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    :: Défouloir :: 2017

your mistakes do not define you (+) SO RA

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your mistakes do not define you (+) SO RA | Ven 2 Déc 2016 - 1:55
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Tu aurais préféré qu'elle détourne le regard et qu'elle ne voit en toi qu'un visage parmi tant d'autres. Ce fut peut-être le cas au début, jusqu'à cette implosion, jusqu'à cette mésentente, jusqu'à ce cocktail né de vos deux personnalités opposées. En cette seconde, tu n'es plus capable d'ignorer. La tension, tu désires la couper au couteau. Tu ne tiens pas forcément à la guerre, seulement à ta tranquillité. L'auras- tu seulement ? Et la désireras tu de nouveau ?
 


Je quittai les ombres d'une nuit froide, depuis longtemps tombée, pour pénétrer en silence celles qui baignaient une maison plongée dans le sommeil. Seul un timide rayon de lune, taillée à la serpe, diffusait une grise et pâle lumière dans le salon. Un léger sourire fit tressaillir la commissure de mes lèvres alors que je caressais d'un œil artistique une scène néanmoins trop sombre pour être photographiée. Je secouais la tête et, d'un pas leste, rejoignis ma chambre, dont j'ouvris la porte avec précaution. Soucieux de ne réveiller personne, je déposai doucement mon blouson sur une chaise, ainsi que mes affaires superflues, pour ne sortir de la pièce qu'armé des photos que j'avais développé le soir même. J'avais besoin de les voir, de les étudier, ne serait-ce que d'une heure avant d'aller me coucher. Photographier était une passion qui m'apaisait, au même titre que les clichés qui semblaient refléter mes émotions prises sur le vif. Motivé par cette idée, je gagnais la cuisine, bercée par les sons des nombreux appareils électroniques qui y sommeillaient, et y allumai la lumière. Le changement, brusque, me fit plisser mes yeux en amande. Mais la brûlure fut aussi soudaine qu'éphémère et je m'habituais progressivement à l'éclairage vif, qui tranchait avec la pénombre dans laquelle j'avais évolué pendant une dizaine de minutes. Je m'avançai, posai mon dossier sur le large plan de travail et sortis une tasse pour y couler du thé vert. Mes gestes étaient mécaniques. L'eau chauffa, le thé infusa, mais aucune de mes pensées n'étaient dédiées à ce que je faisais. Au contraire, elles se dispersaient en projetant des dizaines d'images dans mon esprit. La plupart étaient des scènes que j'avais photographié, d'autres étaient des inquiétudes, voir même des angoisses que je refoulais. Je soupirai faiblement, m'installai sur un tabouret et ouvris le dossier cartonné pour me plonger dans l'étude figé de ma journée. Il y avait de tout. Des paysages, des jeux de lumières au crépuscule, des gens aux émotions capturées. Et dans chaque cliché, je retrouvais un peu de moi même. De l'homme naïf que j'avais été à celui plus dur que j'étais devenu. Un frisson me parcourut brusquement l'échine lorsqu'un bruit étouffé retentit et je relevai la tête pour fixer une embrasure vide. Mon sourcil s'arqua en douceur, mais je replongeai aussitôt dans ces clichés au papier glacé qui maculaient le pan de bois. Mais mon instinct me souffla aussitôt que je n'étais pas seul. Je relevai de nouveau la tête, mais ce ne fut pas le vide que rencontra mon regard, mais le sien. Deux amandes, dont la douleur presque dorée rappelait celle de sa chevelure pâle. Je me raidis instinctivement. Depuis mon accident, j'étais rarement à l'aise avec la gente féminine. Je ne parvenais pas à empêcher ces questions, douloureuses et dures, de m'envahir chaque fois que je croisais le regard d'une femme, tout simplement parce que je ne faisais plus confiance à mon propre jugement. Je m'étais totalement laissé aveugler par Eun Sung, et ce au point d'être réduit en miette. Mon cœur ne s'en remettait pas plus que mon orgueil. J'avais perdu confiance en moi, confiance aux autres … aussi préférais-je la solitude à de nouvelles et cruelles désillusions. Un choix de vie qui me convenait. La plupart du temps, j'étais indifférent à celles qui m'entouraient. Mais So Ra était l'une des rares, pour ne pas dire la seule, à savoir me pousser aussi bien dans mes retranchements. Je contractais la mâchoire, malgré moi sur mes gardes. Notre dernière confrontation n'avait été agréable ni pour elle, ni pour moi. Si jusqu'ici, notre relation était restée plus ou moins cordiale malgré les incompréhensions et mon comportement sauvage et lunatique, la veille avait achevé de faire voler en éclat cet équilibre précaire. Le déroulement de la soirée me revint en mémoire. Je n'avais pas bien compris comment je m'étais retrouvé là. Mais je devais bien avouer, à moi même tout du moins, que j'avais été happé par le spectacle, en particulier par la prestation de So Ra. Ne m'étant jamais intéressé à elle, si ce n'est pour la fuir ou l'éviter, je ne m'étais pas attendu à la voir sur scène. D'une grâce presque animale, animée d'une énergie aussi féroce que sexy, elle avait déambulée sur l'estrade, portée par un art autant physique que vocal. Le corps moulé dans une combinaison de cuir qui mettait ses courbes en valeur, je l'avais admiré l'espace de quelques minutes. Quelques minutes assassinées par une danseuse entreprenante, dont j'avais salué le courage du premier pas par une remarque acerbe. Sa beauté, son sourire, son corps habilement dénudé n'avait provoqué chez moi qu'un rejet pur et dur, que j'avais trahit par une langue trop franche voir trop dure. So Ra avait débarqué comme un tourbillon et la chaleur de la passion s'était effacée au profit de la colère sur ses traits d'albâtres. Une fureur qui s'était répercuté dans mon être. Après tout de quoi se mêlait-elle ? Une pensée que je ne lui avais pas caché, et qui nous avait entraîné dans un véritable combat de catch oral. Je ne lui avais pas reparlé depuis. En vérité, je ne me souvenais pas l'avoir même croisé. Je revins à la réalité, immergé dans l'or fondu coulé dans ses iris. Je me redressai sur mon tabouret, et coulai un regard impulsif vers l'horloge murale. La nuit était avancée et il était, une heure à laquelle je n'espérais croiser personne et encore moins cette femme qui savait si bien me rendre dingue. Mes muscles se tendirent sous mon pull fin tandis que je replongeai dans les clichés, sans intention de revenir vers elle. Mais je sentais sa présence avec acuité, de même que la tension qui régnait entre nous. Je finis par relever la tête, incapable de me concentrer. Impulsif comme je l'étais, il m'était difficile de tenir une ligne de conduite précise, et ce même quand je savais qu'elle était nécessaire. « Je n'ai pas l'intention de m'excuser pour hier soir. » J'avais conscience de m'enfoncer, mais pour une raison inexplicable, je n'avais pas envie de reculer devant elle. « Si tu avais besoin à ce point de te montrer en spectacle, tu aurais pu tout aussi bien le faire sur scène que de te servir de moi. Tu y étais bien meilleure. »
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Re: your mistakes do not define you (+) SO RA | Dim 4 Déc 2016 - 18:12
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Your mistakes don't define you
Je Ha & Sora





La lampe était comme un phare au-dessus de ma tête, me scandant des "Avoue tes crimes !", telle une célèbre scène d'une série policière populaire. La grande pièce était plongée dans une obscurité intentionnelle, mettant sous la lumière mon bureau soigneusement rangé, toutes choses avaient sa place, et semblaient ne vouloir en dépasser le moindre centimètre, de peur d'être réprimandées. Mon ombre s'agitait autour de la silhouette, jouant discrètement avec les contrastes de la pièce, la détaillant d'un regard expert, mes iris sombres glissant sur le tissus majestueusement brillant. Il en fallait plus, encore plus. Le travail était loin d'être fini. De longues heures m'attendaient encore, mais j'étais sûre que le résultat serait à ma convenance. Toujours aller au bout de mon idée, n'être jamais insatisfaite, aucun regret, rien de pire que le sentiment de n'avoir pas tout donné. Voilà un élément que je ne pouvais pas me permettre. Un fil qui dépasse. D'un geste rapide, le ciseau épousa ma main, comme si il avait toujours été là, coupant l'élément perturbateur de la scène. C'était mieux. Même ce genre d'oubli pouvait me faire chavirer en deux secondes, chaque projet que nous devions présenter était très important, et je m'assurais toujours d'être dans les meilleures places. Première. Si il ne fallait pas dormir, je le ferais. Tant que je finissais mon travail, que je montrais mes compétences, ma passion, et que tout était récompensé. La reconnaissance, tout le monde était en quête de reconnaissance, et je courrais après, avide de clamer qui j'étais. Je traçais mon chemin, en gardant les pieds sur terre, l'arrogance ne servait à rien, si vous n'avez pas ce qu'il faut pour l'assumer. Arrogante, et froide. Un peu, si avoir confiance en soi était de l'arrogance, alors je me déclarais coupable de mes crimes. Je n'ouvrais pas ma bouche pour rien, contrairement à d'autres. Mais froide ? Loin de là, l'image.. Toujours l'image. Je caressais du bout des doigts le bustier dentelé, mon regard fixé sur les petites perles dorées, les alignant avec une précision presque millimétrée, art de patience, art du détail. Mes sourcils s'étaient froncés en un instant. Tremblements, flou. Allez.. encore un peu... Je me penchais un peu plus sur la bordure du décolleté échancré, insistante, un soupir m'échappant, mais mon corps s'exprimait et me disait stop. Je pliais mes mains, mes phalanges se craquelant les unes après les autres. Depuis combien d'heures étais-je ici ? Allez ! La fine aiguille chancelante, le fil foncé accrochant soigneusement la petite perle au reste du groupe. Devrais-je mettre quelque chose de différent au centre ? Un lacet peut-être, une touche moulin rouge ? Mes pensées ne semblaient vouloir se tarir, mon cerveau se concentrait sur elles, fatigué, il en oubliait mes mains, la fine lame se plantant dans mon doigt. Je me mordillais la lèvre inférieure, lâchant un nouveau soupir, alors qu'une voix avait soudainement retenti dans la pièce. « Mlle Kang. Allez reposer vos yeux, c'est un ordre, et un conseil de votre professeur. » No Cami, meilleure professeur en stylisme à Yonsei. Aussi bien admirée, que crainte dans sa sévérité. Mais ses paroles étaient toujours à suivre. Elle s'avançait vers ma table de travail à pas de chat, un vrai chat noir. « Vous n'arriverez à rien en étant pas au meilleur de forme. N'oubliez pas que c'est dans ces moments-là que les erreurs arrivent. Vous ne voudriez pas gâcher vos efforts n'est-ce pas ? Sortez. On se verra jeudi. » ponctua t-elle d'un ton ferme et doux à la fois, me fixant avec insistance pour que j'obéisse. Elle avait raison, je continuerais demain après une bonne nuit de sommeil. Je crevais d'envie de me défouler, la boxe me tentait, mais mon corps ne semblait vouloir qu'un peu de calme, loin d'approuver mon soudain désir de frapper avec hargne contre un sac d'entraînement. J'opinais silencieusement du regard, m'inclinant devant elle, avant de venir couvrir la silhouette d'un large drap et de récupérer mes affaires, éteignant la lampe, plongeant les lieux dans un sommeil profond.

La fraternité semblait bien calme ce soir. Je n'avais pas vu qu'il était si tard, la lumière de la lune éclairant les aiguilles de mon cadran. Mes talons hauts claquaient sur le plancher de l'entrée, discrétion d'une démarche de femme. Oui, Sora était bien rentrée, devaient penser certains. Je m'abaissais pour ôter les fins escarpins argentés, mon sourire caché dans l'ombre, appréciant le toucher du bois, et la fraîcheur du sol. J'avais faim, je n'avais rien mangé depuis.. un moment. Mes pas m'avaient mené vers le salon, remarquant aussitôt la lumière se dégageant de la cuisine ouverte. Je penchais ma tête, observant un instant la personne qui était attablée. Je m'arrêtais net, un bref instant, mes yeux s'habituant à la lueur du plafonnier, silencieusement, la louve aux aguets. Comme si j'allais faire demi-tour pour si peu. Je déambulais vers le canapé, y déposant mes affaires, ôtant mon large manteau, faisant exprès de faire claquer mes talons en les déposant sur le sol pour attirer son attention. Je suis là, mon cher, sache-le. Bien entendu, cela ne lui avait pas échappé, sa tête se relevant instantanément, comme une proie en alerte. N'aie pas peur d'être mangé. Un sourire taquin  se dessina sur mes lèvres pulpeuses alors que nos regards s'étaient rencontrés. J'étais à quelques mètres de lui, et pourtant, je pouvais sentir cette froideur se dégager de lui. Moi, reculer ? Mais biensûr. Peu intimidée, j'avançais sans gêne pieds nus vers la cuisine où le neugdae était installé, passant derrière lui sans un mot, mon regard creusant son dos arrondi, crispé. Je me dirigeais vers le frigo, m'arrêtant sur un petit mot posé sur une boîte. "Régale-toi, Unnie. Dambi." Sourire chaleureux, alors que j'entrouvrais le tupperware, plongeant mon doigt dans la sauce tomate, que je portais rapidement à ma bouche. Je lâchais une légère exclamation, « Mmmmm... », murmure faisant saliver mes papilles. J’enfournais le tout, sur la pointe des pieds, dans le micro-onde, avant que la voix de l'homme derrière moi ne retentisse, rafraîchissant à nouveau la tension du silence qui nous dominait. Ma mâchoire se crispa aussitôt. Ne pouvait-il pas se taire, au lieu de ranimer la flamme ? Les hommes et leur tact. Mon visage se tournait vers lui, dans un mouvement lent, démontrant mon agacement de repartir là-dessus, m'accrochant à son regard sombre, aiguisé. « Tu n'es pas très doué en relation sociale toi, je me trompe ? Weird guy. » lâchais-je, en haussant les sourcils. « Est-ce que je t'ai demandé de t'excuser ? Non, alors garde tes paroles pour toi. » continuais-je d'un ton presque sec, mouvements calmes, langue tranchante. Moi, me montrer en spectacle ? Oh pitié, réplique si simple, enfantine. Sourire en coin. Je m'avançais d'un pas félin, menton relevé, rire voulant entrouvrir ma bouche rougie. J'appuyais mes coudes contre le plan de travail où il était installé, lui faisant face de l'autre côté de la table. « Serais-ce un compliment détourné.. ? Tu t'améliores. Continue sur cette voie-là. » lui assurais-je, un brin moqueuse à sa remarque. J'étais meilleure sur scène. « Tu sais ce que c'est le fait de défendre quelqu'un hm ? C'était ma hoobae. L'humeur facile avec les hommes, le coeur simple, le corps volage. Elle s'est déjà fait embarquée par n'importe qui, j'en ai déjà remis un à sa place, joli cri aiguë quand mon genou a salué son entrejambe.. » murmurais-je, mon regard ambré, sauvage, plongé dans le sien, presque menaçant, les blondeurs encadrant mon visage légèrement marqué par la fatigue, mais ne perdant en aucun cas son caractère et sa force. « Personne ne touche à mes filles. Ne connais-tu pas le tact, au lieu de montrer en une seconde les crocs ? » lui lançais-je, laissant un silence, avant que la sonnerie du micro-onde ne retentisse. « Tsss.. » Loup solitaire. Je levais les yeux au ciel, avant d'aller récupérer mon repas, venant sans vergogne m'installer en face de lui, une certaine provocation de ma part, croisant mes jambes sur le haut tabouret, sans faire attention au corps raidi du brun penché au-dessus de ses clichés...
    
 

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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Re: your mistakes do not define you (+) SO RA | Mer 7 Déc 2016 - 23:57
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Tu aurais préféré qu'elle détourne le regard et qu'elle ne voit en toi qu'un visage parmi tant d'autres. Ce fut peut-être le cas au début, jusqu'à cette implosion, jusqu'à cette mésentente, jusqu'à ce cocktail né de vos deux personnalités opposées. En cette seconde, tu n'es plus capable d'ignorer. La tension, tu désires la couper au couteau. Tu ne tiens pas forcément à la guerre, seulement à ta tranquillité. L'auras- tu seulement ? Et la désireras tu de nouveau ?
 


Une flamme lécha ses pupilles et je sus d'instinct que la scène allait se répéter, telle une mauvaise rediffusion de ce qui s'était déroulé la veille. Je contractai la mâchoire, comme pour me préparer moi même à recevoir les mots qu'elle jeta avec précision. Sociable … J'eus un rictus, une ébauche de sourire dont l'obscurité s'accorda avec celle de mon regard. Un dessin qui s'évanouit dès la première syllabe prononcée. «Non. Je ne suis pas sociable. Merci pour cette conclusion qui m'avait échappé jusqu'ici. » ironisai-je sans chercher à masquer l'irritation qui se peignait sur mes traits. Une émotion qui s'intensifia, se muant dangereusement en quelque chose de plus fort. « Wooow. » soufflai-je avec une pointe de moquerie, qui tranchait avec la froideur dont j'avais usé jusqu'ici. « Tu sais ... » repris-je durement, « c'est exactement ce que je pensais hier soir quand tu es venue t'imposer dans notre conversation. C'est plutôt osé de ta part de donner des conseils que tu n'es pas à même de suivre n'est-ce pas ? » Qu'elle soit une femme ne suffisait pas à retenir le fauve qu'elle éveillait doucement dans mon être. Son culot m'insupportait, de même que son sourire, ou encore cette manière bien à elle de relever le menton, comme pour dominer une situation dans laquelle, au contraire, elle s'enfonçait. J'expirai lentement, imperceptiblement, comme pour maintenir les chaînes qui survivaient encore. Mais un rire, encore silencieux, vint illuminer ses prunelles. Dangereusement au bord du gouffre, je la suivis des yeux alors qu'elle venait s'adosser au îlot pour me faire face. Si j'avais cru avoir digéré notre confrontation, je compris finalement qu'il n'en était rien. Je réagissais trop violemment. « C'était un fait. » répliquai-je acide. « Encore faudrait-il que j'ai envie de te flatter pour te faire un compliment. Autant te dire que ce n'est absolument pas l'envie qui prédomine chez moi pour le moment. » Un commentaire de mauvaise foi. Mais l'admiration que j'avais ressentit lorsqu'elle était sur scène n'était plus qu'un souvenir lointain pour le moment. Mes lèvres se rejoignirent, s'embrassèrent avec une violence qui les blanchirent. Je trahissais la colère. Je trahissais l'animal qui sommeillait en moi depuis toujours, révélé lors d'un accident qui hantait mes pas et ma personnalité. Je la laissai parler. Je la laissai justifier ce qui ne l'était pas à mes yeux. Je la laissai glorifier son geste, sans chercher à interrompre une argumentation qui ne suffisait pas à calmer mes nerfs. « Défendre ... » finis-je par siffler entre mes dents. « Si j'avais été son ex, si je sortais avec elle depuis deux ans, si j'avais volé son sac, si je l'avais frappé dans un excès de colère ... » énumérai-je avec lenteur, « j'aurais applaudit ton geste. Sincèrement. J'aurais été le premier à féliciter ta hargne, le premier même à te pousser à frapper et à venger l'honneur de cette femme ! » Elle n'avait représenté que quelques minutes dans mon existence. En général, j'évitais ce genre d'endroits. J'évitais les lieux de rencontre qui, en plus de ne pas me correspondre, donnait une fausse image. Je n'avais aucune envie de donner l'illusion d'être prêt à rencontrer quelqu'un, que ce soit pour une nuit ou pour une relation sérieuse. De fait, je me retrouvais rarement dans ce genre de situation. Mon expression, ma manière d'être suffisait à décourager. Mais il faisait sombre dans ce club. Et ma réaction l'avait été au même titre. Peut-être avait-elle été disproportionnée. Mais je ne faisais plus confiance au simple non et si elle avait insisté … j'aurais été capable d'être mauvais. A l'image d'un animal traqué, je ne souffrais plus qu'on m'approche. Un simple mouvement me paraissait hypocrite. Un regard, un sourire. Ces mimiques ne voulaient plus rien dire. Combien m'en avait-elle elle même servit ? Combien de mots insipides et faux m'avait-elle lancés ? Je ne croyais plus en rien. Et si j'apprenais à observer, mon passé me rendait subjectif. Je ne parvenais à voir que le pire chez celles qui m'approchaient, ne serait-ce qu'un peu. La dureté ? Elle me permettait d'en finir rapidement. Tel le tranchant d'une lame, je coupais, fracassais et terminai les choses sans laisser derrière moi le moindre doute possible. Et je n'avais aucune leçon, aucune morale à recevoir d'un bout de femme qui se croyait tout permit. « Mais je lui ai opposé un simple refus. Je n'étais qu'un étranger pour elle, ce n'était donc même pas un événement digne d'être relevé. » En vérité, j'avais surtout fait en sorte de ne lui laisser aucun espoir possible. J'avais voulu éteindre en elle toute envie de même m'adresser la parole de nouveau. Je ne m'étais montré ni courtois, ni même flatté. J'avais traité le problème comme il était, à savoir un événement particulièrement désagréable. Mais je n'étais tombé ni dans l'insulte, ni dans la méchanceté gratuite. Il n'y avait donc rien qui expliquait le comportement de So Ra à mes yeux. « Bien … en plus, tu m'expliques que je ne suis qu'un numéro parmi tant d'autres ? Dans ce cas, où est le problème ? Qu'elle n'ait pas eu son quota de sexe par ma faute ? Que j'ai entaché son estime d'elle même, que je lui ai opposé le premier refus de sa carrière ? Qu'est-ce que tu défends au juste ? Certainement pas son honneur en tout cas. » lâchai-je avec une virulence muant mes mots en couteau. « Et elle t'a remercié pour ton geste ? Elle t'a remercié d'avoir affiché le fait qu'elle venait d'essuyer un non ? » La question n'appelait aucune réponse. Je me moquais comme d'une guigne des émotions de cette femme, d'autant plus qu'elle m'avouait son côté volage. Cette situation m'apparaissait encore plus folle qu'il y a dix minutes. Elle se moquait de moi. Je basculai la tête en arrière, et passai mes doigts sur mon front lisse. Mes mèches sombres effleurèrent ma peau alors que je la rabaissai pour lui faire face. « Cette histoire est ridicule. » sifflai-je en plantant mes yeux dans les siens. « D'autant plus ridicule que plus je t'écoute, moins je te comprends. » Je poussai les photos dans le dossier. Je n'avais aucune envie d'exposer une partie de moi même qui n'avait pas sa place dans une discussion aussi houleuse. « Et oui, j'imagine aisément que tu puisses te foutre du fait que je puisse te comprendre. »
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Re: your mistakes do not define you (+) SO RA | Lun 12 Déc 2016 - 19:25
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Je Ha & Sora





MUSIC A l'origine, je devais juste rentrer, manger un bout, et me coucher le plus tôt possible, pour bien assurer le lendemain avec mon projet. Je n'avais plus que deux semaines pour bosser dessus, il fallait que toute mon énergie soit exclusivement concentrée sur cela. Pourquoi avait-il fallu que je le croise ? Ne pouvait-il pas dormir ou faire la fête comme les autres de la fraternité ? On aurait dit que le destin s'ennuyait ce soir, et qu'il avait terriblement besoin d'un bon spectacle. Le silence m'allait bien, je faisais avec la tension qu'il imposait, l'air pesant, les regards de travers se rencontrant dans une électricité palpable. Que cette bouche reste fermée, qu'elle garde toute sa pression en elle, et me foute la paix. Je priais calmement ces mots dans ma tête, mordant ma lèvre inférieure en un soupir. Biensûr que non.. Il était évidemment que ce genre de personne, ne pouvait tout retenir pour lui, l'explosion facile, l'impulsivité dominante. Tourner sept fois sa langue dans sa bouche, voilà une expression qu'il ne devait pas souvent appliquer. Dieu que cela lui serait utile. Il devait se bagarrer avec tous les gens qui passaient, la fatigue devait être immense. Voilà une énergie qu'il faudrait utiliser ailleurs, cela serait plus utile que dans ce discours. Pourquoi fallait-il qu'il me tende la perche, ma nuque s'hérissant instantanément dès qu'il avait prononcé ses premiers mots ? Comment quelqu'un pouvait me faire cet effet, dès que j'entendais sa voix ? Cette sensation d'agacement qui me fît resserrer les poings sur mes couverts, alors qu'il reprenait la parole. Ne savait-il que brûler à chacune de ses frappes verbales ? Quel drôle de système de défense, qui ne semblait jamais vouloir s'éteindre. Je ressemblais peut-être à un missile nucléaire, et il se mettait en état d'alerte dès qu'il me voyait. Ennemi naturel ? Qui sait.

Je dégustais mon plat, presque trop calmement, alors qu'il enchaînait ses répliques. Je levais de temps en temps mon regard vers lui, le sien me transperçant comme un serpent, sa langue venimeuse s'agitant entre ses lèvres blanchies. Plus je le regardais, plus cela confirmait ce que j'avais entendu. Effectivement, il n'était pas son ex, du moins, je l'espérais pour elle, il ne l'avait pas frappé, ou agressé d'une violence extrême, mais la violence n'était pas forcément apparentée à l'acte physique. La preuve, pensais-je, en approuvant sagement d'un mouvement bref du menton, un sourire en coin, qui ne faisait que le crisper davantage. Étrangement, cela m'amusait. Je ne devrais pas, mais.. son impulsivité était distrayante, tout en étant certainement épuisante à la longue. « Un simple refus, dis-tu ? Il me semble que c'était plus qu'un "non", vu la réaction des clients tout autour.. » affirmais-je, en revoyant la scène. Je venais de terminer mon numéro, la chaleur des lieux m'emportant vers la foule, alors que les prochains commençaient déjà à préparer leur entrée. Le souffle court, je souriais à plein dent sous les assauts de compliments. C'était passé, tout s'était bien passé.. Pari réussi. J'étais fière de moi, d'assez bonne humeur à vrai dire, avant qu'une des plus jeunes danseuses ne viennent me voir d'un pas rapide, dirigeant mon regard vers le bar, repérant tout de suite une de ses partenaires qui allait bientôt monter sur scène. Ce qu'elle faisait ne m'étonnait point, son allure séductrice et ses yeux de chien battu arrivaient toujours à faire tourner les têtes masculines et elle se laissait embobiner par eux, par leurs belles paroles, comme une novice. Etait-ce vraiment le moment.. ? Pensais-je, mes sourcils froncés. Je soufflais à travers mes longues mèches blondes, alors que l'on me disait à l'oreille que l'homme avec elle était loin d'être facile. Le ténébreux, tel était le surnom que mes hoobaes lui donnaient, m'encerclant tout d'un coup en pleine confession. Moi, je le surnommais l'emmerdeur, chacun sa façon de voir. Moon Je Ha. Apparemment, elles avaient toutes plus ou moins essayé de l'approcher et s'étaient l'une après l'autre rapidement brûler les ailes. Dur, froid, arrogant, agressif, odieux.. Tels étaient les adjectifs que l'on me lançait, alors que j'observais sa silhouette se pencher vers la jeune femme à côté de lui, ses expressions s'emballant, son verre claquant violemment le comptoir, faisant reculer celle-ci, et se retourner les clients autour d'eux. J'avais vu que le barman avait lui aussi l'oreille tendue, mais j'étais arrivée bien avant lui, franchissant la foule d'un courant glacial. S'en était suivi un échange plus au moins corsé, plutôt léger je dirais, le bruit environnant ne pouvant nous permettre de vraiment nous étendre, avant que les vigiles ne se soient chargés de l'accompagner sagement vers l'extérieur, bien qu'il avait fini par vouloir y aller de lui-même.

Je levais les yeux au ciel. Trop de questions, trop de sentiments retenus qu'il lâchait d'un seul coup. Mes lèvres se retroussaient en un rictus amusé, tant il accumulait les choses. Étions-nous dans un débat, à essayer de convaincre l'autre avec sa thèse ? « J'ai juste défendu ma hoobae, point. Son honneur, elle s'en occupera d'elle-même. Mon but était plutôt d'éviter un éventuel scandale pour le club. » affirmais-je, plongeant mes baguettes dans mon plat, avant de soupirer, et d'arrêter mon geste relevant mes yeux vers lui, alors qu'il enchaînait à nouveau. « Me remercier ? Elle s'est plutôt excusée. Elle a repris ses esprits, et a compris sa place. Ton "non" est secondaire au fait qu'elle pourrait perdre sa place dans la troupe. » enchaînais-je, en haussant un sourcil d'un air volontairement hautain, parfaitement maîtrisé. Je jaugeai l'homme imprévisible alors qu'il penchait sa tête en arrière, méfiante de ses moindres faits et gestes. Ce mec était intenable. Il arrivait tout de même à reporter son attention sur l'objet de son travail, rangeant ses photos dans un dossier cartonné. « En effet, je m'en fous royalement. » ponctuais-je, plaquant d'un bruit sec les baguettes sur le plan de travail, fermant mes paupières quelques secondes. Il m'avait coupé l'appétit pour la peine. Mais il avait l'air sur le départ, et c'était plutôt la bonne nouvelle de la soirée. Tire-toi. Le silence me manquait terriblement en cet instant et pourtant.. Et pourtant, je n'avais pas pu empêcher ma langue de claquer contre mon palais, mon regard assombri par le maquillage le transperçant dès qu'il avait à nouveau goûté à la lumière qui planait au-dessus de nos têtes. « Ne reviens jamais au Nymphéa. » lâchais-je brusquement, d'un ton appuyé, assuré. Direct. « De ce que je vois.. Tout ce que l'on m'a rapporté sur toi semble se confirmer. » Du moins, d'après les témoignages des danseuses et des autres employés du club qui l'avaient déjà aperçu et repérés. Je me rapprochais, m'accoudant sur le bord de la table, me penchant lentement vers l'avant, provoquant la bête sauvage en cage. Je me plongeais volontairement dans ses pupilles orageuses. « Tu n'as pas l'air d'être un voleur, ni un pervers.. Mais par contre, la réputation de ton sale caractère te suit de près, mon cher. Et j'aimerais que tu évites d'en faire pâtir le monde autour de toi, et en particulier mes partenaires, ça serait exquis de ta part. » continuais-je, en esquissant un nouveau sourire, le genre de sourire offensif, tranchant, qui contrastait avec mes paroles posées. Plus je le regardais, plus je devinais que nous étions clairement le contraire de l'autre. Pas étonnant qu'il y ait des étincelles depuis notre rencontre. Moi, je savais me contenir. Plus au moins. Masque d'acier. Mes yeux se plissèrent au rythme des questions qui me passaient simultanément en boucle dans ma tête. J'entrouvris ma bouche, avant de la refermer après quelques secondes, un léger rire m'échappant. Mon regard se braqua à nouveau sur lui. « Mais enfin.. C'est quoi ton problème ? T'es impulsif de naissance, comment ça se passe ? Dès le début, tu semblais avoir quelque chose contre moi, mais j'ai fini par me rendre compte que t'étais comme ça avec tout le monde ! Et en particulier avec les femmes, que tu sembles fuir comme la peste ! Pas facile quand on est dans une fraternité qui est davantage peuplée par ce sexe-là hein ? » lâchais-je vivement, alors que je commençais à m'emporter à mon tour. Il fallait dire que cela faisait des semaines que cela durait, des mois qu'il était incompréhensible auprès de nous toutes entre ses murs. Et cela ne semblait pas être de la timidité, mais bel et bien de la rage qui se dessinait dans chacun de ses gestes à notre encontre. Et on avait beau essayer de lui tendre gentiment des perches, il les éraflait de ses crocs affûtés. Je me levais soudainement, ma chaise grinçant d'un son désagréable sur le sol. Je contournais le plan de travail de deux enjambées, avant de soudainement plaquer ma main sur la sienne, posée sur le revêtement en bois. « Touché ! » m'écriais-je d'un air presque enfantin, avant de retirer celle-ci comme si la sensation me brûlait, me penchant vers lui. « J'vais pas te bouffer, alors relaxe. Détends-toi putin ! C'est quoi cette façon d'attaquer à tout bout de champ ? T'as une homosexualité refoulée, c'est pas possible ! Ou alors.. misogyne.. ? » lui lançais-je, le regardant avec une expression presque surprise en évoquant ce second terme, avant de soupirer désespéramment, serrant mon poing dans sa direction en guise de menace. Tu le vois celui-là ? L'américaine et son franc parler. Ça pouvait expliquer pourquoi il avait un truc contre les femmes qui le draguaient ! Et puis, la Corée était encore si fermée là-dessus comparée à l'Amérique. Bon allez, stop stop, rangeons tout ça, et basta ! 
    
 

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Re: your mistakes do not define you (+) SO RA | Lun 19 Déc 2016 - 4:14
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Tu aurais préféré qu'elle détourne le regard et qu'elle ne voit en toi qu'un visage parmi tant d'autres. Ce fut peut-être le cas au début, jusqu'à cette implosion, jusqu'à cette mésentente, jusqu'à ce cocktail né de vos deux personnalités opposées. En cette seconde, tu n'es plus capable d'ignorer. La tension, tu désires la couper au couteau. Tu ne tiens pas forcément à la guerre, seulement à ta tranquillité. L'auras- tu seulement ? Et la désireras tu de nouveau ?
 


« Tu es la seule et unique responsable du scandale qui a eu lieu hier soir. » lui opposai-je sèchement. Néanmoins, un éclat de culpabilité s'enfonça dans la chaire sanguinolente de mon cœur battant. Elle n'était non pas née des mots acides que je lui assénais, mais de cette dangereuse impulsivité qui m'avait conduit à lui adresser la parole en premier lieu. Je regrettais cette conversation, et plus encore la sérénité qui avait baigné cette pièce avant qu'elle n'y pénètre, crevant telle une bulle tout espoir de tranquillité et de réflexion. So Ra possédait une présence trop écrasante pour être ignorée, de même qu'un charisme indéniable et presque étouffant. Si j'avais été moins orgueilleux, j'aurais probablement choisit de quitter la pièce afin de mettre fin à une conversation qui nous rendait fou tous les deux, d'autant plus qu'elle me tenait tête avec une facilité qui me laissait pantois. Elle répondait à la hargne par la hargne, à la colère par un calme tranchant, à mes arguments par des contre arguments presque intelligents. Presque. Un bruit claqua et je baissai légèrement les yeux, le sourcil relevé, pour regarder ses doigts aux jointures blanchies pressées contre les baguettes qu'elle venait de poser violemment. « Précision inutile. » ne pus-je m'empêcher de commenter en relevant doucement les yeux vers un visage obscurcit et des lèvres incarnates qui se mouvèrent. Si elle n'avait pas ouverte cette bouche pulpeuse pour dire de telles inepties, je n'aurais probablement jamais remis les pieds dans son club. Chaque fois que j'y paraissais, j'étais harcelé par ce que je savais désormais être ses collègues. Mais je ne souffrais plus qu'on entrave ma liberté, de quelque façon que ce soit. « Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi Kang So Ra. » répliquai-je durement, d'un ton aussi froid que les pupilles rétrécies posées sur elle. Pupilles que je sentis se dilater lorsqu'elle se pencha sur la table, les bras pressés contre le panneau de bois. Une certaine forme de chaleur envahit alors les veines qui couraient sous la peau fine recouvrant mes tempes et la colère se plut à s'y glisser, telle une humeur maligne. Mais elle n'explosa pas cette fois. Elle habilla mes lèvres d'un sourire félin. « Je n'en fais pâtir que ceux qui viennent m'emmerder. Je n'ai pas demandé à tes collègues de venir me voir So Ra. Alors plutôt que de venir me faire la morale sur une personnalité dont tu ne sais rien, tu ferais mieux d'apprendre à ces danseuses auxquelles tu tiens qu'un mâle inaccessible ne l'est pas forcément dans le but d'attirer toute la gente féminine à dix kilomètre à la ronde. » Mon sourire s'évanouit avec ces derniers mots marqués par l'ironie, alors même qu'elle me fixait, comme pour tenter de déchiffrer un mystère qu'elle ne parvenait pas à saisir. Et sa frustration jaillit brusquement en un flot incontrôlé, qui contrastait avec le calme olympien dont elle avait fait preuve jusqu'ici. Je l'observais sans mot dire, indifférent à ses questions et à toute autre émotion qui pouvait l'envahir. Mon histoire, mon désir de solitude et de tranquillité, mes sentiments ne regardaient que moi. J'étais un sujet sur lequel je n'avais aucune envie de m'étendre, le seul sur lequel je pouvais rester muet. Aussi me désintéressai-je d'elle et tendis-je la main vers la tasse dans laquelle mon thé refroidissait. Mais elle trembla légèrement de surprise quand sa chaise racla désagréablement le sol, et plus encore quand elle y plaqua la sienne. Le tressaillement naquit dans la pulpe de mes doigts et se propagea dans mon être tendu, annihilant toute pensée cohérente. Elle eut ainsi le temps de la retirer et de marquer sa satisfaction d'une manière enfantine qui me scia. Étais-je brusquement devenu un jeu ? Comment pouvait-elle s'arrêter à de pareils stéréotypes ? Donnais-je vraiment l'impression d'être terrifié par un contact féminin ? Mais le pire restait à venir. Je n'entendis qu'un seul mot, qui me frappa avec la force d'un coup de poing. Mon orgueil blessé n'avait que deux manières de réagir. Par l'explosion ou par l'éclatement. Et ce furent les éclats d'un rire froid qui parsemèrent la pièce avant que je m'étouffe dans une fierté de nouveau blessée. Quand j'en pris conscience, le rire s’estompât et ma tête ploya. Je plongeais les mains dans ces mèches ébènes qui parsemaient un crâne que les battements de mon cœur martelaient. « Je ne sais pas si je dois me sentir insulté ou simplement profiter de la situation. » lâchai-je finalement en relevant la tête. Et deux obsidiennes, striés par la tension, plongèrent dans leurs jumelles fauves. « Si j'avais un peu moins d'orgueil, j'aurais pu me servir de ton idée totalement saugrenue ... » sifflai-je avec raideur, « et dépourvue d'imagination pour empêcher toutes ces filles en chaleur de m'approcher. » J'avais espéré que mon comportement et la dureté de mes mots préserveraient une solitude que je jalousais depuis la débâcle provoquée par ma dernière histoire. Mais les stéréotypes que l'on m'affublait semblaient attirer plus que repousser. « Mais si mon orgueil n'existait pas, toi et moi n'aurions pas cette conversation. » Seule cette fierté blessée sur laquelle elle appuyait m'avait éloigné des risques auxquels m'exposaient ma sensibilité. Et contrairement à ce qu'elle croyait, ce n'était pas mon désamour des femmes qui me poussaient à me retrancher derrière ce bouclier revêche. Je me redressai brusquement et me levai avec souplesse pour lui faire face. Alors, guidé par cet instinct primaire et animal qui me nimbait, je refermai les doigts autour de son poignet nu et les plongeai doucement dans sa peau chaude. « Touché. » répétai-je sardoniquement sans pour autant la lâcher. « Tu crois vraiment que je crains d'être touché physiquement par une femme ? » Je jouais sur les mots. Car si je ne craignais pas le physique, il n'en allait pas de même pour le côté émotionnel. Ce n'était guère mon corps que je préservais. Seulement ce cœur qui tambourinait sous mes pectoraux. « Il ne s'agit ni d'homosexualité ni de misogynie. Seulement de sadomasochisme. » Elle était si proche que la flagrance épicée de son parfum me parvenait. Un mélange de cannelle et de vanille qui se mêlait à l'air que je respirais et qui nourrissais chacun de mes muscles tendus. « Je ne suis pas sadomasochiste. » murmurai-je en la regardant intensément. « C'est la seule raison. » Le tambour avait aussi ses échos sous mes doigts. Je me contractai et relâchai son bras. Le mien retomba et ma paume frôla le tissu rêche de mon jean. Pourquoi me justifier aux yeux de cette harpie ? Mes dents se frôlèrent puis se rejoignirent abruptement tandis que mes lèvres se pressaient l'une contre l'autre. Je n'avais aucune raison d'expliquer. Aucune raison même de me placer en tant que coupable à la barre. « Maintenant je vais me répéter. » articulai-je en martelant mes mots, « je n'ai pas l'intention de m'excuser. Cela implique que je n'ai pas à éviter un lieu sous prétexte que tes amies ne sont pas capables de contrôler leurs libidos. Utilise donc ton franc parler pour colporter que je suis un salop arrogant, je suis persuadé que tu seras bien plus efficace que lorsque tu tentes de faire preuve de psychologie. » Ma sécheresse trahissait encore le choc que j'avais reçu en entendant ses hypothèses dépourvues de logiques. Quoique … si je faisais preuve d'objectivité, il était presque compréhensible qu'elle ait pu y penser. Mais j'aurais préféré mourir empalé plutôt que de l'admettre. « Tu peux aussi l'utiliser pour m'expliquer pourquoi cette histoire te touche autant, alors que tu n'es pas celle qui t'es heurtée à ce …  sale caractère.» fis-je avec une touche de sarcasme. « A moins que j'ai oublié quelque chose qui s'est passé antérieurement ? Pendant que tu croyais que je n'en avais qu'après toi ? » J'aurais mieux fait de garder ma langue derrière sa cage d'ivoire. Mais je n'avais que la provocation pour faire dévier le sujet de conversation. Je préférais qu'elle y soit au cœur plutôt que moi.
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Re: your mistakes do not define you (+) SO RA | Dim 1 Jan 2017 - 18:57
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Je Ha & Sora





MUSIC Je pestais contre moi-même. Pourquoi avait-il fallu que j'entre dans cette cuisine ? J'avais passé une longue journée, j'avais autre chose à faire que de me disputer encore avec ce mec. Mais mon tempérament fuyait le raisonnable, la provocation guidant mes pas et s'agitant sous son nez. Evidemment, un tir, un second, puis un autre, jusqu'à n'en plus finir. A croire qu'on ne faisait que cela, rester planté sur nos positions et continuer, jusqu'à ce que l'autre faiblisse. Chacun à sa manière attaquait. J'avais l'impression d'avoir une batterie dans ma tête, elle tapait à un rythme régulier, facile à suivre, agréable. Avant de s'emballer, frappant plus fort, plus saccadé, mon crâne assailli d'accoups abruptes. Sang bouillant, brûlant dans chacune de mes veines. Mais rien ne semblait réellement transparaître, image contrôlée, défaillante. Battements de coeur serrés, alors que je m'avançais vers l'homme, ses crocs brandis, sans peur de me faire mordre. L'assurance, l'égo, ou la bêtise de ne rien craindre. Le feu contre la glace, on ne savait plus qui était qui. Tu sais, j'aurais préféré le silence angoissant à tout ça, mais c'est toi qui a commencé, souviens-toi en. Tu ne peux en vouloir qu'à toi-même, lui lançais-je de mon regard qui ne semblait jamais vouloir fléchir face à la noirceur qu'il montrait. Qu'est-ce qu'il y avait vraiment sous tout ça hm ? Sous toute cette protection ? Sous toutes ces couches d'agressivité ? J'avais cette étrange envie, cette étrange curiosité de me faire griffer jusqu'au sang en enlevant toutes ces ronces désagréables qui l'entouraient. De brèves secondes, avant de l'oublier. Bien entendu, je m'en doutais, on disait quelque chose et il allait faire tout le contraire, je le sentais. Comme les gosses, quand leurs parents leur ordonnaient des choses. Le ton autoritaire, les ordres, c'était bel et bien quelque chose qu'il semblait lui hérisser le poil. Pourquoi j'avais l'impression de marcher sur des oeufs à chaque fois que je prononçais un mot ? Arme chargée. La façon dont il prononça mon nom en entier, fût ressenti comme une gifle en pleine figure. Cela ne m'empêcha pas d'encaisser sans le moindre changement d'émotions, en me penchant vers lui. C'est tout ce que t'as ? De toute façon, je doutais qu'il revienne au Nymphéa. Je n'étais pas du genre à profiter de mon statut pour l'empêcher de revenir, j'avais un peu autre chose à faire, mais le voilà averti. Je n'arrivais pas à le sentir.. et le sentiment devait être partagé depuis le début. Et à part ça.. Tout ça là.. Il y avait quoi d'autres comme émotion à faire ressortir sur ce joli visage ?

Mes paroles explosèrent soudainement, le flot de questions éclatant sur la table, percutant Je Ha sans grand succès. Je me levais brusquement, la chaise accentua le geste d'un grinçant gémissement. Ma main se posa sur la sienne, mon regard braqué sur son visage surpris, ahuri, un instant défroissé, un instant relâché, une seconde, peut-être deux, avant de couper le contact. Ce ne semblait pas être de la peur, ce qui me fît simplement sourire, ayant aperçu un léger côté humain en lui. Pourtant son comportement suscitait diverses questions de la part d'autrui, et pour ma part, l'esprit ouvert, l'homosexualité fût l'un des premiers mots que je lâchais. Son rire résonna dans la pièce, ce qui me fît hausser les sourcils de surprise, ne sachant pas vraiment comme définir cette réaction. Positive ou négative ? J'aurais dû parier biensûr, j'aurais gagné à tous les coups. Mais comme 90% des hommes, il avait pris cela comme une attaque, loin d'être une pique, mais plus une perche que je lançais pour voir laquelle il saisirait. A vrai dire, le côté misogyne semblait plus plausible, mais tout s'expliquait, toujours. « Ne le prends pas directement au premier degrés.. Et les femmes utilisent bien parfois ce stratagème, alors pourquoi pas les hommes ? Dépourvu d'imagination, mais des plus efficaces. » lui lançais-je d'un air amusé, même si lui ne plaisantait absolument pas. Je lâchais un soupir, tentative de dérider ce visage ratée. « T'es désespérant.. Et moi aussi, si mon orgueil n'était pas si.. impulsif, je serais directement montée à l'étage, et j'aurais oublié ma faim ! » continuais-je d'un ton plus bas, presque pour moi-même, alors que je me reculais naturellement d'un pas alors qu'il se levait à son tour de sa chaise. Méfiante, je le sentis agripper mon poignet, mon bras se tendant aussitôt sous ce contact physique, me faisant relever les yeux vers lui, agressifs. « C'est ce que tu laisses transparaître. » lâchais-je simplement, mon regard descendant lentement sur son cou dénudé. Pomme d'adam, un pas en arrière, main horizontale, un coup sec. Poignet, jouer sur l'effet de surprise, rapidité, avancer, viser son ventre. Temps pour chaque action : deux secondes. Faisable, si j'évaluais la différence de taille. J'écarquillais les yeux, avant d'esquisser un rire, démontrant plus de la fatigue que d'une réelle appréciation de ses paroles. « .. Sadomasochiste ? Eh bien, ça va loin. Non mais.. chacun ses délires hein. Alors.. tu prends ton pied à resserrer ta poigne actuellement ? » Je m'avançais, encore un peu, le menton relevé, ce sourire séducteur, mais enivré plus par la provocation qu'autre chose et l'arrogance, toujours cette arrogance... « Désolée. Je suis plus de celles qui aiment avoir le dessus. » répliquais-je, avec assurance, nos yeux liés par un fil invisible qui les empêchaient de se quitter, de se lâcher, de s'enfuir. Fais gaffe à tes prochains gestes, pensais-je, comme si j'essayais de lui transmettre dans mon poing tendu qu'il maintenait toujours, avant qu'il ne finisse par le relâcher quelques secondes plus tard.

« Je t'ai déjà dit que je ne voulais pas d'excuses, que je ne voulais pas en reparler, que je voulais passer à autre chose, mais c'est toi qui a tout refoutu sur le tapis ! » m'écriais-je soudainement, soufflant un bon coup en passant ma main dans ma blondeur délavée, que je balayais sur le côté. « Et tu crois que j'ai que ça à foutre de colporter des rumeurs à ton sujet ? Si tu n'étais pas aussi.. impoli, arrogant, et impulsif, je n'aurais pas envie de te rentrer dedans en permanence, le voilà mon franc parler ! » m'emballais-je avec violence, alors que je braquais ma main vers lui, avant d'éclater littéralement de rire, me détournant de lui un instant, de dos, la tête penchée en arrière, un soupir m'échappant, avant de lui refaire face. « .. Tu.. Tu te fous de moi ? Depuis le début, t'as quelque chose contre moi ! Contre tout le monde d'ailleurs ici. On dirait que t'as confiance en personne. A chaque fois que j'ai essayé de te parler, tu as employé ce ton-là.. ce ton qui semble vouloir piquer sans raison. Je ne sais pas si tu t'en rends compte mais.. T'es pas facile comme mec à aborder, à aborder simplement, sans arrière pensée ! Tu te rends pas compte comment tout le monde se pose des questions sur toi, mais on peut rien te demander, tu sembles fermer comme une huître ! » continuais-je, avec plus de force, mes mains s'agitant pour accentuer mes mots, mes sentiments, brutes et rapides. Il lui était arrivé un truc ou quoi ? Car si il était comme ça depuis sa naissance, ça n'allait pas s'améliorer ! Ma poitrine se gonflait et se dégonflait dans un rythme effréné, alors que mon regard le transperçait dans un silence palpable, mes lèvres retroussées, visage défiguré par la rage animale tant refrénée. « .. Homosexuel refoulé, misogyne, sadomasochiste.. peu importe.. Merde ! T'as un sérieux problème ! » concluais-je en secouant la tête, posant ma main sur son torse pour le faire reculer d'une impulsion violente vers l'arrière. Je le contournais pour aller récupérer mon plat que je n'avais presque pas touché, pardon Dambi.. Je rebroussais chemin vers la cuisine où il était encore planté, pestant en passant à côté, claquant ce que je tenais contre le revêtement lisse du plan de travail, juste à côté de l'évier. Je me figeais un instant, inspirant et expirant tout en fermant les yeux.. Il fallait que j'aille dormir et que j'oublie ce mec. Il était un cas désespéré, c'était une évidence. J’entrouvrais mes paupières et là.. et là.. Un cri aiguë s'échappa d'entre mes lèvres, telle une note jamais atteinte que j'étouffais entre mes paumes, mes yeux écarquillés par la surprise et l'effroi. Sans m'en rendre compte, mon corps était parti dans une marche arrière, percutant de dos Je Ha qui devait bien se demander ce que je foutais ! Je sursautais, avant de lui faire face, le regardant comme si j'avais vu une fantôme, j'étais persuadée d'être blanche comme un linge à ce moment précis, alors que mon coeur battait la chamade pour me forcer à fuir. « .. Une.. Une.. Une araignéeeeeeeeeeeee !! Une araignée.. Une araignée.. Une araignée.. Une araignée.. Une araignée.. Une araignée.. Une araignée.. Une araignée.. Une araignée.. Une araignée.. Une araignée.. Une araignée.. » répétais-je en boucle sans pouvoir m'arrêter, un frisson parcourant mon échine. Sans m'en rendre vraiment compte, je contournais l'homme pour me planquer derrière lui, m'agrippant instinctivement au bas de son pull en continuant à scander l'auteur de ma terrible terreur. Reprenant un instant mes esprits, je fixais mes doigts qui tenaient fermement le tissus en laine, le relâchant aussitôt, une pointe de rouge colorant mes joues, me retournant vivement afin qu'il ne remarque rien. « Elle est énorme putin....... Attrape-la, attrape laaaa, fous-la dehors ! Elle peut pas rester dans la cuisine, c'est sale ! » m'écriais-je, gigotant légèrement sur place, avant de me pencher lentement vers le côté gauche de Je Ha et de lâcher un petit cri incontrôlable de souris en la voyant près du plat que j'avais dû abandonner sur place, me replanquant derrière lui. Je n'avais jamais vu une araignée aussi grosse en ville ! Elle faisait bien.. 4 centimètres voir 5 avec ses pattes, noire et toute poilue... Et si je la revoyais demain au petit déjeuner ? Nonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn !  
    
 

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Re: your mistakes do not define you (+) SO RA | Mer 4 Jan 2017 - 1:23
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Tu aurais préféré qu'elle détourne le regard et qu'elle ne voit en toi qu'un visage parmi tant d'autres. Ce fut peut-être le cas au début, jusqu'à cette implosion, jusqu'à cette mésentente, jusqu'à ce cocktail né de vos deux personnalités opposées. En cette seconde, tu n'es plus capable d'ignorer. La tension, tu désires la couper au couteau. Tu ne tiens pas forcément à la guerre, seulement à ta tranquillité. L'auras- tu seulement ? Et la désireras tu de nouveau ?
 


Un mal de tête commença à poindre dans mon cerveau en ébullition, une douleur esquissée par la flamme délicate qui érailla aussitôt mes pupilles rétrécies. sifflai-je entre mes dents serrées, la tension marquant les os saillant de ma mâchoire. « Si j'étais homosexuel So Ra, crois moi tu le saurais. » sifflai-je entre mes dents serrées, la tension marquant les os saillant de ma mâchoire contractée. Le cas échéant, je n'aurais pas eu cette carapace épaisse, cette méfiance exacerbée que je nourrissais et qui m'habillait tel un gilet de protection par balle. Mais elle ne pouvait guère s'en douter et je n'avais pas la moindre intention de lui éclaircir les idées. Elle reprit la parole, sur un ton si bas qu'il me fallut tendre l'oreille pour suivre le déroulement de ses pensées. Cette femme était la définition même de la tête à claque. Elle était trop … trop changeante, songeai-je en l'observant. Elle oscillait entre énervement, sourire et amusement teinté de moquerie à un rythme épuisant. Je plissai les paupières et pris le taureau qu'elle représentait par les cornes. Un toucher éphémère. Sa peau chaude sous la pulpe de mes doigts, les battements de son cœur sous ces derniers enroulés autour de son poignet. Il n'y eut bientôt plus aucune trace d'amusement dans les deux amandes mordorées qu'elle braquait sur moi. Le chat sauvage y transparaissait de nouveau et ses lèvres plissées trahissaient une méfiance qui m'était familière. Mon souffle s'allongea, mon instinct s'emballa. La tension qui régnait entre nous semblait s'exacerber et je n'aimais pas du tout la manière dont elle me regardait. « Je ne t'imaginais pas du genre à te laisser abuser par les apparences. » rétorquai-je tendu. Elle me mettait mal à l'aise, un état qui empira lorsqu'elle détourna mes mots pour s'en servir comme d'une arme. Et sur le moment, j'eus presque envie de lui donner raison et de l'étrangler. Je me raidis, la laissai s'approcher et m'immerger même dans son océan fauve. Un sourire suave s'y reflétait, une étincelle que je fuyais d'ordinaire comme la peste. Une étincelle qui faisait ressortir l'être sauvage qu'elle se désespérait de devoir croiser. Néanmoins, je savais qu'il ne s'agissait que d'un jeu et qu'elle pouvait pas plus me supporter que je ne pouvais la souffrir. L'agressivité reflua, mes pupilles se dilatèrent et effleurèrent ses lèvres mouvantes, une demi seconde avant de replonger dans l'ambre. « Comme c'est étonnant. » commentai-je avec un sourire froid avant de relâcher la dite main. Un pas en arrière, une inspiration, les battements d'un cœur qui s'apaisent devant une liberté retrouvée.« Apparemment, ce n'est pas que sexuel. » ajoutai-je sarcastique avant qu'elle n'oscille de nouveau. Jusqu'ici, je me croyais imprévisible mais elle … je n'arrivais à prévoir aucune de ses réactions. La fausse charmeuse s'en était allée pour ne laisser qu'un dragon aux écailles aussi flamboyantes que les mots qu'elle cracha, exaspérée. Je haussai un sourcil, décontenancé voir même épuisé par son changement de comportement. « Laissons de côté ce bal des sourds pendant quelques secondes … tu as conscience d'être terriblement lunatique ? » Un éclat de curiosité perçait ma voix. Non contente de me prendre la tête, cette fille était en train de devenir un véritable mystère. Je suivis des yeux sa main fine et la danse de ses doigts dans une chevelure qu'elle rejeta en arrière en un geste purement féminin. J'eus un rictus. « C'est l'hôpital qui se fou de la charité. Je suis peut-être impulsif mais je n'ai absolument rien à t'envier ! Quand au reste, je ne vois, une nouvelle fois, pas en quoi ça peut te concerner ! » Les mots étaient acides, témoignaient même d'un épuisement que la colère aggravait. Mais, paradoxalement, j'étais plus calme et ce bien que je haussais légèrement le ton. Une part de moi l'observait, celle qui, guidée par cette fameuse fierté, tentait de prévoir, sans succès, les réactions qui seraient les siennes. Sa main jaillit brutalement, me prenant de cours et mes obsidiennes s'y posèrent avant de remonter vers un visage assombrit par un rire tout aussi sardonique qu'avait pu être le mien. Sa gorge, étirée par une tête renversait, vibrait sous les sons qu'elle laissait éclater dans la pièce. Elle finit par la redresser et par tirer. Hors, chaque flèche encochée atteignit plus ou moins sa cible. Je n'étais pas particulièrement touché émotionnellement, mais je savais qu'elle avait raison. Et l'admettre à ce stade de la conversation était extraordinairement difficile. Je pinçais les lèvres, qui finirent par s'entrouvrirent de nouveau pour échapper un soupir … mais sans les mots qui auraient dû les accompagner. Ma franchise légendaire me faisait défaut et l'orgueil m'empêchait tout aussi bien d'acquiescer que de réfuter. Aussi pris-je le partit de rester silencieux et d'encaisser sa rage sans mot dire. Et elle fut violente. So Ra me donnait l'impression de recracher des semaines de frustration et d'incompréhension. Ses mains, son corps s'agitait, avec une grâce qu'elle devait probablement à la danse qui l'avait façonnée. Sa paume se plaqua brutalement contre mon torse et je ne dus mon salut qu'au tabouret qui montait la garde derrière mes jambes. Seul mon buste ploya. Elle passa derrière moi et je la laissai faire. Aussi dur que cela puisse paraître, j'allais la laisser quitter la cuisine sans argumenter davantage sur un fait qui pouvait être difficilement défendable. Je ne tenais, après tout, qu'à cette fameuse tranquillité qu'elle ne comprenait pas et, vu les circonstances, elle n'aurait certainement plus envie à l'avenir de venir la faire voler en éclat. Je ne la suivis pas des yeux. Je n'écoutais que le son de son pas sauvage, ses respirations effrénés et ses soupirs colériques. Une assiette claqua puis un cri retentit si brusquement que je tournai brusquement la tête, interpellé. La guerrière qui m'avait fait face quelques secondes auparavant s'était une nouvelle fois volatilisée. En posture défensive, elle s'était raidie et avait manifestement plaqué ses mains contre sa bouche pour étouffer un hurlement plus que surprenant. Mon cœur se mit à cogner contre mes côtés et je suivis son regard pour tenter d'apercevoir ce qui l'avait effrayée au point de perdre toute superbe. Mais aucune présence, aucun signe ne vint m'apporter un quelconque indice pour expliquer sa violence réaction. Elle recula. Son dos épousa nerveusement mon torse, puis elle tressaillit et se retourna. Le masque dur et froid que j'arborais s'était envolé depuis longtemps. Les yeux écarquillé, je fixai les siens, déformés par la peur. Je n'eus pas le temps de placer un mot. Un nouveau cri suraigu franchit la barrière de chaire incarnate, seule touche de couleur dans son visage terrorisé. Je fronçais les sourcils alors qu'elle scandait le même mot, la même appellation en boucle tout en se réfugiant dans mon dos. Durant une demi seconde, je me demandai si elle ne m'avait pas assommé et si toute cette scène n'était pas le fruit de mon imagination, nourrit par des changements déjà brusques et déconcertants. Mais ses doigts qui se refermèrent sur mon pull, la tension qu'ils y exercèrent et ce chant ininterrompu me força à me reconnecter avec la réalité. Sa main se retira aussitôt et des mots différents s'élevèrent. Instinctivement, sans chercher à comprendre davantage, je la cherchais. De taille moyenne et aussi noire que l'ébène, l'intruse ne passait pas inaperçu et attendait, immobile, près de l'assiette de So Ra. Sans réfléchir, guidé par cet instinct protecteur que mes sœurs avaient aiguisé, j'abattis la main au dessus d'elle mais sans l'écraser. J'avais réagis impulsivement, dans le seul but de l'effacer aux yeux d'une demoiselle dont je craignais presque l'évanouissement. Un frisson de dégoût me parcourut en sentant l'insecte bouger sous ma paume. J'étais téméraire, mais pas au point de capturer ce genre d'araignée à main nue. Attrapant, de ma main libre, le torchon délaissé sur le plan de travail, je l'approchai de la cage de chaire que je soulevais. L’arachnéen tenta de s'échapper mais disparut aussitôt dans le tissu que je refermais autour d'elle. Je rabattis les quatre coins du torchon pour l'y garder et rejoignis une fenêtre que j'ouvris avant de secouer énergiquement le chiffon. Alors je le rentrais, le déroulai pour l'inspecter et refermai simplement la fenêtre avant de poser le linge près de la machine à café. So Ra tremblait comme une feuille. Ma colère fondit comme neige au soleil devant un tableau dont je n'avais pas la moindre envie de tirer partit. Je ne connaissais que trop cette sensation de peur qui la dévorait actuellement pour en faire un sujet de moquerie ou une cause de victoire. J'inspirai profondément et, attrapant la boîte que j'avais coincé derrière les livres de cuisine, la posai devant elle. « C'est Il Nam qui les a faite. » Ça me faisait presque mal au cœur d'abandonner ces deux pâtisseries que j'avais réussis à lui subtiliser. Mais le chocolat noir qui lui avait servit pour les réaliser la requinquerait plus sûrement que ce qui restait dans son assiette, dangereux vestige d'une vision qui l'avait abattue. « Tu as raison. Je n'ai confiance en personne, je suis impulsivement agressif et je ne fais aucun effort de sociabilité. Ça n'a donc rien à voir avec toi en particulier même si je te trouve particulièrement insupportable depuis ce soir. Voilà qui devrait répondre à tes questions. » Mon majeur partit et frappa son front. « Sur ce … Good Night. » Sans plus faire attention à elle, je récupérai mon dossier de photos, qu'il me fallait seulement trier après le bordel que j'y avais mis, et me laissai tomber sur le tabouret comme si elle n'était pas là. Consoler n'était pas mon fort, rassurer non plus. D'autre part, j'avais dans l'idée que So Ra n'aurait pas supporter que je puisse ne serait-ce qu'effleurer le sujet. Il m'était donc plus facile de raviver le loup sauvage en elle afin de lui faire oublier l'épisode de l'araignée.  
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Re: your mistakes do not define you (+) SO RA | Jeu 5 Jan 2017 - 0:26
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Your mistakes don't define you
Je Ha & Sora





MUSIC Attends.. Pouvait-il répéter.. ? Moi.. Moi lunatique ? Mes yeux s'étaient agrandis en deux sphères, peignant une soudaine surprise et un amusement presque euphorique. J'allais lui emprunter la même expression, l’hôpital qui se fout de la charité, clairement ! Qui me poussait à agir de la sorte, me repoussant dans mes retranchements ? Je sentais à sa voix qu'il en avait lui aussi assez, mais tout ce qu'il disait ne faisait qu'envenimer les choses, qu'étoffer l'explosion qui ne tarda pas à arriver. Contrairement à ce que je laissais paraître, je n'avais pas la colère facile, celle-ci ayant tendance à mûrir à l'intérieur de moi, et à retentir quand l'on s'y attendait le moins. Mon impulsivité par contre, c'était une toute autre histoire, celle-ci ne prenant pas forcément en compte la raison, et ma sécurité. Si bien que parfois, voir souvent dirait Camille, j'agissais sans penser aux conséquences, guidée par un instinct fier et impétueux. L'impulsivité avait vidé une bonne part de son stock dans cette discussion, et n'ayant pas eu une once de victoire marquante dans la bataille et devant les attaques de l'assaillant, on avait mis le feu à la poudre à canon. Mais mes tirs ressemblaient tout d'abord davantage à un coup de fusil, interrompu par d'autres balles tirées froidement par le brun, avant de finalement perdre mon sang froid, un rire ironique s'échappant d'entre mes lèvres. La mitraillette fût prise en main, lourde en recharges pleine de vérités que je lui projetais en pleine figure sans la moindre nouvelle inspiration, dans un souffle long et cette fois-ci, ininterrompu. J'avais réussi à entrevoir à travers mon nuage de colère, sa bouche s'entrouvrir puis se refermer, une expiration vide de mots. Baissait-il les bras, las de notre échange, ou m'accordait-il le silence, en guise d'approbation ? Non, il n'aurait pu nier tout cela, c'était un fait. Il était une énigme, et il n'en avait pas conscience car il en avait toutes les clés, toutes les réponses. Mais nous, nous n'en savions rien, aucun indice, aucune aide. Comme si.. il souhaitait ne pas être résolu, provoquant une frustration immense à ceux qui l'entouraient. Il était illisible, caché derrière un mur froid, habillé de piques aiguisées. Mais ma curiosité était là. Ma curiosité s'était étoffée sans que je ne m'en rende compte en entendant Il Nam parler de lui, le décrire d'une façon si amicale, si fraternelle, mais quand je le regardais, je n'arrivais pas à voir tout cela. II baissait son pont levis pour son meilleur ami, pendant que je m'amusais à actionner des catapultes pour chambouler ses remparts d'acier et le forcer à sortir de lui-même. J'avais toujours été plus brute que Il Nam !

A cet instant, je ne pensais pas à ceux qui dormaient en haut, ni au fait que Il Nam nous aurait entendu, et qu'il m'engueulerait le lendemain pour l'avoir réveillé ! Je n'avais pas réussi à retenir ma voix qui scandait tout ce que j'avais contenu depuis des semaines en l'observant et en le confrontant à plusieurs reprises. Il.. Il n'était vraiment pas simple à approcher, à comprendre, à apprivoiser je dirais même. Aux moindres pas dans sa direction, il montrait ses crocs affûtés comme un avertissement, un réflexe presque naturel chez lui et même quand on ne lui prêtait aucune attention, il semblait toujours sur ses gardes. Je me demandais soudainement si il se rendait compte des deux sortes de réactions qu'il engendrait : soit de la crainte, et la personne finissait par l'ignorer, soit de la frustration d'être ainsi agressé sans raison, se transformant peu à peu en une colère refoulée. J'étais clairement dans le second cas. Avec ce comportement qu'il renvoyait, voilà ce qu'il récoltait, crainte et colère.. Ses relations sociales ne devaient pas être bien joyeuses et je trouvais cela presque dommage. D'après Il Nam, qui le mettait peut être un peu trop sur un piédestal en tant qu'ami, il était très talentueux, surtout en tant que photographe. Il m'avait montré un jour les quelques clichés qu'il lui avait offert, et il avait l'air en effet d'avoir un beau regard sur la ville, les rues, les gens, une sensibilité dans les détails qui nous poussait à deviner ce qu'il l'avait attiré pour qu'il prenne cette photo. Mais tout cela, où est-ce que c'était ? Où était-il ce visage ? A quoi il ressemblait d'ailleurs guidé par sa passion ? La pâtissier me peignait sans cesse cette image dans l'idée de me le faire voir autrement, et de calmer mon ardeur, mais rien n'y faisait. Je n'y arrivais pas. Bien trop fermé pour moi, il prenait trop de choses au premier degré. Exaspérante forteresse, que caches-tu derrière tout ça ? J'avais atteint ma limite pour la soirée et la fatigue n'aidait pas. J'avais repoussé violemment Je Ha en arrière, comme un dernier coup de pied contre le mur qui tenait toujours debout, malgré le tremblement de terre que j'étais. Je bouillonnais intérieurement, mes lèvres soudées, ma démarche rapide, prête à bondir en deux secondes à la moindre réplique cinglante qui sonnerait à mon oreille, alors que je préférais clore notre échange. Mais pensant regagner ma chambre dans les cinq minutes qui allaient suivre, je n'aurais jamais imaginé que quelque chose aurait pu réussir à m'échapper de mes pensées embrouillées..

Une araignée. Oui c'était bel et bien une araignée, j'avais compté toutes ses pattes en moins de deux secondes, j'avais fait le tour. Elle était grosse, noire, poilue, et en plus, on aurait dit qu'elle me fixait, et il n'en avait pas fallu plus pour que je pousse un cri, réaction que je n'ai jamais pu retenir, même si je le voulais à ce moment précis. J'avais l'impression à cet instant qu'il n'y avait plus qu'elle et moi, que mes pupilles dilatées n'osaient la quitter, de peur de la voir m'attaquer aux moindres battements de cils. Le cerveau avait pris le relais, guidant mon corps en arrière à une vitesse impressionnante, mais concentré sur ma survie, il en avait oublié Je Ha, que je percutais de plein fouet. Quand mon regard se plongea dans le sien, j'y cherchais automatiquement de la moquerie, mais n'y discerner pour le moment que de l’incompréhension. Pour le moment. Le temps que je mette un terme sur ce qui me mettait dans un tel état, mon instinct me guida naturellement à me cacher derrière lui, calée contre le tabouret. Je sentais un frisson passer le long de mon dos, resserrant mes doigts sur le tissus épais de son pull. Après quelques secondes, je levais les yeux.. Depuis quand était-il si grand ? Je ne l'avais pas remarqué. De légers tremblements. Je papillonnais des paupières, avant de brusquement retirer mes mains qui l'agrippaient, me retournant vivement. D'une voix plus tendue que je ne l'aurais voulu, je lui demandais de l'attraper et de la mettre dehors. Je craignais qu'il refuse, alors j'argumentais sur le fait que c'était sale dans la cuisine. Et si on se retrouvait avec ça dans l'assiette... ? « Beurk.... » lâchais-je pour moi-même, en sentant mon corps se crisper sous l'image qui défilait dans ma tête. Je tendais l'oreille, mes épaules raidies, rentrées en position défensives, mes bras m'enlaçant pour effacer le moindre geste vif qui pourrait tenter de m'échapper par mégarde. Mais il n'avait rien dit, je l'avais senti quitter sa place et je me retournais de trois quart, pile au moment où il abattit sa main sur le plan de travail, plus précisément.. sur l'araignée. J'écarquillais les yeux, partageant son expression de dégoût, compatissante même, avant de faire plusieurs petits bonds sur place. « Oh putain, putain, putain, putain..... Elle est dans ta main...  ! Mais comment tu... Comment t'arrives à la... » Ma phrase se termina par un nerveux secouage de tête, frissonnant de partout en imaginant l'insecte remuer dans sa paume. Mon dieu, comment arrivait-il à faire ça ? Je le fixais de haut en bas, comme si un extraterrestre venait d'apparaître devant moi, avant de détailler le moindre de ses gestes, alors qu'il mettait l'intrus dans un torchon. Alors qu'il se saisissait du tissus, mon instinct me poussa cette fois-ci à reculer d'un pas en arrière, les battements de mon coeur s'accélérant soudainement. Mes mains s'accrochèrent derrière moi au rebord du plan de travail de la cuisine qui était en L et mon regard avait perdu de sa lumière, se noircissant peu à peu, laissant entièrement place à mes intuitions animales. C'était à ce moment-là que je réalisais que je craignais qu'il approche, qu'il approche avec l'auteur de ma plus grande faiblesse et cette pensée me pétrifia sur place. Mes phalanges blanchissaient, serrant bien trop fort les bordures en bois. Et si.. Et si il en profitait pour se venger, et me la lançait dessus ? Ma poitrine s'était raidie nerveusement en imaginant la scène.. Et je continuais à fixer Je Ha pendant ces quelques secondes, une pointe d'agressivité et de méfiance s'emparant de chaque parcelle de mon corps pour attaquer ou.. fuir. Mais au lieu de cela, ma poitrine se gonfla pour prendre une nouvelle bouffée d'air. Les pas de Je Ha l'avaient emmenés vers la fenêtre, loin de moi, faisant disparaître l'araignée dans le froid de la nuit hivernale qui l'attendait dehors. Mon regard ne semblait pas vouloir le quitter tant qu'il n'était pas sûr que le danger n'était pas bel et bien éloigné, et à le voir secouer le torchon, j'en concluais que la mission avait été accomplie. Il fit demi-tour et peu à peu, ma vision se déroba sur son pull, ses jambes, puis vers le sol, traînant sur le carrelage sans le moindre repère à laquelle s'accrocher, seulement au son de la petite batterie affolée qui était, il y a encore quelques minutes, dans ma tête, descendue faire un solo contre ma cage thoracique. Respire. Respire. C'est fini, elle est partie. Mes mains frictionnaient doucement mes bras, comme pour les réveiller de leur raideur éphémère, comme pour leur faire oublier que la bestiole aurait pu se balader sur ma peau. Je me mordillais nerveusement la lèvre inférieure, agacée par ce genre de réaction de ma part, et le silence de la pièce. J'attendais que ça tombe. J'attendais qu'il dise quelque chose, qu'il me casse avec une de ses phrases si bien placées. Mais je n'allais pas lui en laisser le temps. Mais au moment où je me redressais d'un mouvement brusque, il prit la parole. C'était tout ? Je le dévisageais, lentement, avant de reporter mon attention sur la boîte qu'il venait de déposer. Ma bouche s'était légèrement entrouverte, des étincelles pétillant dans mes prunelles dorées. « Je les reconnaîtrais entre mille.. Il Nam dit toujours que c'est la seule chose qui nous fait taire tous les deux.. » répondais-je d'une voix calme, la commissure de mes lèvres s'étirant discrètement, dans une gourmandise non-dissimulée. Est-ce que c'était sa façon à lui de faire la paix, ou plutôt d'agiter le drapeau blanc ? Je relevais mes yeux vers lui, décidément, je ne le comprendrais jamais, pensais-je, alors qu'il continuait. J'haussais les sourcils, au moins il le reconnaissait, mais c'était déjà quelque chose que j'avais remarqué alors, ça ne m'avançait pas vraiment sur son comportement. Je plissais mes paupières, formant une ligne de cils épaisse, soigneusement recourbés, une moue scotchant ma bouche et les mots qui venaient avec. Insu.. Insupportable ?! Et non, ça ne faisait plutôt qu'approuver les faits, et non les expliquer, mon capitaine ! Mais étrangement, je gardais mes paroles pour moi, même si ma langue s'agitait entre mes dents, sans doute entrain de tourner sept fois pour se décider à agir, avant que le doigt du brun ne s'abatte sur mon front en une vive percussion inattendue. Je lâchais une petite plainte inaudible, me figeant sur place, surprise par son geste typiquement coréen. Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous à faire ça ? Il se réinstalla sur son tabouret haut comme si rien ne s'était passé, alors que je levais mon poing dans le vide dans sa direction, mimant mes paroles étouffées dans mes gestes, le rabaissant aussitôt quand il tourna la tête, le menton relevé. Mais son travail l'accapara bien vite à nouveau, et je lâchais un bref soupir, me décidant à enfin rejoindre ma chambre. Mais je m'arrêtais dans ma lancée, me penchant à côté de lui pour attraper l'une des pâtisseries chocolatées. Après tout, il me l'avait proposé ! Je balayais mes cheveux sur un côté, afin qu'il ne tombe pas dans la ganache, et pris soin, avec la plus grande délicatesse, de l'installer dans une assiette, me léchant le bout des doigts qui avaient déjà touchés à la sucrerie. Je repartais vers le salon avec le dessert, avant de ralentir, pour finalement me retourner vers la silhouette penchée sur les feuilles de papier glacé. « Merci. » glissais-je simplement, croisant à nouveau la noirceur de ses prunelles, qui me semblèrent, à cet instant, moins sombres qu'à leur première rencontre. Merci pour l'araignée.. pour n'avoir rien dit.. et le gâteau. Et pour le reste.. Fuck. Je fis volte face, récupérant rapidement mes affaires délaissées sur le canapé, avant de regagner l'escalier puis, ma chambre.    
    
 

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