Drogués, ils avaient quelque chose du junkie à la recherche de sa prochaine dose. Leurs désirs les emprisonnant, testant les limites de leur résistance et raison. Avant lui jamais elle n’avait éprouvé ce besoin fascinant de s’abandonner à ses pulsions les plus malsaines. La peine devenait délicieuse, sous ses doigts, un genre de supplice où la victime en redemandait, incapable de s’en passer. Rei était son poison et elle était probablement le sien.

Ils n'étaient plus que sons et besoin dans cette valse qui leur était propre. Peau contre peau, bouche à bouche. Elle embrassa leur étreinte, s'oubliant totalement dans l'instant. C'était assez et ça ne l'était pas. La Nord Coréenne le repoussa brusquement, elle sourit satisfaite de le retrouver allongé, là où elle en avait envie. Satisfaite de sa surprise, désespérée du manque de contact entre eux, du vide en elle. Elle s'installa en amazone avant de le guider en elle à nouveau, avec langueur. Haneul soupira de plaisir en le sentant à nouveau en elle, se joignant à ses gémissements. Elle sentait ses ongles s'enfoncer sur ses hanches alors qu'elle enfonçait les siens sur son torse. Elle planta son regard dans le sien, ondulant à un rythme plus doux, savourant l'effet qu'elle lui faisait. Le désir et le plaisir qu'elle lisait dans ses orbes étaient un aphrodisiaque sans prix.

Elle le griffa, incontrôlable, lorsqu'il s'attaqua à sa poitrine, se cambrant et gémissant à son contact. Elle se redressa naturellement, prenant appuie sur ses cuisses, elle sentit le verre dans ses paumes mordre leur peau et ne peut retenir un sourire vaguement malsain. Haneul répondit au baisé du Japonais, nouant ses jambes dans son dos. Elle laissa son corps aller à la rencontre de ses lèvres, ses doigts s'entremêlant à ses cheveux. Ils étaient positivement barbares, elle lui servant de canevas où il peignait à l'aide d'un carmin chaud et métallique. Elle aurait menti si elle avait dit ne pas trouver ça aussi électrisant que tout le reste. Elle tira un peu sur ses cheveux sentant ses dents jouer avec la peau sensible de ses seins, et rejeta sa tête en arrière. Le souffle chaud de Rei lui brulait la peau d'une manière délicieuse et complètement irrégulière. Un prêté pour un rendu.

Elle se sentit partir en arrière, sous la poussée du Nippon, et grogna franchement de ne plus le sentir en elle, le regard embué par le plaisir, la surprise et le mécontentement y scintillant. Elle se releva en le fusillant du regard avant de venir se coller à lui, telle la droguée en manque à laquelle il l'avait réduite. Il la fit se retourner promptement ayant une autre idée en tête, et la repoussa à quatre pattes. Elle lui jeta un coup d'œil ironique par-dessus son épaule, tortillant du postérieur. Elle se cambra sous ses doigts et gémit en sentant ses dents s'enfoncer dans sa peau alors qu'il entrait enfin en elle. Rei se mouvait à ce rythme animal qui le caractérisait lorsqu'il était ensemble, ce rythme qui n'avait pour écho chez elle qu'une cascade de gémissements et cries. Haneul sentit son dos se cambrer douloureusement lorsqu'il vint perdre ses mains dans sa chevelure avant de tirer dessus, la forçant à se relever légèrement, elle se laissa retomber mollement sur les draps, ses mains y cherchant leurs repères, son bassin allant à la rencontre de celui du jeune homme, ses mains accrochées à ses hanches. Le contact était aussi douloureux que délicieux. Elle sentait monter en elle, cette extase auquel ils travaillaient assidument. En un coup de rein, elle se sentit partir, laissant son prénom s'échapper de ses lèvres entre deux gémissements. Elle s'abandonna à son plaisir, perdant le peu de repères qu'il lui restait, elle ne sentait plus que les battements de son cœur alors qu'elle peinait à reprendre son souffle.

Elle fit rouler mollement le japonais, qui gisait sur son dos, sur le côté et se retourna, faisant face au plafond, ses doigts caressant machinalement son ventre. Elle tourna la tête vers lui. « Un verre ça te dit ? »

Wearing + Shoes |Rei avait quelque chose de schizophrène vis à vis de la douleur. Il ne supportait pas la douleur de sa jambe, la douleur lancinante qui y résonnait souvent. Il détestait aussi la douleur que faisait naître les souvenirs, le passé et d'être incapable de redevenir le champion qu'il avait un jour été. Ces douleurs, il les annihilait à coup de cachets, de shoot, d'endorphine et d'adrénaline, tout était bon pour ne plus les ressentir, et de ne plus ressentir ce trou béant laissé dans son existence. Par contre, la douleur qu'il s'infligeait volontairement avec Haneul, il l'accueillait avec excitation et plaisir. C'était même un des éléments qui faisait qu'il était aussi accro à la jeune femme, pourquoi il ne cessait de retourner la voir. Accro à la douleur, accro au plaisir.

Le corps parsemé d’égratignures à cause du verre, ils n'en étaient pas dérangés un seul instant. Leur plaisir était intensifié par la douleur. S'ajoutait au plaisir du japonais la vision que lui offrait Haneul. Il adorait voir ses mains s'agripper aux draps comme si elle cherchait à s'accrocher à quelque chose avant de sombrer dans l'extase totale. Il avait ce plaisir pervers de la voir lutter contre elle-même, de la voir essayer de résister à l'extase qui menaçait de la succomber, et son plaisir à lui n'en était qu'intensifié. Lorsqu'il la sentit trembler en gémissant son nom, il eut un sourire malsain avant de se retirer et de venir sur les draps dans un gémissement rauque. Il eut besoin de quelques instants pour reprendre son souffle et ses esprits. Elle avait cette capacité à le rendre complètement autre, à lui faire perdre toute raison, il devenait presque animal.

Extatique mais épuisé, il la laissa le pousser, se retrouvant sur le dos, peinant encore à retrouver son souffle. Il n'y avait aucun geste de tendresse entre eux, ils se contentaient de gésir l'un à côté de l'autre, regardant le plafond. Il eut un rire étranglé en l'entendant. Il leva sa main gauche devant son visage, regardant ses plaies, et en tira un morceau de verre suite au triste destin de la lampe. « T'as pas eu assez de verre déjà ? » Dit-il avec un sourire mauvais, tournant légèrement la tête vers la jeune femme, lui montrant ce qu'il avait entre les doigts. Avec, il s'amusa à venir griffer la peau de la jeune femme, son ventre, sa cuisse, toujours avec cet étrange sourire sur les lèvres. Après quelques instants il s'arrêta, jetant le bout de verre dans un coin de la pièce. « La bouteille est dans ton sac. » Répondit-il finalement avant de se lever et d'aller fouiller dans la poche de son jean. Il en sortit son paquet de cigarettes, et il retourna s'allonger. L’écriteau « interdiction de fumer » lui importait peu. De son paquet, il sorti un joint qu'il avait roulé un peu plus tôt dans la semaine mais pour lequel il n'avait pas trouvé d'occasion valable. Il l'alluma, tirant quelques bouffées avant de le tendre à Haneul qui revenait, la bouteille en main. Il la lui prit des mains, l'ouvrit avec précipitation pour une descendre une bonne gorgée. Il regarda autour de lui, souriant en voyant l'état de la petite table sur laquelle se trouvait la fameuse lampe, elle penchait dangereusement. Il eut un rire. « Ça va, je trouve qu'on a été assez sage... » Il eut une petite moue ironique avant de reprendre le joint à Haneul.

Repue comme un gros chat après un bon repas, la jeune femme gisait sur le dos, son souffle s’apaisait graduellement, sa vue se faisait plus nette. Elle aimait autant se perdre que ce retour à la réalité progressif qui suivait. Haneul sentait son corps protester contre tout mouvement supplémentaire, elle était semblable à une poupée de chiffon. Elle leva une main vers son visage et retira avec ses dents un beau morceau de verre rougeoyant, fiché là. La Nord Coréenne porta le morceau à hauteur d’œil et scruta l’objet comme une bête curieuse, avant de le jeter plus loin dans la chambre.

Elle rit doucement à sa remarque et roula sur le côté, lui faisant face, un léger sourire flottant sur les lèvres. « C’est jamais assez avec toi » répondit-elle sincère. Elle le regarda se lever et fit de même, récupérant la bouteille dans son sac. Haneul revint bien vite vers le lit, la station couchée lui convenait bien mieux présentement que celle debout. Elle était en train de s’asseoir quand Rei lui tendit son joint en échange de la bouteille de whisky. Dieu ce qu’il aimait son whisky avant, après, voir même pendant le sexe. Elle tira une latte, une deuxième puis un troisième inhalant avec bonheur la fumée. Elle regarda autour d’eux et hocha la tête. « Trop sage, » ajouta-t-elle en pinçant les lèvres. Elle récupéra la bouteille et but une rasade en plissant les yeux. Si Rei aimait le whisky, c’était très loin d’être son alcool préféré.

Haneul le regarda tirer sur son joint avec un sourire carnassier. Et se rapprocha à quatre pattes de lui. « J’aime pas quand on est trop sage. » Elle repoussa Rei sur le dos et grimpa sur lui, telle un gros chat souple, la bouteille à la main. Elle but une nouvelle gorgée et se pencha pour embrasser, partageant un peu du liquide ambré avec lui. Elle reprit son souffle admirant son œuvre, l’alcool avait dégouliné le long de son cou. Elle sourit satisfaite d’elle avant de se pencher à nouveau pour laper le whisky de sa peau. Si elle n’était pas fan de whisky, le whisky mêlé au goût de Rei, elle adorait. Elle descendit le long de son torse prenant soin d’effleurer sa virilité, chemin faisant. Elle fit l’impasse sur son entre-jambe et s’attaqua à sa jambe, retraçant les cicatrices de ses doigts et du bout de la langue en remontant lentement vers son membre, où le sang commençait à sérieusement affluer. Elle se releva pour avaler une autre énième gorgée avant d’engloutir son sexe, tout en plantant son regard dans le sien.

Wearing + Shoes |Les étreintes et les mots doux après le sexe, ce n'était pas pour eux. Soit ils se séparaient là, soit, s'ils restaient, c'était pour se défoncer un peu plus et faire durer leurs ébats encore un peu. Ni lui, ni elle ne semblait pressé de se rhabiller et partir dans la foulée. Lui voulait savourer son joint, et elle avait ramené la bouteille. La nuit ne faisait donc que commencer... Se laissant apaiser par sa chère « Marie Jeanne » et son doux « Jack Daniels » il était confortablement installé et détendu dans ce lit pourtant tâché de sang. Mais tout ça leur ressemblait tellement. Le sexe, le sang et la défonce. Il eut donc un sourire en l'entendant, en effet, ils n'étaient pas faits pour être sages.

Il se laissa dominer par la jeune femme lorsqu'elle le poussa sur le matelas. Elle avait ce regard qui ne lui annonçait que du bon, cette façon féline de le regarder, de lui sourire et de se déplacer. Il lui rendit son baiser, savourant le goût du whisky, cette brûlure dans la gorge, mais surtout cette chaleur qui montait à nouveau en lui. Le joint dans sa main droite, il vint perdre la gauche dans les cheveux de la jeune femme qui repartait à l'aventure sur son corps. Il frissonnait, savourait cette chaleur humide sur sa peau. Il tirait une latte de temps en temps. Il grogna lorsqu'elle frôla sa virilité, affichant tout comme elle un sourire carnassier, il savait très bien comment tout ça allait finir. « En effet, je vois que tu as décidé d'être mauvaise ce soir... » Lâcha-t-il dans un souffle alors qu'elle parcourait ses cicatrices. C'était une des rares situations où elles ne l'horrifiaient pas. Il poussa un gémissement en sentant sa bouche sur son sexe, se mordant la lèvre pour en stopper un autre. Au delà de la sensation chaude de ses lèvres et de sa langue contre sa virilité, le plus électrisant était cette façon qu'elle avait de soutenir son regard. Ses pupilles dilatées, ses cheveux en bataille lui donnant des airs de chatte sauvage...

Il soutenait son regard, continuant de fumer son joint entre deux soupirs. Un homme pouvait-il rêver mieux ? Sa main gauche vint de nouveau se perdre dans les cheveux de la jeune femme, la maintenant fermement, lui imposant avec douceur mais fermeté son propre rythme. Pas un instant il ne lâcha son regard, et elle pouvait se régaler de chaque soupir qui passait ses lèvres entre-ouvertes. Lorsque la chaleur devint trop forte au creux de ses reins, il tira plus fort sur ses cheveux, la forçant à quitter la friandise qu'elle suçait avec tant d'avidité. Il eut un rire mauvais en voyant le regard qu'elle lui lança. « Ne me regarde pas comme ça, le meilleur reste à venir. » Il se redressa, l'entraînant dans le mouvement, pour venir trouver sa bouche, sa main gauche toujours agrippé à ses boucles ambrées. Dans la ferveur du baiser, la cendre incandescente du joint toucha la peau de Haneul, et il se régala du gémissement qui vint mourir contre sa bouche. Il sourit carnassier contre ses lèvres, la forçant à s'allonger, il la domina de son poids mesuré. Coinçant le joint entre ses lèvres, Rei se pencha vers elle glissant l'autre extrémité, la partie embrasée, dans la bouche de la jeune femme. Elle entoura leurs bouches de ses mains, leur permettant de s'intoxiquer tous les deux. Alors que les mains de Haneul étaient occupées par la soufflette, Rei guida son membre après quelques vas et vient de sa propre main pour entrer à nouveau en elle. Bien que complètement familière, la sensation était toujours aussi euphorisante.

Les grands discours, les mots doux et les étreintes langoureuses étaient loin d’être leur tasse de thé. Leur motto c’était plus : « sex, drug & rock’n’roll. » Leur relation, bien que suivie, restait un exutoire au maelström de pulsions inhibées dans leur quotidiens respectif. La tempête couvant sous leur apparent calme et bonne composition. Le whisky mêlé à la peau du Nippon était clairement le meilleur qu’elle puisse tirer du liquide ambré.

La jeune femme prit le dessus, s'aventurant sur son corps sensuellement. Pour autant qu'elle n'était pas amoureuse du japonais, elle appréciait grandement son corps et leurs échanges. Elle avait développé un fétiche certain pour ses jambes, notamment celle qui était couverte de cicatrice. Elle la fascinait depuis la deuxième fois, la 1er restant en grande partie un gigantesque trou noir. Elle observa avec une satisfaction animale son sexe s'engorger, sous ses attouchements, avant de l'engloutir sans plus de cérémonie. Rei était l'image même de la débauche allongée ainsi sur les draps rougis, son joint entre les lèvres, le regard noirci par l'excitation, soutenant le sien, les sons les plus exotiques franchissant ses lèvres. Pouvoir et extase, un combo dangereux dont elle usait et abusait. Elle émit un rire étranglé alors qu'il reprenait le contrôle de leur échange, sans se soucier de rien d'autre que son propre plaisir, ses doigts douloureusement emmêlés dans sa chevelure.

Elle laissa échapper un grognement mauvais, lorsqu'il lui retira sa sucette, et le fusilla du regard. Quoi elle n'aimait pas toujours être interrompu dans son art. Elle le gifla sans douceur avant qu'il ne l'asphyxie dans un baisé sauvage, tirant sur ses boucles. Elle lui mordit la lèvre inférieure de surprise en sentant la braise entrer en contact avec sa peau, et gémit contre sa peau. Douleur et plaisir, indissociable. Haneul bascula sous le poids du Nippon, inversant leur rapport de force. Elle l'observa curieuse coincer l'extrémité incandescente de son joint entre ses lèvres, elle entoura de ses mains leurs bouches créant un espace clôt où la fumée s'accumulait les intoxiquant rapidement. Elle gémit en le sentant entrer en elle à nouveau, se brûlant au passage la langue contre le joint. La Nord-Coréenne écarta son visage suffisamment de celui de Rei et lui prit le joint pour le coincer entre ses lèvres, s'intoxiquant égoïstement sous les coups de reins du jeune homme.

Elle tira sur le joint avant d'embrasser le Japonais, partageant avec lui l'intoxicante fumée au grès de leur respiration commune et des vas et viens. La jeune femme noua ses jambes derrière lui, perdant sa main libre dans ses cheveux. Elle écrasa les restes de leur joint contre la bouteille qui traînait non loin et planta ses ongles dans les épaules de Rei, imprimant des croissants cramoisis sur sa peau, alors que son plaisir s'intensifiait à chaque immixtion, son propre bassin allant à leur rencontre. Une mécanique du plaisir bien huilée. Elle lâcha un gémissement sonore alors que son cerveau délivrait une dose d'endorphine obscène à travers son organisme pour la seconde fois de la soirée. Elle se sentit se détendre alors que Rei continuait afin d'atteindre sa propre délivrance. Elle le repoussa, sans douceur, installant son sexe entre ses seins et le laissa imprimer son rythme jusqu'à ce que mort s'en suive. Elle lui jeta un coup d'œil satisfait alors qu'elle attrapait le drap pour nettoyer son décoté. « Peu mieux faire, » lança-t-elle en se relevant et tirant la langue.

Wearing + Shoes |Rei rentrait souvent dans un état second lorsqu'il était avec Haneul. La raison, la décence, la tendresse, toute émotion humaine et réfléchie restait sur le pas de la porte. Étaient de mise, désir, envie, bestialité, et souvent brutalité. Il se moquait assez du plaisir de Haneul, chacun était égoïste, seuls leurs propres plaisirs les importaient. Il savait aussi que la douleur réveillait chez elle un plaisir non dissimulé, d'où le fait qu'il se remettait peu en question. Il savait que lui et elle étaient sur la même longueur d'ondes, sur les mêmes envies, les mêmes déviances... La gifle qu'elle lui avait asséné n'avait fait qu'agrandir son sourire malsain, la morsure sur sa lèvre n'avait aboutit qu'à un gémissement rauque. Ils étaient l'illustration même de la débauche, nus, défoncés, alcoolisés dans des draps souillés de sang, de sueur et pas seulement...

C'était sans douceur qu'il entrait en elle, c'était sans douceur qu'il la taraudait de coups de rein. Le plaisir déferlait grâce au sensation, mais aussi au son de leurs bassins qui se rencontraient avec brutalité. Il aimait la sentir sans résistance, lorsqu'elle capitulait, le laissant aller à ses plus bas instincts. Il grognait de plaisir dans son cou alors que le mouvement de ses hanches contre celle de la jeune femme s'intensifiait, sans aucune douceur toujours. Au final, chacun y trouvait son compte, chacun y trouvait son plaisir. Le plaisir monta d'un cran supplémentaire lorsqu'il la sentit devenir plus étroite autour de sa virilité gonflée par l'excitation. Il la regarda jouir, un sourire presque animal collé aux lèvres. Elle était aussi malade que lui, la douleur la faisait décollé avec une telle facilité. S'il n'avait pas été du même acabit, il aurait pu prendre peur face à une faim aussi brutale. Mais ils se repaissaient des mêmes désirs et des mêmes travers.

Il la fusilla du regard lorsqu'elle osa le repousser alors que lui n'avait pas encore atteint le point culminant de son plaisir. Il la laissa manipuler sa virilité, et croisa son regard, une lueur parfaitement lubrique et animale dans le regard alors qu'elle la plaçait entre sa poitrine blanche. Elle tenait ses seins de façon à rendre le passage plus étroit, elle était l'image même de la débauche... A un rythme rapide et brusque, il effectua de vifs mouvements, ne prenant que très peu de temps avant d'atteindre l'orgasme à son tour. Il se répandit sur le décolleté de Haneul, souillant sa peau laiteuse avec un plaisir malsain. Il allait se lever du lit lorsqu'elle le provoqua, il la regarda lui tirer la langue, un sourcil dubitatif relevé. Répondant à sa provocation, il revint vers elle, la plaquant au matelas, la surplombant de tout son poids pour l'immobiliser. D'une main, il retenait celles de la jeune femme, de l'autre il lui attrapa le visage. Il souriait, partagé entre jeu et délire malsain. « Je voudrais pas te casser, tu bosses demain non ? » Il était déjà arrivé qu'après avoir passé une nuit avec elle, il ait annulé ses plans du lendemain. Parce qu'il prenait rarement le temps de ménager sa jambe et sa hanche avec elle. Il força un baiser sans douceur sur ses lèvres, avant de finalement la relâcher et se relever.

Il chercha quelques instants son paquet de cigarettes, il en sortit une qu'il alluma dans la foulée. Il chercha ensuite son boxer, qu'il enfila dès qu'il mit la main dessus. Il s'étira, délassant son corps. Il grimaça en sentant sa hanche se rappeler à lui, il poussa un juron, le repos avait été de courte durée. « On va boire une bière, je leur laisse la bouteille ici en dédommagement. » Il avait envie de se soûler, clairement. Lui et Haneul étaient, aussi bizarre cela soit-il, amis, et il leur arrivait de partager des bières autour d'un plat tellement épicé que le japonais n'en sentait plus le goût. Et après leurs ébats, c'était clairement ce dont il avait envie. C'était là l'étrangeté de leur relation, elle était schizophrène, tout comme eux. Il retrouva ses vêtements, et les enfilait au fur et à mesure, serrant les dents lorsqu'il devait se baisser.

Haneul ne savait plus où elle avait lu que le sexe pour le sexe n'était pas satisfaisant sur la longueur. Elle était au regret d'annoncer, à l'auteur de cette pensée, que si le sexe pour le sexe était plus que satisfaisant et qu'elle n'imaginait pas sa vie sans. Ça sentait le complot de bigot chrétien à plein nez, si vous vouliez son avis. Dans la catégorie de ce genre de relation, celle qu'elle entretenait avec le Japonais était plus que satisfaisante à tellement de niveau que la jeune femme ne voulait pas se lancer dans des explications. Ils étaient profondément égoïstes dans leur plaisir, complètement sauvage et pourtant aucun d'entre eux ne risquaient de s'en plaindre. Ils aimaient leurs drogues, leurs alcools et leur sexe sans compromis. Ils avaient leurs particularités, et aucun d'entre eux n'irait demander à l'autre le pourquoi du comment. Ils acceptaient et se jouaient desdites particularités avec plaisir. 

Elle était à son aise plaquée contre le matelas, Rei au-dessus d'elle, le regard fou, un sourire malsain aux lèvres. Elle sourit pour toute réponse. Le jour où Rei la casserai n'était pas encore arrivé. « Des promesses, toujours des promesses. » chantonna-t-elle en le dégageant d'au-dessus d'elle. Elle répondit à son baisé avant de se lever, il fit de même, recherchant leur vêtement dans la pièce. Elle attrapa sa culotte, qu'elle enfila avant de remettre son jeans. Haneul partit à la recherche du reste de sa tenue, déambulant dans la chambre ou ce qu'il en restait. Elle enfila le reste de ses vêtements. Elle observa Rei grimacer en enfilant ses fringues et ne fit aucun commentaire. Elle fouilla dans son sac et sortit un sachet contenant des cachets en tout genre. Alimenter l'addiction de son ami n'était réellement son rôle mais ça ne pouvait pas lui faire de mal. Elle lui tendit le sachet et la bouteille. Elle laissa échapper un rire devant son sens du « commerce. » une bouteille de Jack Daniels bien entamé pour une chambre à refaire en grande partie. Le deal était équitable sans l'ombre d'un doute. « T'es con, » souffla-t-elle. « J'ai faim, t'as soif, ça roule pour moi. » Hors de la chambre à coucher Rei et Haneul étaient du genre à jurer en regardant un match de foot à la télé tout en sirotant une bière. Rei avait tendance à la traiter comme un mec, un mec amélioré ça allait sans dire, la Nord-Coréenne devait avouer que c'était reposant, ce fonctionnement où rien n'était ambiguë ou codé. Elle rangea le sachet de cachet dans son sac et ouvrit la porte. Elle avait envie de dukbokki et soju.