world
Feat Hyeon ▬ Hyera  ♥

Musique d'ambiance ▬ La dernière scène. Le dernier cadre dans lequel ils allaient être photographier pour la promotion de la fameuse soirée d’inauguration. Doha avait vraiment plusieurs idées en tête et voulait les mettre en application avant de faire une sélection. Et certaines serviraient probablement aux affiches placardées de-ci de-là dans la ville, alors que d’autres seraient choisi pour être exposées sur la façade principale de la nouvelle salle de concert philharmonique. Hera subissait les derniers ajustement  de sa jupe au niveau de la taille tandis que Hyeon fit son retour. Ses yeux ne purent s’empêcher de le suivre. Il s’assit au piano comme indiqué par le metteur en scène. La jeune femme se demanda si la scène précédente allait se répéter. Jouerait-il avec autant de charme au point que toutes les femmes présentes – ou presque – s’amourachent de lui ? Hera en serait fière, si elle pouvait se permettre de revendiquer qu’il était sien. Ses doigts frémirent légèrement sous l’effet de la nervosité. La jeune modèle faisait preuve d’impressionnants efforts pour contenir son tempérament impulsif. Elle qui brûlait d’envie de lever le voile sur ce mensonge qu’elle s’était personnellement chargée de tisser. Ou plus qu’un mensonge, une vérité masquée.

Le son de chacune de ses notes était si agréable à l’oreille, si doux. Paupières closes, la mélodie pouvait devenir caresse. Comme si de ses mains au lieu des touches de son piano, il effleurait sa peau. Le coeur de Hera se sentait tout autant apaisé que froissé. Elle rouvrit les yeux, prit une inspiration et s’engagea en direction de l’artiste et son instrument. Chacun de ses pas se fit léger et gracieux. Du haut de ses fins talons, la jeune femme se faisait presque ballerine. À l’approche du piano, ses doigts se posèrent sur celui-ci. Infime caresse, celle qu’elle ne pouvait se permettre de donner. Celle dont elle osait à peine espérer. Un pas, puis un autre. Le bout de ses doigts effleurant le revêtement noir de l’instrument.  Elle n’avait d’yeux que pour lui. Lui qui semblait n’avoir d’yeux que pour son piano, sa musique. Était-elle jalouse de cette passion que le jeu homme vouait à son art ? Peut-être un peu. Les secondes lui parurent minutes. Elle douta. Elle connaissait le Hyeon plongé dans sa concentration. Remarquerait-il son approche ? Penserait-il à lever son regard vers elle ? Absurde sentiment de concurrence vis-à-vis d’un instrument dénué de vie. Malgré son incertitude, Hera ne perdit en rien de son sourire, bien qu’un peu fébrile jusqu’à le jeune homme redresse finalement les yeux vers. Et de croiser ce regard, et de leur sentir sur elle, légère impression de victoire, la jeune femme se sentit si soulagée et heureuse qu’un sourire aussi franc que radieux s’épanouit sur ses lèvres. Elle le dévorait des yeux. Elle le dévorait de tendresse. Il rayonnait et l’enveloppait dans son aura. C’était son impression, alors qu’en vérité, la fraicheur et la sincérité de la jeune modèle se révélait sans doute aux yeux de quiconque présent dans la salle comme le plus éblouissant des soleils. La morsure gelée de l’hiver semblait balayée et autour de ce piano renaissait le printemps. Le fantôme du papillon de leur enfance tournoyait autour des jeunes gens au coeur battant. L’amour s’épanouira à nouveau avec l’éclosion d’un bouton de rose. Papillon invisible virevoltant se pose au sommet du piano, puis s’efface. Sa danse toujours ne sera qu’éphémère. Dans l’obscurité de la nuit, accablée sous le poids du chagrin ses ailes trop lourdes cesseront de battre, tombées au sol recouvertes par un manteau de neige dans l’attente d’un nouveau printemps. Dans un an comme dans cent ans, l’espoir se fige mais jamais ne se meurt.

Doha s’exclama finalement bruyamment afin de manifester sa pleine satisfaction quant à cette prise. Il les félicita tous les deux, complimentant le sourire si commercial de la jeune femme. Hera en rougit un peu, gênée. Son intention n’avait été en rien commerciale, seulement sincère mais elle ne pouvait l’avouer. À la différence de son petit ami, Hera accepta tout d’abord de visionner le rendu. Puis, comme Hyeon lui prétexta être pressé, elle hésita. Si elle faisait vite, avaient-ils possibilité de rentrer ensemble ? Mais s’il avait un programme aussi chargé, peut-être n’avait-il pas non plus de temps à perdre avec elle ? La jeune femme jeta donc un bref coup d’oeil sur les écrans où étaient projetés les photos, avant de se rendre aux vestiaires. Ce qu’elle n’eut finalement pas besoin de faire. Les vêtements lui étaient offert par la marque dont il portait la griffe et son agent lui avait fait amener manteau, chaussures et sac. Hera était donc également prête à partir lorsque Hyeon revint leur adresser ses salutations. Son coeur battait légèrement tandis qu’il s’adressait à tous les autres. Le rythme s’interrompit, sa respiration aussi lorsque leurs regards se croisèrent à nouveau. Un sourire commença à s’épanouir sur son visage… Mais s’éteignit aussitôt, interrompu par Doha qui se proposait de la raccompagner. La jeune modèle n’eut pas le temps de répondre par elle-même que son agent acquiesça - se considérant également concernée par la proposition. Après une inclinaison de remerciement à l’attention du metteur en scène, Hera se retourna doucement vers Hyeon, osant à peine esquisser l’ombre d’un sourire. Elle se doutait de l’expression de son visage. Froid. Mais ses paroles l’étaient toujours plus, à tel point que la singapourienne ne parvenait encore guère à s’y parer.
« Tout le plaisir fut pour moi, lui répondit-elle. J’assisterai avec joie à votre prestation. »
Leurs échanges si polis mais si impersonnels lui donnaient la nausée. Elle baissa les yeux une fois qu’il lui eut tourné le dos et exprima le poids sur son coeur dans un soupir. Son agent lui jeta un regard suspicieux avant de lui siffler discrètement de faire plus attention à son attitude. Hera redressa alors la tête pour lui adresser un rictus agacé. Au moins avec cette femme, elle n’hésitait pas trop à la jouer franc-jeu. Un dernier regard dans la direction de la silhouette de Hyeon qui s’éloignait, puis elle tourna les talons pour partir de l’autre…





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