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the theory of everything ❥KONI

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the theory of everything ❥KONI | Dim 8 Jan - 18:50
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the theory of everything
boni & fuuko

« Regarde, si tu fermes un œil et que tu tends la main, t’as l’impression de pouvoir attraper les étoiles ! ». Emmitouflée dans mon gros manteau d’hiver, le bonnet enfoncé jusqu’aux yeux et le col remonté sur le nez, j’montre à Boni ce qu’on faisait avec mon frère le soir avant de se coucher quand on vivait ailleurs. Ailleurs à la maison. Dans notre caravane. « Parfois, on s’amusait à les compter mais on finissait toujours par s’endormir avant d’arriver à 100 ». L’Afrique me manque. Notre refuge à roulettes me manque. Mais dans des moments comme ceux-là, j’oublie un peu qu’j’suis loin de tout ça. Boni m’aide à oublier. Elle est comme moi, une fille d’ailleurs, une fille d’aventures, le cœur toujours en voyage, la tête dans les nuages.

« Un jour, j’repartirai là-bas. Pour longtemps. Peut-être pas pour tout le temps mais j’y retournerai. Je partirai sans aucun regreeeeeeeet ! Partir là-baaaaas ! ». Dans une inspiration soudaine, la chanson de la petite sirène s’incruste dans ma tête et j’finis par pousser la chansonnette. Ça, c’est à force de se faire des soirées Disney avec Jay, on connait toutes les chansons par cœur qu’on est obligés de finir par un karaoké. « En fait on est un peu comme Ariel toi et moi. Même si j’te vois plus comme une Mulan. Mais tu vois, on est coincées dans une ville qu’on aime pas alors qu’on rêve d’être ailleurs. Oh et Jay c’est Polochon et Tama-kun, c’est Sébastien ! T’sais le crabe avec son accent british et qui flic Ariel toute la journée ! ». J’rigole à imaginer mon meilleur ami en poisson et mon frère avec des grosses pinces. Ça leur irait pas trop mal j’crois même si les deux s’battraient pour dire qu’ils ont plus du Prince Eric que de créatures marines !
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Re: the theory of everything ❥KONI | Dim 8 Jan - 19:58
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boni & fuuko

J’ai un sourire accroché sur le bord des lèvres, un autre caché au fond de mon cœur, et la main dressée à la conquête du ciel. Mais c’est pas les étoiles que j’regarde. Enfin, pas celle-là, pas celles tout là-haut. Non, c’est celles qui se reflètent dans tes yeux à toi, qui accrochent mon regard, ce sont celles-là que j’aimerais bien attraper, celles-là que j’aimerais frôler du bout des doigts. Mais j’bouge pas, j’reste là, j’t’écoute. J’écoute ta voix, et puis j’écoute ton cœur aussi, qui parle avec tes mots et ça me fait du bien, et ça m’apaise. « Tu veux ? Tu veux qu’on les compte ensemble ? Le nuit nous appartient tu sais, pour ce soir… pour ce soir on peut faire comme si. » Comme si y avait rien d’autre, comme si y avait que nous, comme si on était ailleurs (comme si on était chez nous, tu sais, le vrai chez nous). « Et quand tu repartiras là-bas, dis, tu m’emmèneras avec toi ? » Tu veux pas qu’on s’en aille ensemble Fuuko, dis ? Tu veux pas qu’on s’évade ensemble, qu’on rêve ensemble, qu’on vive ensemble ? Moi j’aimerais bien, tu sais, qu’on s’enfuit toutes les deux, qu’on s’en aille de ce pays qu’est pas nous, qu’on aille loin, très loin, là où on aura notre place, là où on pourra être nous. Là où on pourra vivre de nos rêves, là où on pourra embrasser le bonheur. « C’est vrai. Mais Ariel, elle s’est battue pour avoir la vie dont elle rêvait. C’est à notre tour maintenant ? Tu penses qu’on va rencontrer une sorcière, qui va nous donner des ailes ? » Et j’me redresse, un peu, j’me tourne vers elle, j’laisse mes doigts se promener sur son visage, caresser sa peau, avant de les enfouir à nouveau sous la couverture, dans la chaleur. « Même si je t’avoue que ça me paraît plus tentant d’être le prince Eric. » Et j’rigole, un peu, parce que j’suis heureuse (un peu).
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Re: the theory of everything ❥KONI | Dim 8 Jan - 21:53
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ed sheeran ; castle on the hill ❥ Avec Boni c’est simple d’être vraiment moi. Elle m’regarde pas comme un alien venu d’outre monde. Elle fait pas semblant d’sourire pour faire plaisir, pour pas vexer. Tout vient du cœur, tout est honnête, y’a pas de peur ni de crainte. C’est juste elle et moi, perdues dans les hauteurs d’un patelin paumé où on capte même pas la 3G. Isolées dans un autre univers qui n’appartient qu’à nous, à l’abri des monstres de la nuit et du froid dans la grosse couverture molletonnée. Son rire écho entre les montagnes, les pics encore gelés. Et j’ai l’impression que les étoiles, elles rigolent avec elle. Parce que Boni, c’est une étincelle tombée du ciel. « On l’fera tout à l’heure dis ? Là j’ai pas envie de piquer du nez, j’veux profiter encore ». D’être avec toi, de juste vivre, de respirer l’air pure et regarder nos souffles dessiner des silhouettes brumeuses.

« I’m a dragon ! ». J’inspire longuement avant d’expirer tout l’air qui se trouve dans mes poumons et rigole quand la fumée s’évapore aussi vite qu’elle a été créée. Ses interrogations font taire mon rire alors que mes yeux cherchent les siens. « Bien sûr que je t’emmènerai avec moi ! Tu verras que les étoiles sont encore plus brillantes là-bas. Tout est mieux là-bas ». Je t’y embarque même demain si tu me le demandes. On ira ailleurs ensemble, dans des pays que les pauvres citadins avec leur vie morne et grise n’imaginent même pas. On ira voir des couchers de soleil a en faire pâlir les plus belles toiles, j’te montrerai des paysages que les enfants n’imaginent réels que dans les contes de fées. J’t’emmènerai là où on sera nous. Là où y’aura pas d’Ursula pour nous voler le plaisir de dire au monde qu’on l’emmerde. « Toi t’aurais fait quoi à la place d’Ariel ? T’aurais choisi de pouvoir être humaine, de partir de ta prison de corail en échange de ta voix ou tu serais restée ? ». C’est une question d’enfant mais Boni a raison. Ariel, elle s’est battue pour ce qu’elle aime. Mais ici, dans la vraie vie, faut s’faire à l’idée que ça marche pas comme ça, les gentils gagnent pas toujours à la fin.

Ses doigts sur ma peau me font frissonner mais c’est pas parce qu’ils sont froids. J’remonte la couverture un peu plus vers nos têtes quand une brise pas du tout invitée vient se joindre à la soirée. Une fois de plus, mes rires résonnent dans les hauteurs. « Ah je savais pas que t’avais un faible pour les femmes poissons ! C’pour ça que tu manges plus de poissons en fait, t’as peur de croquer dans ta dulcinée ? ». Je m’écarte pour éviter de subir les foudres de mon humour à deux balles et manque de dégringoler du toit d’la bagnole. « Oh shit ! ». J’me rattrape de justesse et pour éviter d’finir étaler sur le sol comme les crêpes de mon frère, échouées sur le sol, j’m’agglutine à Boni comme une moule à son rocher. Belle métaphore n’est-ce pas ? « Maintenant j’sais c’que Mufasa a ressenti quand Scar l’a laissé tomber de la falaise ».
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Re: the theory of everything ❥KONI | Lun 9 Jan - 0:08
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Moi j’t’aime bien Fuuko. Y en a beaucoup qui te comprennent pas, y en a beaucoup qui te prennent pour une sauvage, une extraterrestre – y en a beaucoup qui te voient différente, qui acceptent pas cette différence. Mais moi j’t’aime bien Fuuko, et j’t’aime bien comme t’es. « Oui, on le fera tout à l’heure. » J’lui souris. J’aime bien cette petite tradition, j’aime bien le fait que tu le partages avec moi, que tu le gardes pas pour ton frère et toi (j’aime bien l’idée d’entrer dans ta vie, de partager ton jardin secret). Et j’souris encore plus quand tu me parles, quand tu me racontes cet ailleurs où les étoiles brillent plus, cet ailleurs qui me fait rêver, fait battre mon cœur un peu plus vite. J’en ai vu des ailleurs tu sais, j’en ai vu beaucoup, mais le tien me paraît tellement mieux (tellement mieux parce que t’y es). « Je sais pas, je pense que… je pense que j’aurais accepté. Je pense que j’aurais accepté, après avoir exploré les fonds marins, après avoir tout vu. Mais il en faut du temps pour tout voir. Et je sais que ma voix m’aurais manquée. » Surtout moi qui en use et en abuse, moi qui ne sait vivre sans chanter, sans partager des petits bouts de musique. Un court instant mes yeux se ferment, pour se rouvrir quand tu reprends la parole. Et je ris, encore plus quand tu manques de tomber. Et mes bras se referment autour de toi quand tu se pelotonne contre moi. J’me rapproche un peu plus, me coule dans ta chaleur, les paupières entrouvertes – apaisée. « C’est vrai que ce serait dommage de dévorer mon âme sœur tu crois pas ? » Dis t’y crois aux âmes sœur, Fuuko ? Tu crois qu’ils existent ? Moi j’en sais rien, j’ai jamais rien su. « Mais t’inquiète pas, j’te laisserai jamais tomber de cette falaise… bon même si je pense que tu mourrais pas si tu tombais juste de la voiture. Mais la falaise ? Hors de question ! Ou on tombe toutes les deux, ou on tombe pas à deux. » Et je ris encore un peu, me rapproche encore un peu aussi, enfouit mon nez contre ta peau, contre ton cou, en quête de chaleur. « Il fait froid quand même. » Au fond le froid, ça me dérange pas. Mais j’aime bien ça, j’aime bien être tout contre toi, encore plus proche, toujours plus proche. J’aime bien partager ta chaleur, j’aime bien sentir ton odeur (et puis je t’aime bien toi, j’aime bien tout toi).
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Re: the theory of everything ❥KONI | Mar 10 Jan - 23:12
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ed sheeran ; castle on the hill ❥ Y’a des jours où j’aimerai faire pause avec la vie et juste profiter du moment présent, faire seulement c’que j’ai envie, c’que j’aime. Ouais, ne rien faire d’autre. Mais ça marche pas comme ça. C’est pas aussi simple. Le temps n’attend pas et le monde ne s’arrêtera jamais de tourner parce que j’le veux ou qu’j’en ai besoin pour des caprices. Mais avec Boni, j’peux prétendre pouvoir appuyer sur un bouton qui met tout en suspension. Le temps d’une soirée. D’un instant où le monde n’appartient qu’à nous. Où le ciel ne brille que pour nous. Rien que pour nous.

J’écoute sa réponse tout en cherchant la Grande Ourse des yeux et quand j’aperçois sa forme de casserole, je la retrace du bout des doigts. J’sais vraiment pas comment les astronomes ils ont décidé que ça ressemblait à un ours mais c’est vrai que la Grande Casserole, c’pas super glamour comme nom. Même si pour le coup, elle a plus de l’ustensile de cuisine que de la grosse bête à poils. Quand j’ai fini de relier abstraitement les étoiles entre elles, j’laisse mon bras retomber mollement comme une guimauve. « T’as raison, j’aurai fait pareil. Mais j’sais pas si j’aurai demandé des jambes. Des ailes, c’est bien aussi les ailes non ? Une fois quand j’étais gosse, j’ai essayé de voler. Enfin, de planer plutôt. Avec un drap en guise de parachute. Résultat : bras dans le plâtre pendant un mois ». J’me mets à rire toute seule parce que, quand j’y repense, c’était l’une de mes plus belles conneries. Et ça me manque ce temps-là, où la seule crainte que j’avais, c’était d’me faire engueuler par ma mère. Ou d’me faire bouffer par un crocodile. Je sais pas c’est quoi le pire entre les deux. « Tu t’es déjà cassé un bras toi ? ».

J’suis curieuse et j’veux tout savoir de Boni. Ce que veulent dire les cicatrices de ses genoux, le froncement de ses sourcils, ce qu’elle aime, ce qu’elle aime pas, si elle croit aux monstres sous le lit, à la petite souris, en l’avenir, en l’amour éternel. Tu crois en quoi Boni ? Tu crois que y’a quelque chose après la mort ? Et un autre nous quelque part ? Qu’on a tous vécu plus d’une fois ? Aux extraterrestres ou aux complots ? Raconte-moi ce qui remplit tes rêves et tes cauchemars, dis-moi tes espoirs et tes craintes, parle-moi de tout ce que tu as vu. « Tombe pas avec moi, faut que y’en ai une de nous deux qu’arrive à rendre le monde meilleur ! ». J’me redresse sur un bras et j’la regarde. « Si on disparaît toutes les deux, j’sais pas si le monde s’en remettrait ». J’ai le sourire qui s’étire jusqu’aux oreilles même si le froid m’fait pleurer. « Tu veux qu’on rentre dans la voiture ? Au moins on s’ra à l’abris du vent ! ». Sans plus attendre, on s’laisse glisser de la voiture pour finir à l’intérieur de la vieille bicoque. C’est le genre de vieille camionnette qu’a assez de place pour qu’on puisse s’installer un campement de fortune l’histoire d’une nuit. J’me jette sur les espèces de matelas pour allumer la petite lampe et éclairer l’habitacle. « Bienvenue dans votre château princesse Go ! ».

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Re: the theory of everything ❥KONI | Mer 11 Jan - 19:24
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« Peut-être que t’as pas réussi cette fois-là mais je suis sûre qu’un jour ça marchera. Et que tu pourras voler ! » Et j’rigole, un peu, pas pour me moquer, parce que j’trouve ça beau (parce que j’te trouve belle). « Oh la la tu veux la lister de tout c’que j’me suis cassée ? Une fois mam elle m’a mise au défi de grimper sur un arbre qui était grave difficile, j’ai réussi, mais j’suis tombée et PAF. J’te dis pas comment mon père il a crié. » Et j’ris encore, parce que j’m’en rappelle toujours. On dit que ce sont les mamans qui ont l’instinct maternel, mais c’est pas vraiment le cas de la mienne. Oh elle m’aime, c’est sûr. Mais elle m’aime pas comme toutes les mamans, elle m’aime différemment, et c’est ça que j’adore chez elle (elle est pas conventionnelle, mam). Et puis j’souris, et puis j’te regarde et je sais pas c’qui se passe, y a mon cœur qui loupe un battement, y a le temps qui s’arrête un instant. C’est aussi fugitif que le battement d’ailes d’un papillon, mais c’est bien là pourtant. Et t’es belle, Fuuko, si tu savais comme t’es belle, comme le clair de lune t’illumine encore plus, fait briller ta peau (fait briller ton âme aussi). « Euuuuuuuuh oui oui d’accord. » J’te laisse m’entraîner un peu, puis j’te suis dans la voiture, j’te regarde t’effondrer sur les matelas, puis j’t’imite. C’est pas très confortable mais tu sais que ça l’est toujours plus que de dormir à même le sol. « Merci bien… serviteur Yang ? » J’fronce les sourcils, j’m’arrête un instant. « Non, pas serviteur. T’es beaucoup trop jolie pour être un serviteur. Même pas un prince ou une princesse ou même une reine. T’es encore plus au-dessus ! » J’m’enfouis sous les draps et j’tends les bras vers toi, j’dépose mes mains sur ta peau, sans trop savoir où, mais j’m’en fiche. J’aime bien te toucher, tu sais. J’aime bien te toucher parce que… « j’pense que t’es plutôt le soleil tu vois ? Tu réchauffes et t’es indispensable à la vie ! » Et t’es indispensable à ma vie, toi et ton sourire lumière, toi et tes yeux étoiles. J’m’enroule dans la couette comme un asticot et j’rigole un peu, sans trop savoir pourquoi (parce que j’aime rire, ça fait du bien, ça fait du bien à moi et puis ça fait du bien aux autres aussi). Mam, elle a l’habitude de dire qu’un sourire, c’est encore plus efficace qu’un pansement, que c’est le meilleur remède contre les maux (bien plus efficace que les mots). Mam, ses sourires, ils valent de l’or, ses sourires ils ont déjà soigné des maladies, réparer des cœurs brisés. Mam, ses sourires, ils ont déjà sauvé des vies. C’est pour ça que j’aimerais être comme elle, que j’aimerais tant lui ressembler, à Mam. Mais quand j’te vois, toi, si proche, j’me dis que finalement j’suis bien en tant que moi. C’est parce que j’suis moi, c’est parce que t’es toi, qu’on est nous. Et moi j’aime bien ce nous, j’aime bien être un nous – quand t’en fais partie.
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Re: the theory of everything ❥KONI | Mer 11 Jan - 22:39
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ed sheeran ; all of the stars ❥ Boni, elle pense jamais que c’est ridicule. Elle pense que si on l’veut, tout peut être possible. Alors quand elle me dit qu’un jour, j’arriverai à voler, j’ai le sourire qui s’étire jusqu’aux étoiles. « Quand j’saurai voler, j’t’emmènerai partout ». C’est promis. On ira là où tu veux, quand tu veux. On ira redessiner les nuages du haut des montagnes, défier les vagues, les vents, le monde. On ira montrer aux autres c’que c’est d’être heureux, d’être vivant. On leur montrera à tout ceux qui nous regarde de travers c’que c’est d’être nous et qu’au fond, les différents, les anormaux, c’est eux et pas nous. On leur montrera comment le soleil brille chez nous et que la nuit, les astres dansent. Et comment nos rires se mélangent pour ne former qu’un et éclater en un écho joyeux. J’espère que tout le monde nous entend et que tout le monde est jaloux de ce moment qui n’est pas pour eux et qu’ils n’auront jamais. « No ?! Your mom really did that ? ». De nouveaux éclats. « En fait, ton père est comme ma mère et ta mère comme mon père ; c’est lui qui me faisait faire toutes conneries possibles avec mon frère. Enfin, jusqu’à ce qu’il soit en fauteuil. Après j’me débrouillais toute seule pour les faire les conneries ! ». Même si être en fauteuil n’empêche pas mon paternel de faire des gaffes qui font hurler ma mère même à l’autre bout de la maison. Y’a jamais de silence chez nous, y’a toujours quelqu’un pour chanter, se faire entendre. C’est toujours bruyant à la maison. Alors le silence me fait peur. Il m’angoisse. Parce que j’ai l’impression d’être seule au monde et j’aime pas me sentir seule.

Pourtant alors que le calme règne entre nous pendant quelques minutes, j’ai pas peur. Boni elle m’apprend que le silence, c’est pas effrayant. Surtout quand on est avec la bonne personne. Alors j’ai pas peur. J’suis bien là, avec Boni. Sur les vieux matelas qui ont sûrement plus d’histoires à raconter que moi, à la faible lueur de cette lampe qui a traversé la nuit de nombreuses fois. « Oh arrête, tu vas me faire rougir ! ». J’lui réponds d’un ton faussement mielleux que les meufs dans les dramas, elle adore utiliser. Moi ça m’dégoûte, j’comprends pas qu’on puisse être aussi niais. Pour appuyer mon jeu d’actrice, j’lui donne une petite tape sur l’épaule et bat des cils exagérément avant de m’écrouler de rire encore une fois. « Alors si j’suis le soleil, toi t’es quoi ? Pas la lune parce qu’on pourra plus jamais se voir et j’veux pas ». Mon regard s’accroche au sien et mes doigts trouvent les siens qui semblent s’être égarés. « Toi t’es comme l’oxygène. Quand t’es là, c’est comme une grande bouffée d’air frais. T’sais, comme quand t’es tout en haut des montagnes et qu’le paysage est à couper le souffle. Puis tu respires un grand coup et là, t’as tout l’air pur qui arrive jusqu’à tes poumons et qu’tu comprends que tu pourrais vivre là jusqu’à la fin de tes jours. Ouais, si moi j’suis le soleil, t’es comme l’oxygène ».

Et là, j’éternue. Et que j’me rends compte que la porte du van est toujours ouverte et qu’il fait aussi froid dedans que dehors. « Oh shit ». Alors j’la referme et à la méthode de Boni, j’m’enroule comme un maki dans la pile de plaids. Mes jambes se faufilent jusqu’aux siennes à la recherche d’une source de chaleur alors que j’me mets à rigoler comme une gamine de six ans. « Aaaah, better ! ».
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Re: the theory of everything ❥KONI | Mer 11 Jan - 23:55
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boni & fuuko

« Oh la la, si tu savais tout ce qu’elle a fait, crois-moi, tu serais pas choquée pour si peu… Mam, elle est restée une enfant, elle a jamais vieilli… mais c’est pour ça que j’l’aime. » Parce que mam, c’est une maman unique, y en a pas deux comme elle (mais de toute manière, toute notre famille elle est unique). « Dis, tu m’as jamais racontée, comment ton père il a fini en fauteuil ? » Je sais pas si c’est un sujet sensible pour toi, pas vraiment, mais j’aime bien savoir moi, j’aime bien tout savoir. Même si on change rapidement de sujet de conversation, et puis qu’on rentre rapidement se mettre à l’abri. A l’abri dans la voiture, et puis moi à l’abri sous les couettes et les plaids, dans le petit nid douillet que t’as fait et qui me rappelle un peu le cocon qu’on se faisait toujours avec mam quand j’étais petite. « C’est vrai ? Tu veux dire que j’aide les gens à respirer ? » J’aime bien comment tu parles tu sais, j’aime bien tes mots et puis j’aime bien comment tu les emplois, j’aime bien ce qu’ils éveillent en moi (ils me font réfléchir tu vois). « Je sais pas, j’ai toujours l’impression de pas en faire assez tu vois ? J’ai toujours dit que j’allais changer le monde mais j’y arrive pas. » Et pourtant j’essaie, tu le sais hein, que j’essaie vraiment trop fort ? Pourtant y a toujours ce vide, et y a toujours ce blanc. Et cette impression, au fond, que j’en fais juste pas assez. Que j’ai pas ma place ici et que je l’aurais jamais, que j’dois arrêter de vouloir changer le reste, et juste me changer moi, si j’veux la trouver. Sauf que j’ai pas envie de changer, alors c’est compliqué. Pourquoi tout est toujours si compliqué ? J’réfléchis, le regard fixé sur le plafond, toujours emmitouflé, mais j’me redresse quand tu passes en coup de vent pour fermer la porte. Et j’rigole quand tu te pelotonnes dans les plaids. « Va pas attraper froid hein ! J’suis douée pour jouer les gardes malades il paraît mais quand même hein, j’aimerais éviter que tu tombes malade, j’aime pas quand t’es malade. » Et je gigote quand tu touches mes jambes des tiennes. C’est froid mais c’est pas grave, parce que c’est toi (c’est froid, mais c’est pas grave, parce que ça t’amuse, et que j’m’en fiche d’avoir froid, si c’est pour entendre ton rire). J’soulève un peu mes plaids, et puis j’les passe par-dessus. « Approche un peu, moi aussi j’ai froid. » La vérité c’est que c’est faux, la vérité c’est que j’commence même à avoir chaud. Mais j’veux juste une excuse pour me coller contre toi, j’veux juste une excuse pour passer mes bras autour de ton corps, pour enfouir ma tête dans ton cou, là où il fait chaud, là où j’peux rien voir (et où personne peut me voir). Avec mam, on a arrêté les jeux d’enfants, on a grandi un peu, mais c’est pas grave, j’ai plus besoin d’elle maintenant, j’crois que j’ai trouvé mon nouveau cocon – j’crois que j’ai trouvé une nouvelle personne, avec qui faire mon cocon.
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Re: the theory of everything ❥KONI | Jeu 12 Jan - 23:46
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ed sheeran ; all of the stars ❥ J’aime quand les autres me parlent d’eux, de ce qu’ils aiment ou de leur famille. J’vois toujours leurs yeux s’illuminer, les flammes de leur cœur s’y refléter quand ils évoquent leurs plus beaux souvenirs. Boni quand elle parle de sa maman, y’a cette même lueur dans ses iris chocolat. Ça danse, ça rit et ça pleure aussi, ça cri, ça espère. Surtout ça vit. Jusque dans ses prunelles. Elles racontent une histoire, des belles histoires que j’pourrai écouter toute la nuit. Et que j’veux qu’elle me raconte toute la nuit. Toute la vie. « Elle a l’air chouette ta maman ! J’la connais pas mais j’pense que tu lui ressembles ! ». A la maison, c’est Tama qui ressemble le plus à maman : eux ce sont les posés, les calmes, les réfléchis. Papa et moi, on est les imbéciles heureux, les imprudents, les insouciants. Et Boni, de la façon dont elle m’en parle, elle est comme sa maman elle. Est-ce que c’est d’elle que tu tiens ton sourire brillant ? Tes yeux pétillants ? Et ta joie de vivre contagieuse ? Puis quand elle me demande pour mon père, j’fais qu’lui sourire. J’préfère ne pas répondre de suite, j’veux pas gâcher c’moment précieux. Pas maintenant.

Alors on s’réfugie dans le van, à l’abri du vent, sous les plaids et les couvertures. J’me souviens quand on faisait des châteaux molletonnés avec mon frère dans la caravane, à s’raconter des vieilles histoires entendues aux quatre coins du monde. Un jour, j’te les raconterai Boni, toutes ses légendes qu’on s’racontait pour s’faire peur ou mettre de la poussière de fées dans nos rêves. J’te dirai tout. Tout c’que tu veux savoir, j’répondrai à toutes tes interrogations et si j’connais pas la réponse, on la cherchera à deux. Même si faut aller la chercher à l’autre bout du monde. Dis-moi qu’on ira, juste toi et moi.

« En tout cas quand t’es là, j’trouve que c’est plus facile. Tout est plus facile ». J’le pense, j’dis jamais rien que j’pense pas. Boni elle est comme de l’oxygène. Une bouffée d’air frais qui s’insuffle dans vos poumons et vous permet d’respirer à nouveau. Boni est comme ça. Un sourire et tout s’éclaire. « Change pas pour les autres, change pas du tout Boni. Reste-toi et le monde comprendra ». Et le monde comprendra que t’es indispensable. Un courant d’air m’oblige à me dégager et à m’enfouir un peu plus sous les couettes. Contre toi. Un peu plus contre toi. Je laisse Boni m’enlacer et j’soupire heureuse quand la chaleur se répand dans mon corps. Et le silence suit. Alors j’me lance. « J’avais treize ans quand l’accident est arrivé. Avec Tama et mon père, on était partis avec les gardiens de la réserve. C’était notre balade habituelle. Et puis, on est tombés sur des braconniers qui v’naient de tuer un éléphant ». J’déglutis difficilement mais j’continue, même si c’est dur d’y penser. « Il a suffi d’une balle perdue pour qu’il s’retrouve en fauteuil. Puis on est partis d’là-bas. Pour s’installer en Corée. J’en ai voulu à mon père au début alors que c’était pas du tout sa faute, il y était pour rien. Mais notre maison, c’était là-bas. Et on a dû tout laissé du jour au lendemain. J’comprenais pas pourquoi on devait partir. J’ai mis du temps à comprendre que c’était mieux pour tout le monde, même si j’aurai préféré rester là-bas ». Je m’arrête de parler, le sourire éteint. « Tu trouves que j’suis égoïste d’avoir pensé ça ? D’en avoir voulu à mon papa ? ». Moi j’m’en veux encore.
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Re: the theory of everything ❥KONI | Sam 14 Jan - 13:55
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boni & fuuko

J’aime bien parler de Mam. Parce que Mam, c’est mon modèle, c’est mon héros, et puis c’est ma maman, elle a toujours été là (presque) et je sais que j’aurais jamais pu être moi, si elle elle avait pas été elle. Alors j’aime bien parler de mam, toujours, j’aime bien dire aux gens comment elle est exceptionnelle, comme je l’admire et je l’aime. J’aime bien parler de pap aussi mais lui c’est différent, lui il est différent. Il a pas réussi à se décrocher totalement pap tu sais, mam elle a essayé de l’aider, elle l’aide toujours aujourd’hui, mais c’est pas facile d’oublier totalement une éducation qui l’a porté toute sa vie. Alors pap je l’aime beaucoup, mais pap il sera jamais totalement comme nous (pap il sera toujours un peu comme ça, un peu comme eux, un peu comme toute cette masse dont mam elle se moque tout le temps). J’aime trop parler de mes parents, j’pense pas que ce sont les meilleurs du monde, juste que ce sont les miens, et que j’pourrai jamais assez les remercier d’être eux.
J’pense à tout ça, emmitouflée sous les couettes, mon corps collé contre le tien, mon visage plaqué contre ta peau. « J’suis heureuse alors. J’suis heureuse si j’peux rendre les choses plus faciles pour toi. Parce que tu le mérites. » Et que j’ferai tout si ça peut t’aider, autant que toi tu m’aides quand t’es là, tu m’aides quand tu parles, tu m'aides quand tu souris. Et je resserre un peu plus mon étreinte autour de toi quand tu commences à raconter, quand j’entends la douleur dans ta voix (quand j’devine à quel point ça doit être difficile pour toi). J’dis rien, j’écoute, j’te laisse expliquer, j’te laisse t’exprimer. Et au fond d’moi j’maudis ces braconniers, qui non contents de détruire des centaines de vies animales, parviennent à faire de même avec les humains, parviennent à faire de même avec ta famille, avec ton père, avec toi. « Non t'es pas égoïste d’avoir pensé ça, j’aurais probablement fait pareil avec toi. Et j’murmure parce que c’est pas nécessaire de parler fort, parce que tu les entends quand même mes mots, parce que tu l’entends quand même, mon cœur. « T’as pas le droit de t’en vouloir à toi, tu peux juste leur en vouloir à eux. C’était ta vie, ils ont tout bouleversé, et même si ton père y était pour rien, toi non plus. Alors c’est pas grave d’en vouloir, c’est normal, on t’a  arrachée à ta maison sans te laisser le choix. » Et j’laisse ma main se promener, se glisser sur ton corps, frôler un bout de peau à découvert, avant de se poser sur ton visage, caresser du bout des doigts ta joue encore un peu froide. Puis j’écarte la tête, puis j’plonge mon regard dans le tien. « Moi aussi j’en a voulu à mes parents tu sais, Quand on s’est posés pour le première fois à busan. Enfin c’est pas que j’leur en voulais, mais j’étais pas ravie, et puis j’comprenais pas non plus. J’avais pas envie moi, j’voulais continuer à bouger toujours, pour toujours. Mais c'est différent. Moi j’avais pas de chez moi, toi tu as perdu le tien. Alors c’est normal, t’as pas à culpabiliser, c’est normal. » Tu me crois dis Fuuko ? Moi j’veux pas que tu t’en veuilles, moi j’aime pas quand t’es comme ça, parce que tu le mérites pas, parce que tu mérites juste d’être heureuse (parce que si y a bien une personne qui devrait l’être en permanence, c’est bien toi et que j’serai capable de voler tout le bonheur du monde pour le donner rien qu’à toi).
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Re: the theory of everything ❥KONI | 
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