Au 16.01.1999 dans une clinique privée de Gangnam-gu, Séoul. Elle a connu l'opulence et le luxe d'un quotidien que ses parents chérissaient plus que tout au monde. Mais elle était princesse en son Royaume et les artifices lui allaient, les faux-semblants la satisfaisaient.

Lorsque tout s'est envolé, c'est une partie d'elle-même qui s'est fissurée. La prospérité s'en est allée et son piédestal s'est brisé.

Sud-coréenne dans le sang et dans le cœur. Bien que sa mère soit chinoise et qu'à ce propos, d'aucun ne se soit jamais caché de sous-entendre que pour rien au monde elle n'aurait quitté ses terres natales pour moins qu'un homme avec une excellente situation.

Non seulement elle est belle ! mais en plus elle est brillante. Et comme ils s'enorgueillissent de ces palabres qui flattent leur unique et dernier moyen vers l'ascension social ! de dire qu'ils ont une fille en sixième année de médecine dans l'une des meilleures universités du pays... car ça n'a toujours été que ça avec eux : le paraître étouffant qui les a rendus parents absents, exigeants et intransigeants.

Jusqu'au lycée elle n'avait alors connu que l'éclat faste de la haute société. Ses parents étaient importants, ils avaient une certaine influence et elle, était le faire-valoir de leurs irréprochables méthodes d'éducation : regardez comme elle est sage ! et comme elle s'incline avec respect ! elle a des manières, de l'élégance, une silhouette fine et un verbe mesuré... sois belle et tais-toi.

Alors quand son père a passé un an à l'hôpital pour des problèmes de santé qui l'ont éloigné des affaires, du business familial et mené les finances de la famille droit dans le mur, c'était le drame. Les fraudes fiscales, pots-de-vin et autres irrégularités révélées au grand jour, devenu d'un jour à l'autre de simples nobodies qu'il était à présent autorisé de snober et prendre de haut sans risquer les représailles.

Et puis, il y a eu la renaissance à travers cet amour inattendu. Le fils d'un riche politicien qui partageait les bancs de son école, plus âgé et avec lequel, trois ans plus tard, alors que tout le monde s'attendait à d'imminentes fiançailles, elle a tout de même trouvé le moyen de merder.

Si tout foutait le camp autour d'elle, une seule chose lui semblait pouvoir rester à jamais immuable, une seule personne rester à ses côtés pour toujours en dépit des vents contraires et de l'adversité. Heejun, c'était son conte de fées rien qu'à elle, sa parenthèse enchantée, son monde à part qui mettait le reste sur pause et apaisait les angoisses sordides de ne pas être assez, jamais suffisante aux yeux de ses parents.

Ca n'a échappé à personne la froideur avec laquelle elle le regardait dans les jours qui ont suivi leur rupture, une nouvelle comme personne ne s'y attendait, LE couple qui vole en éclat alors que tout le monde les voyait déjà mariés, heureux et avec pleins de mômes au moins tout aussi arrogants qu'eux.

Il y a eu un ras-le-bol, un trop-plein. Un je ne sais quoi qui ne s'explique pas. Elle l'a trompé, souvent et à de multiples reprises avec gars qui n'a même pas la moitié de son statut. Secret gardé sur l'identité de ce garçon qui passait la récupérer à la nuit tombée sur sa moto alors qu'elle sortait sagement de la bibliothèque de l'université. Yong c'était tout ce qui lui était défendu et tout ce qui l'attirait finalement et Heejun, elle l'a tout simplement plaqué.

Comme ça.
Sans un mot, sans un nom, sans dire pourquoi ni même des pardons. Une attitude qui fait tâche sur l'irréprochable comportement qu'elle avait toujours adopté. Un dérapage que beaucoup ne lui ont pas pardonné et que ne lui pardonneront sans doute jamais ses parents à qui, un an après, elle n'a toujours rien dit de cette relation qui n'existe plus à présent que dans les fausses histoires qu'elle leur raconte.

Et pour cause, comment expliquer qu'on a foutu en l'air une relation stable en s'envoyant en l'air avec le demi-frère de son petit-ami ─ un homme qui n'avait soif que de vengeance et de se servir d'elle pour détruire une famille qui l'a toujours gardé dans l'ombre.