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    :: Défouloir :: 2016

last night's horror show (nowei ♥︎)

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last night's horror show (nowei ♥︎) | Mer 15 Juin - 2:40
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Last night's horror show
Nawei & Nuo

(►MUSIC). On avait prévu de se faire un cinéma, mais forcément, comme d’habitude, on avait finalement eu la flemme. Surtout lui, d’abord, ensuite moi. Du coup, on s’était retrouvés à mater une série avec des pizzas qu’on avait aussi eu la flemme d’aller chercher et qu’on s’était fait livrer. Comme sa télé n’était toujours pas réparée, on s’était arrangés pour mettre le truc sur l’ordi avant de s’installer sur le canapé.

Wolf Creek, au début, ça avait l’air cool, y’avait cette famille américaine qui avait décidé de se faire un road trip en camping-car. La mère, le père, le fils et la fille, bref, le cliché standard comme les mômes peuvent le dessiner de façon super laide avec leurs doigts potelés (j’ai jamais compris pourquoi on les laisse faire alors qu’ils savent même pas colorier correctement). Et donc, tout allait bien jusqu’à ce qu’ils rencontrent cet espèce de vieux fermier un peu bourru et qu’ils se fassent tous buter (sauf la gamine). En soi, j’aurai du m’en douter que ça se passerait comme ça, peut-être même que Na Wei l’avait senti venir : le meurtrier s’était mis à parler d’armes, de flingues que je connaissais même pas (en même temps j’y connais pas grand chose) et de couteaux aussi (bon là c’est vrai que jusqu’à preuve du contraire y’a pas trente six manières d’utiliser un putain de couteau). Toujours est-il que j’ai retenu (de justesse, en me plaquant la main sur la bouche) un vieux cri quand le père s’est fait trancher la gorge.

Pour ma défense, les trucs d’horreur c’est pas franchement mon délire, alors forcément quand j’en vois ça me fait un max d’effet. Mais j’ai fait ma fière parce que y’avait Na Wei allongé juste derrière moi et que j’avais pas tellement envie de passer pour une faible devant lui. Du coup j’ai prétendu pendant tout l’épisode que ça m’atteignait pas, idem quand on a regardé le second. Heureusement, on était trop claqués pour entamer le troisième et la torture s’est arrêtée là. On a migré sur le matelas minuscule (j’suis jamais vraiment parvenue à déterminer si c’était un tout petit matelas deux places ou un matelas une place un peu large) et lui il s’est endormi quasiment direct pendant que moi j’ai tourné, tourné et encore tourné. Chaque fois que je fermais les yeux, j’avais cette image stupide du gamin sauvagement abattu alors autant dire que je les rouvrais assez vite.

Puis j’ai entendu ce sale bruit, et je jure que je l’ai pas inventé. Pas dans l’appart, mais plus loin, sur le pallier. Au début j’me suis dit que c’était surement les voisins qui rentraient de soirée un peu éméchés. J’ai compatis avec eux quand j’ai entendu que le bruit venait de notre serrure à nous, parce qu’essayer de forcer une serrure qui est pas la mienne en pensant que c’est la mienne, c’est tout à fait mon genre au bout de… au bout d’à peine deux verres, soit. Mais j’entendais personne parler, et ça commençait à devenir flippant, alors j’ai abandonné mes allures de fille sans peur pour murmurer un minable « Na… Na Wei ? » En guise de réponse, il a émis un son un peu étrange à mi chemin entre le grognement d’un ours et le bruit d’une porte mal huilée qui grince. Il a aussi fait un geste pour me rapprocher de lui, un geste tout ensommeillé, un peu brutal, et j’me suis collée contre son torse sans demander mon reste. De là, le bruit s’est tu et j’ai cru que c’était terminé et que j’allais peut-être enfin pouvoir pioncer.

Mais ce bâtard a recommencé de plus belle au bout de quelques minutes et comme la fatigue avait mis mes nerfs à vif, j’me suis redressée d’un bond. « Na Wei ! » D’une main empressée, j’ai secoué son épaule pour le réveiller. Une partie de moi s’en voulait de lui faire ça, l’autre était trop paniquée pour se morfondre là dessus. « Y’a un bruit que y’a pas d’habitude. Écoute. » A sa place, j’avoue, je me serais soulée. Mais de mon côté, j’pouvais pas dormir et puisque qu’il est là, autant qu’il serve à quelque chose. Non ?


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Re: last night's horror show (nowei ♥︎) | Mer 15 Juin - 23:57
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Last night's horror show
Nawei & Nuo

(►MUSIC) Une fille sans visage tape à la machine à écrire ces mots : monstre, démon, tueur.
Seconde ligne : fantôme, cicatrice, douleur.
Troisième ligne : vide, vide, vide.

Le bruit de la machine résonne sempiternellement, l'inconnue tape sans relâche sur la touche espace, encore, encore et encore. Elle fixe le vide, sa silhouette ne me dit rien. Je m'approche d'elle, de son bureau qui tombe en lambeaux au milieu de cette pièce qui se fissure dans chaque recoin. Mes pas font grincer le plancher, ça ne l'effraie pas, elle s'escrime à toujours faire hurler cette maudite machine.

Quand je suis assez proche pour deviner les contours de ses traits, elle s'arrête, lève la tête vers moi. C'est Aecha, celle qui me transperce d'un regard froid et inhumain.
Est-ce qu'on dit d'un cadavre qu'il est «  humain ? » Car elle morte, j'ignore comment je le sais mais je le sais.
Elle baisse la tête sur sa poitrine, porte sa main à son cœur, ses doigts en ressortent couverts de sang. Elle se redresse, me fixe puis bascule en arrière en convulsant. Je me précipite sur elle mais c'est déjà trop tard, elle est morte une seconde fois. En voulant la ranimer je réalise que ma main tient un objet, un révolver, l'arme qui a emporté ma sœur... Et c'est moi qui la détiens.
J'ai tué Aecha ? Non, j'ai tué personne. J'ai tué personne, j'ai tué personne.
J'ai jamais tué quelqu'un, jamais, jamais, jamais.
Jamais.
J
a
m
a
i
s.

Je tombe, ma tête tape contre les planches de bois vétustes et je sombre, j'essaie de lutter pour garder les yeux sur ma sœur mais j'en suis incapable, on m'emporte ailleurs.

« C'est vrai ce qu'il m'a dit ? » Elle tremble de rage, elle est écoeurée, ses yeux portent une haine sans nom. J'essaie de comprendre pourquoi elle m'en veut autant, alors je demande naïvement : « De quoi tu parles ? » Elle rit, un rire mauvais qui entaille chaque partie de mon être. Elle me hait mais pourquoi ? Qu'est-ce que je t'ai fait Nuo ? « Tu t'es foutu de moi depuis le début. » Mais non, jamais. Qu'est-ce qu'elle raconte ? « Je sais tout. » Mais savoir quoi ?! Face à mon silence, elle se met à hurler. « J'EN AI MARRE, DIS UN TRUC POUR UNE FOIS ! ASSUME ! ASSUME LE FAIT D'ÊTRE CE QUE T'ES ! » Un murmure, une voix cassée qui se fait la malle essaie de comprendre : « Je suis quoi ? » Elle exige de moi que j'hausse le ton mais j'ai toujours parlé comme ça, elle sait que m'ouvrir avec les mots c'est compliqué alors si en plus elle me met la pression je vais faire un blocage. « PUTAIN NAWEI, PARLE ! » Je peux pas, pardon.
Dis-moi ce que tu me reproches, je ferai mieux, je vais tout réparer mais arrête de crier...
Elle fonce sur moi pour me frapper au niveau du torse, elle veut que je repose ma question, elle ne me laissera pas tranquille tant que je ne l'aurais pas formulé à nouveau alors je puise toute l'énergie que j'ai plus pour répéter : « Je... Je suis quoi ? » Elle me sourit, me demande de faire face à mon reflet. Depuis quand j'ai un miroir chez moi ? « Vas-y regarde. » Je veux pas, je peux pas. « NAWEI REGARDE ! » Ok. Je prends une grande inspiration et j'y vais.
La glace ne me reflète pas, la seule personne qui apparaît, c'est elle. Je cherche à comprendre, je me tourne vers elle et elle me répond. « T'es rien. »

Réveil brutal.

Vu que j'ai pas encore les idées en place, j'fais pas trop le lien entre mon cauchemar et le fait que j'suis en train de me réveiller. Elle m'appelle, je grogne en la prenant contre moi mais ça suffit pas, elle tient vraiment à niquer ma nuit. J'ouvre les yeux quand elle commence à sauter sur le lit, je la regarde avec les yeux qui disent : « T'es sérieuse meuf, tu me réveilles pour un bruit ? » Comme par hasard maintenant que je suis bien debout avec voilà les rétines écarquillées y'a plus un son. « Ouais, j'aurais dû te dire... » Ma voix est un peu rauque et ensommeillée c'est super, je vais en profiter pour la faire flipper, ça donnera du cachet à mon histoire. « Y'a deux ans y'a eu un meurtre ici et ça fait deux nuits que j'entends ce bruit-là. Le fantôme vient chercher le vieux truc pourrave que l'ancien proprio a laissé derrière lui, c'était son frère. L'esprit est même venu à moi en me laissant des messages sur mes dessins, il disait... » Je me rapproche d'elle avec un air mi-blasé, mi-ennuyé par ma propre histoire. « Laisse dormir les gens putain. » Je me remets dans ma position initiale, prêt à me rendormir mais un truc m'en empêche. J'ai toutes ces images du cauchemar qui me reviennent et... Là c'est mort, je vais rien pouvoir faire d'autre que le con qui rassure sa meuf qui vire Jane d'arc.

Elle est toujours pas rassurée, je soupire. « Je vais aller voir, t'es qu'une chieuse. » Je ramasse mon haut qui traine au sol pour l'enfiler et ouvre la porte d'entrée. « T'as vu y'a rien. » Juste au moment où je dis ça y'a une meuf ( celle du premier étage ) qui vient me gratter l'amitié à trois heures du matin. « Vous avez du sucre ? » Je la dévisage sans rien dire, non mais elle est pas bien cette gonzesse. « Merci beaucoup, à demain. » Je la vois essayer de foutre sa clé dans une serrure qui ne lui appartient pas, ok j'ai pigé. «  Je reviens Nuo. » Je descends avec la meuf à son pallier puis je l'aide à rentrer chez elle pour ne plus qu'elle vienne nous casser les couilles. Lorsque je reviens, j'explique simplement. « Elle faisait du somnambulisme. » Ma mère en faisait aussi ( elle en fait peut-être encore, j'en sais rien.) Un jour elle a failli cramer l'immeuble, elle avait laissé de l'eau bouillir sur la gazinière pendant presque une nuit entière, le plus flippant c'est le fait qu'elle soit restée devant à fixer le carnage sans agir, depuis on avait pris l'habitude de l'enfermer dans sa chambre puis de la libérer avant de partir à l'école.

C'est tout sauf l'heure du café mais ça ne m'empêche pas de m'en faire couler un, je compte plus me rendormir t'façon. « Tu veux ? » Je lui propose en désignant une tasse vide qui est devenue la sienne avec le temps. Elle acquiesce alors je fais chauffer de l'eau pour nous deux en regardant le liquide bouillir à travers la cafetière transparente. J'ai le regard morne, mes yeux revoient ces images qui n'ont existé que dans mon esprit. Je perds des fragments de ces scènes, elles glissent entre mes doigts comme du sable et je ne fais aucun effort pour les retenir.
Ce que j'ai vécu pour de faux aurait pu réellement m'arriver et c'est ce qui m'effraie le plus, finir par vivre dans mes cauchemars.


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Re: last night's horror show (nowei ♥︎) | Mar 21 Juin - 2:46
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Last night's horror show
Nawei & Nuo

« Ouais, j'aurais dû te dire... » Me dire quoi ? Putain, me dire quoi ? La panique doit se lire sur mon visage parce qu’il se redresse totalement. Na Wei, t’es sérieux là, t’attends des nuits et des nuits avant de me dire que… « Y'a deux ans y'a eu un meurtre ici… » Ah ouais, d’accord, je vois, il se fout de ma gueule. J’ai envie de lui dire de pas perdre son temps à me raconter sa petite histoire jusqu’au bout, d’emblée j’y crois pas une seule seconde, j’en gobe pas un mot. Mais il est déjà bien lancé alors je laisse couler, surtout que j’avoue être un peu curieuse de ce qu’il est capable d’inventer. « … et ça fait deux nuits que j'entends ce bruit-là. Le fantôme vient chercher le vieux truc pourrave que l'ancien proprio a laissé derrière lui, c'était son frère. L'esprit est même venu à moi en me laissant des messages sur mes dessins, il disait... » Y’a des lacunes dans tout ça, ou alors c’est juste moi qui suis trop curieuse, mais quand on me parle de vieux truc pourrave ça me suffit pas, j’veux plus de détails pour mieux comprendre. Je le laisse s’approcher dans l’idée que je vais en apprendre plus, me il me balance simplement : « Laisse dormir les gens putain. »

Il me fait culpabiliser, à vrai dire c’est facile de me faire culpabiliser, c’est vrai, mais lui il y arrive toujours particulièrement bien. Alors je le laisse se rallonger paisiblement, comme si de rien n’était, parce que soudainement j’me sens comme la dernière des connes (doublée d’une petite chose fragile que j’suis pas). « J’te jure que je l’ai pas inventé, ce bruit » que je murmure quand même, non pas pour m’enfoncer encore plus mais parce que j’suis (pas encore) folle, jusqu’à preuve du contraire je sais quand-même ce que je vois et ce que j’entends, même si y’a surement dix mille explications tout à fait logique pour expliquer ce qui vient de se passer. J’sais pas si c’est parce qu’il m’a entendue, ou parce qu’il a pitié de moi, ou peu importe, mais il se relève une nouvelle fois en soupirant : « Je vais aller voir, t'es qu'une chieuse. » Il cherche son haut qui doit être échoué quelque part sur le sol (y’a pas beaucoup de rangements dans sa chambre, c’est le moins qu’on puisse dire, et même le lit est directement sur le plancher) tandis que je riposte doucement : « Tu peux parler, toi. » Avec tes silences interminables, tes « ok » de rageux et toutes les fois où tu me dis que tu vas « faire un truc avec des mecs » pour éviter ma curiosité (mon inquiétude), j’crois que c’est toi qui détiens la palme.

On file tous les deux vers la porte d’entrée, lui devant, moi sur ses talons. « T'as vu, y'a rien. » qu’il argumente en ouvrant la porte d’une main ferme et décidée. Sauf que derrière le battant, y’a pas rien : y’a une nana qui a l’air paumé comme jamais. Elle a les yeux un peu dans le vague, c’est bizarre, elle a l’air réveillée mais elle n’a pas l’air alerte pour autant. Je lance un regard d’incompréhension totale à Na Wei quand elle nous quémande du sucre, avant de nous remercier alors qu’on lui a rien donné et que d’ailleurs, elle nous a même pas laissé le temps de répondre quoi que ce soit. « Je reviens, Nuo. » Quoi ? Mais non, attends, me laisse pas toute seule comme ça. Ça m’a pas l’air d’être un très bon plan (j’ai l’impression que dans les films d’horreur, que je regarde pas souvent mais soit, les isolés sont toujours bouffés vitesse grand v, encore plus vite que les téméraires). Mais forcément, je laisse rien paraître et je fais ma fière en hochant la tête et en retournant dans l’appart comme si de rien n’était.

Pendant que Na Wei est descendu faire je ne sais quoi de la voisine, je m’occupe l’esprit en tournant en rond dans l’appart. Il est minuscule alors on en fait vite le tour, mais je trouve toujours un truc à faire, comme arroser le basilic (j’suis parvenue à négocier un cactus en prime, pour le moment, bientôt ce sera la jungle c’est certain, c’est juste qu’il le sait pas encore), me brosser les dents alors que je l’ai déjà fait (tic nerveux) ou encore regarder la vie des autres par la fenêtre (j’suis comme un chat, ça m’apaise). Puis il revient, il s’est passé quelques minutes à tout casser mais j’me suis ennuyée comme un rat mort. « Elle faisait du somnambulisme. » Ah, c’était donc ça. Etrangement, la tension retombe d’un coup après cette petite explication toute bête. J’crois que je pourrais même retourner dormir, mais maintenant que j’ai réveillé Na Wei pour rien ce serait un peu bâtard de lui faire ça et vu qu’il commence à faire du café, j’en déduis qu’il a l’intention de rester bien éveillé. Ça m’étonne pas vraiment, c’est un nocturne, il vit la nuit, à l’inverse de moi ; moi j’ai toujours été plus adepte des premiers rayons du soleil, ceux qui chauffent à peine, avec ce calme bien particulier qui ne dure que parce que la plupart des gens dorment encore ; j’suis souvent allée courir dans ces heures-là, mais maintenant j’me suis adaptée à lui et à son rythme sinon on pouvait pas vraiment se voir et ça me tuait.

« Tu veux ? » Sans un mot, je hoche la tête et il s’occupe de préparer le café pour deux. Je m’assoie sur le bord de l’évier dans un premier temps, comme j’en ai l’habitude, mais j’me rends bien vite compte que quelque chose ne tourne pas rond, j’suis pas aveugle. Na Wei est bizarre (encore plus bizarre que d’habitude s’entend), il fixe la cafetière sans vraiment la regarder pour autant. Du coup je redescends de mon perchoir et me glisse dans son dos, j’en profite pour poser mon menton sur son épaule et pour nouer mes mains autour de sa taille. « Dis-moi ce qui va pas » que je demande doucement, sans trop savoir s’il s’agit d’une demande ou d’un autre. Pour repousser le moment de répondre, il sert le café dans nos deux tasses (mais j’vais surement boire dans la sienne parce que c’est tellement mieux) ; heureusement on a pas besoin de se décoller pour ça.

J’ai quand même l’intention de lui laisser un peu d’air, mais j’esquisse à peine un mouvement pour m’éloigner de lui qu’un genre de grincement se fait entendre. « C’est pas possible… » que je marmonne, cette fois plus agacée qu’effrayée. « Me dis pas que la pute somnambule a décidé de revenir ». J’attrape ma veste en cuir, jusque là négligemment jetée sur la table basse qui nous sert pour à peu près tout, puis l’enfile pardessus la chemise que Na Wei m’a prêté pour dormir (elle est trop grande et me sert de robe mais ça me convient). Je mets mes chaussures en titubant un peu parce que j’suis trop pressée, embarque une tasse de café au passage (la sienne) et clame : « J’sais pas toi mais moi, j’peux pas rester là dessus, faut que je sache d’où ça vient. » Même si pour ça j’dois faire toutes les cages d’escaliers de l’immeuble, scruter le moindre recoin, analyser chaque porte. Cela dit, me dépatouiller avec tout ça toute seule ça me tente moyen, alors je me tourne vers lui pour lui demander, les yeux qui supplient : « Tu viens ? »


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Re: last night's horror show (nowei ♥︎) | Jeu 21 Juil - 18:12
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Nawei & Nuo

C'est pas possible cette meuf à un radar avec moi ou quoi ? Tout va bien, comme d'hab t'occupes ( lol . ) Je verse le café dans nos tasses, y 'allant avec une apathie abusive pour retarder au maximum la conversation qu'elle essaie d'aborder. Je bois deux gorgées dans ma tasse avant de l'échanger avec la sienne ( on fait comme ça depuis que j'ai capté qu'elle me la piquait. ) Faut que j'cherche une excuse pour me sortir de ce pétrin, lui rouler une pelle ça suffirait ou c'est plus valable vu le nombre de fois que j'en ai usé ? Heureusement pour moi elle recommence à faire sa Jane d'Arc. J'me détends aussitôt, tout le contraire d'elle.

« Me dis pas que la pute somnambule a décidé de revenir. » Je hausse un sourcil, la suivant du regard avec un petit sourire amusé alors qu'elle s'épuise à monter en pression toute seule. On dirait qu'elle se prépare à aller dézinguer une armée de zombies alors que moi à côté j'suis la force tranquille. C'est là qu'elle ose me d'mander de la suivre dans son délire. « Tu m'emmerdes. » J'essaie de tirer la gueule mais elle me fait trop marrer pour que j'ai l'air crédible. « Ok. » J'prends mon temps pour enfiler mes baskets ( j'sais que ça va la vénère ) puis j'fais bien exprès de juste coincer les lacets dans mes chaussures sans les nouer car c'est le genre de truc qui peut la rendre dingue en moins de deux secondes. Une fois on s'était engueulé juste parce qu'un de mes lacets était défait, j'm'en battais les couilles moi mais elle m'a énuméré une liste de catastrophes improbables si jamais j'venais à trébucher ou pire encore, tomber du haut d'un ravin alors qu'on était au centre-ville... Elle m'a tellement pris la tête que j'ai abdiqué. Elle dit que j'suis relou mais elle s'est pas regardée.

On sort de l'appart, la porte claque à cause d'un courant d'air. Je plonge mes mains dans les poches de mon jogging, je vérifie dans celles de sa veste. « Ok avec tes conneries on est coincés dehors sans les clés et en plus j'ai laissé mon café à l'intérieur. » J'rigole plus du tout, j'ai un peu haussé le ton du coup ça a réveillé un môme ce qui a par conséquent fait rappliquer ma voisine de pallier avec voilà la sale dégaine. Elle m'demande de baisser d'un ton d'une façon qui m'plait moyen. « M'cause pas comme ça toi, tu vas redescendre direct. » Son mec débarque, alerté par le boucan et se met tranquille à reluquer MA meuf. En même temps la chemise qu'elle porte lui arrive vachement au-dessus du genou, ça doit l'exciter ce fils de pute.

« Tu veux de l'aide ? » Il fait genre de pas comprendre, sa nana qui est loin d'être con commence à lui taper un scandale devant nous. J'embarque discrètement ma nana en bas de l'immeuble, j'ai pas envie de les écouter brailler, surtout qu'ils font que ça... Avec Nuo des fois on s'amuse à les imiter. Vu que les murs sont fins, on entend pratiquement tout, surtout quand ça gueule. Alors on rejoue les scènes, calant leurs paroles sur nos lèvres en les mimant en rythme. Des fois on se balance aussi des coussins à la tronche quand ils cassent des trucs, c'est marrant... Sauf là, ça m'gave parce qu'on est dehors comme des clochards et qu'en prime j'ai pas de clopes.

J'marche jusqu'à ma caisse et l'ouvre sans avoir les clés avec une technique tout sauf réglo. Elle a pas intérêt à poser d'question ( même si j'me fais pas d'illusion à ce sujet. ) « Viens. » J'monte côté conducteur et lui ouvre la portière de l'intérieur. J'donne un coup dans la boite à gants pour qu'elle s'ouvre ( parce qu'elle est foutue ) et sors mon paquet que j'avais planqué à l'intérieur entre deux de ses bouquins de cours. « Tu les avais oublié à l'appart, j'ai voulu te les ramener mais j'ai oublié. Ils trainent ici d'puis deux semaines. » Sorry not sorry.

J'allume mon bâton de nicotine, tire une taffe dessus avant de placer le filtre entre les lèvres d'ma fausse blonde ( j'adore l'appeler comme ça. ) « Deux secondes. » J'sors chercher un tournevis dans mon coffre puis regagne ma place. J'recule mon siège un maximum pour avoir accès à la partie sous le volant que j'retire d'un geste expert, de-là j'ai accès à tous les câbles. J'en sectionne deux pour ensuite les connecter et là, la voiture prend vie. La radio s'allume, tout comme mon tableau de bord. J'remets tout à sa place, récupère ma clope. « On a deux options, soit on va au dortoir réveiller Niran pour qu'il nous file la clé de l'appart. Soit on s'casse où tu veux. » J'préfère la seconde option.


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Re: last night's horror show (nowei ♥︎) | Mar 2 Aoû - 1:55
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Last night's horror show
Nawei & Nuo

« Tu m'emmerdes. » Quand il me balance que je le soule, j’prends même pas la peine de réagir ; je sais déjà très bien qu’il va me suivre. J’le vois mal me laisser aller cavaler toute seule dans son immeuble pas fréquentable, en pleine nuit et juste vêtue de sa chemise (devenue ma chemise, à défaut d’avoir autre chose pour dormir). « Ok. » J’attends le « mais » qui vient régulièrement après le « ok », mais il semblerait que cette fois-ci, il n’y ait pas de négociation en vue. Moi ça m’arrange, sauf que pour se venger il met trois plombes pour trouver ses pompes, les mettre, et puis surtout il oublie de les lacer, LE truc qui me fait craquer (en vrai beaucoup de choses me font craquer parce que je suis le genre de meuf qui angoisse pour un rien, et comme Na Wei l’a compris très vite, il en loupe pas une). Je lui lance le regard qui veut dire « si tu me fais ça, ça va mal se passer et tu le sais » mais il garde son sourire mi amusé mi connard, aka le sourire qui a le don de me faire sortir de mes gonds. Ah ouais, il veut jouer à ça ? Pour lui montrer que j’suis plus forte que lui, j’décide de l’ignorer royalement, même si en faire abstraction ça me coute un bras.

Il me suit dehors, moi je zappe totalement tout le côté pratique de la situation et ne pense absolument pas aux clés jusqu’à ce qu’il dise : « Ok avec tes conneries on est coincés dehors sans les clés et en plus j'ai laissé mon café à l'intérieur. » J’écarte les bras pour qu’il puisse fouiller plus facilement dans ma veste, j’me sens coupable alors que j’ai rien fait. Le fait qu’il parle trop fort me tend encore plus, j’ai pas l’habitude vu que sur nous deux c’est presque toujours lui qui est le plus calme, et puis comme la plupart des gens de ce monde dès qu’on hausse le ton j’ai des souvenirs de parents qui s’engueulent qui remontent à la surface (quand maman a appris que mon père jouait son vieux double-jeu, y’a eu quelques sales altercations). « Arrête ça » que je demande en essayant d’avoir une voix calme (ses lacets pas faits me stressent aussi), tout en agrippant son bras. « Et dis pas que c’est de ma faute… ». Je m’en veux quand même, ça me soule, il me prend pour Jeanne d’Arc sans me croire et en plus, une autre voisine débarque pour nous taper l’embrouille. Na Wei gère, ou plutôt essaye de gérer puisque son seul succès, c’est de rameuter le vieux pervers qui me reluque chaque fois que j’prends l’escalier. Forcément ça dégénère, tout le monde commence à monter d’un cran, j’presse plus fort le bras de Na Wei pour lui demander de manière muette si on peut se tirer (habituellement c’est sa technique à lui mais comme elle est super efficace je l’ai récupérée).

Une fois à l’extérieur, j’prends une grande inspiration d’air frais et suit Na Wei sans trop poser de questions. Il va vers sa bagnole (que j’devrais pas tarder à lui piquer, en plus de sa tasse à café, vu que je viens d’avoir une date pour passer mon permis). J’vois pas trop l’intérêt parce qu’à priori, si on a pas les clés de l’appart, y’a pas de raison qu’on ait celles de la voiture mais… mais Na Wei ouvre les portières sans les avoir, ça n’a pas l’air de lui poser problème. C’est dingue comment j’ai tendance à oublier que ce type, c’est cent pour cent de trucs pas légaux, déjà qu’il roule sans permis et sans assurance (ça en revanche je lui rappelle suffisamment pour qu’aucun de nous ne puisse pas l’oublier), mais en plus cette fois-ci il va aussi rouler sans clés. « Viens. » Son « viens » sonne beaucoup comme un « pose pas de question », du coup moi j’enchaine : « Wow, comment t’as fait ça ? Tu m’apprendras ? Mais tu vas faire comment pour le contact ? » Comme je m’y attendais, il ne prend pas la peine de répondre ; ça me laisse champ libre pour remarquer que ses putains de lacets m’agacent toujours autant. Je continue à ne rien dire là dessus (une véritable bataille contre moi-même), il se met à fumer grâce à une réserve de clopes dans l’habitacle (il a des paquets PARTOUT c’en est presque flippant) et au passage je remarque deux pauvres bouquins maltraités, enfermés depuis dix vies dans sa vieille boite à gants dégeu. « Tu les avais oubliés à l'appart, j'ai voulu te les ramener mais j'ai oublié. Ils trainent ici d'puis deux semaines. » J’suis trop occupée à décorner toutes les pages pour lui répondre (je suis un peu maniaque sur certains trucs, rien qu’un peu).

Quand il me met sa cigarette entre les lèvres, j’essaye de marmonner un « qu’est-ce que tu fais ? » qui se transforme en truc incompréhensible faute de pouvoir articuler correctement. Il commence à bidouiller des câbles sous le volant, inconsciemment j’essaye de mémoriser ses gestes pour pouvoir les reproduire en cas de nécessité. J’commence à avoir  froid malgré la veste, c’est surement la fatigue combinée au fait que j’suis pas vraiment couverte. Pour conserver un peu de chaleur, je remonte mes jambes sur le siège, entoure mes genoux de mes bras, puis rend la cigarette à son propriétaire qui me balance : « On a deux options, soit on va au dortoir réveiller Niran pour qu'il nous file la clé de l’appart, soit on s'casse où tu veux. » J’ai moyen envie de réveiller Niran, déjà que je culpabilise parce que Na Wei et moi on est à la porte par ma faute (indirectement, soit, mais quand même) mais si en plus j’ai la nuit bousillée du religieux sur la conscience, ça va pas le faire. « On se casse mais d’abord… fais tes lacets s’te plait, j’en peux plus. » Na Wei me regarde l’air de dire que j’suis tarée, mais il sait pertinemment que s’il le fait pas j’vais jamais le laisser démarrer (une fois j’ai pété un plomb contre Yuki à la villa No parce qu’un tableau n’était pas droit, Na Wei était là et je crois que ça l’a un peu trauma). Il se penche pour rectifier ça, puis quand il se redresse j’lui mets sa ceinture d’office et en réponse, il me fusille du regard. Je lève les mains pour prouver mon innocence et plaide ma cause : « J’suis pas en train de te materner ! » J’ai juste pas envie qu’il t’arrive quelque chose, et si tu m’trouves trop tendre c’est simplement parce que t’es pas assez habitué à la tendresse.

On quitte le parking, on roule un temps sans trop savoir où on va, les rues illuminées se succèdent au même titre que les musiques. Puis soudainement, je pense à quelque chose que j’ai entendu plus tôt dans la matinée : « Y’a une nouvelle piscine qui va pas tarder à ouvrir dans le coin. » Il ne peut pas me reprocher de tenter ma chance ce soir, étant donné qu’il a déjà refusé d’aller avec moi à la pool party organisée à la sauvage par l’une des filles Armani. En même temps, il avait déjà fait un effort avec le Gumi’o’land et vu que j’en ai profité pour le « piéger » et lui faire rencontrer mon frangin, je ne m’attendais pas non plus à ce qu’il me fasse de nouveau confiance de si tôt concernant les plans (galères) que j’peux régulièrement lui proposer. « Allez, c’est pas loin, s’il te plait » et j’suis quasi certaine que les systèmes de sécurité ne sont pas encore installés. Pour toute réponse il me coule un regard en biais, rapide pour ne pas quitter trop longtemps la route des yeux, mais j’ai assez de temps pour lui faire mes yeux doux. J’suis pas persuadée qu’il dira oui, mais on a quelques heures devant nous avant que Niran ne se réveille et ne vienne nous ouvrir, et il va bien falloir qu’on les occupe d’une manière ou d’une autre. Du coup je commence à donner des directives pour nous guider dans le dédale de la ville jusqu’à notre nouvelle destination improvisée, Na Wei grogne parce que souvent je le préviens beaucoup trop tard et par conséquent, les virages qu’on prend sont beaucoup trop serrés.

À cause de ça on échappe de justesse à quelques accidents, c’est dingue de se dire qu’on est pas les seuls à rouler malgré l’heure avancée. D’un côté c’est une grande ville, alors ça devrait pas m’étonner, mais vivre la nuit ça reste tout récent pout moi. Heureusement on arrive rapidement, cette zone-là est quasi vide et j’peux descendre de la voiture sans attendre pour commencer à marcher un peu et détendre les muscles de mes jambes déjà engourdis. Je fais craquer ma nuque par habitude (alors que je déteste ce bruit) pour me tourne vers Na Wei qui n’affiche pas un air super convaincu (c’est pas sa gueule des mauvais jours, juste sa gueule de tous les jours). « J’espère que tu sais nager » que je dis pendant qu’il me rejoint. Quand il est suffisamment près, je capture son bras et m’amuse à suivre les tracés noueux de ses veines avec mes doigts en attendant qu’il ouvre la porte pour qu’on puisse entrer dans l’enceinte du bordel (j’aime bien quand c’est lui qui prend les risques, même quand c’est pourtant moi qui a eu l’idée de départ).


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Re: last night's horror show (nowei ♥︎) | Jeu 11 Aoû - 20:22
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INTO YOU
A little bit dangerous but baby that's how I want it


« Wow, comment t’as fait ça ? Tu m’apprendras ? Mais tu vas faire comment pour le contact ? » J'attends de bien être installé et de reprendre ma clope pour pouvoir lui répondre. « Ok, je t'apprendrai mais pas ce soir. » Lorsque j'connectais les fils entre eux, j'voyais bien qu'elle essayait de comprendre comment j'faisais alors j'ai reculé pour lui dégager la vue et lui expliquer. « Faut prendre le fil rouge et bleu uniquement. Sur certaines caisses c'est le jaune et pas le bleu mais c'est que sur les vieux modèles. Tu peux le vérifier en voyant s'il est relié à ça là. » J'lui désigne un endroit du doigt. « Généralement c'est mieux de l'faire avec des gants mais bon. » J'finis ma manœuvre et remets tout correctement à sa place. Elle saura comment faire mais pas comment moi j'ai su apprendre.

J'monte le chauffage après l'avoir vu se mettre en boule. « Si tu veux y'a un sweat à moi sur le siège arrière. » J'me contorsionne pour le récupérer et lui foutre sur le sommet du crâne. Pendant qu'elle le met, je cherche une radio pas trop pourrie, histoire d'avoir une musique de fond. « On se casse mais d’abord… fais tes lacets s’te plait, j’en peux plus. » Mais putain la grosse chieuse. J'y pensais même plus ! Une lutte visuelle se met en place histoire de lui transmettre ce message : « non je les ferais pas me casse pas les couilles. »

2 minutes plus tard,
je les fais.

« T'as rien gagné, j'te le dis au cas où tu commences à te prendre pour une autre. » Elle en rajoute à peine une couche en barrant mon corps à l'aide de la ceinture. J'dis rien, un regard suffit.  « J’suis pas en train de te materner ! » Elle tire sa tronche de pauvre petite inno'. J'détourne la tête en faisant mine de trouver qu'elle abuse alors qu'au fond, je trouve ça quand même un peu cute, juste un peu.

On roule enfin sans destination imposée, du moins jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche pour me causer d'une piscine. « J'ai pas envie. » Si tu veux on ira à l'autre bout de la ville en voiture. Dans un coin paumé, ceux que t'aime tant. T'sais un endroit comme la forêt avec des fleurs sauvages dont j'connais pas le nom ou alors dans un endroit reculé de tout qui avoisine les montagnes. On en serait les premiers explorateurs et tu kifferais ça parce qu'on le ferait tous les deux. Mais t'insistes alors j'te soumets pas mon idée, j'suis trop claqué pour protester t'façon. « Arrête de m'faire ces yeux-là. » J'rabats la capuche de mon sweat sur sa tête et affiche un sourire discret pendant qu'elle râle et qu'elle s'applique à se recoiffer.

« Plus jamais je t'utilise comme gps. » Je claque la portière en sortant de la voiture pour appuyer mes propos, elle m'a rendu barge. Pas fichue de savoir si ou tourne à gauche ou à droite. C'est elle qui va avoir besoin d'une assurance quand elle aura son permis. « J’espère que tu sais nager. » J'fais pas de commentaire pour le moment, je lui avouerai après genre quand j'serai obligé. « J'espère que tu sais tenir longtemps en apnée. » Pro de la natation ou pas elle va avoir la tête sous l'eau, c'est une promesse que je me suis faite.

Je pousse la porte d'entrée sans me poser de questions car visiblement quelqu'un était déjà passé par-là avant nous, suffit de voir l'état pitoyable de la serrure pour le déduire. « C'était facile. » Vu que c'est un bâtiment neuf et donc vide, nos pas raisonnent de façon démesurée. « NUO ! » J'me mets à gueuler pour tester l'écho et sans surprise, ça fonctionne. Nuo m'dévisage sans doute parce qu'elle a été un peu effrayée par mon cri. « Bah vas-y essaye au lieu d'me regarder comme une bouffonne. » Le mot « bouffonne » retentit un nombre de fois suffisant pour me faire marrer. Il en faut peu sérieux, j'suis un gamin. « Y'a pas de lumière dans ton bordel ? » C'est le genre d'ambiance glauque où tu t'attends à voir surgir de nulle part un serial killer qui te pourchasse avec un couteau de boucher et un masque de hockey. J'sors mon portable pour l'utiliser en guise de lampe torche. « Fais pas ta flippée, on a laissé l'esprit à l'appart. » J'aime me foutre de sa gueule et elle me le rend bien. C'est un peu notre façon à  nous d'se montrer notre affection ( fin' surtout d'lui faire piger qu'elle m'gave, c'est qu'elle est relou des fois... ) J'sens qu'elle est pas trop en confiance alors je passe ma main dans ses cheveux pour la rassurer. « C'est surement au sous-sol toutes les commandes pour l'électricité ou alors derrière le bâtiment. » Que des endroits qui craignent. J'ouvre quelques portes au hasard pour jeter un œil à l'intérieur et trouver un générateur ( on sait jamais ) mais y'a rien. Finalement on trouve un accès au sous-sol. « À toi l'honneur. » J'montre rien mais à l'intérieur j'me marre tellement. Pour pas perdre la face elle me passe sous le nez, descend trois marches puis se tourne vers moi comme pour me dire « allez tu viens maintenant ? » « T'es tellement une fragile. » J'rattrape la courte distance qui nous séparait et prend finalement les devants de “l'expédition“ en capturant sa main au passage. « C'est là-bas. » On a vite trouvé finalement. Je nous dirige jusqu'au générateur et lui demande de tenir le portable pour m'éclairer. J'examine rapidement toutes les commandes et relève quelques boutons ce qui a pour effet d'illuminer la pièce dans laquelle on se trouve. « Bon, on a plus qu'à remonter. »

Sans mal on trouve la piscine, vu que toute l'installation électrique n'a pas fini d'être installée, il n'y a que le bassin qui est éclairé mais c'est largement suffisant pour y voir clair. On s'regarde, elle avec son petit sourire qui veut dire « maintenant à l'eau. » moi c'est plutôt « y'a pas moyen. » Elle tire sur mon bras pour m'entrainer dans la flotte mais avant qu'elle fasse une connerie, je lui révèle que j'sais pas nager. « Donc en gros si tu m'fais tomber, j'crève. » J'exagère, j'vais juste avoir l'air d'un couillon qui patauge en s'enfonçant toujours plus mais au moins ça la dissuadera d'faire un truc qu'elle risque de regretter ( que je lui ferai regretter... ) « J'veux bien aller jusqu'à là-bas mais c'est tout. » Je lui désigne un endroit où j'risque pas de couler avant de balancer mon t-shirt au sol. J'la contemple à présent avec un sourire en coin. Finalement, c'était pas une trop mauvaise idée d'nous faire v'nir jusqu'ici. J'suis des yeux le mouvement de ses mains sur le pan de sa chemise qui met une éternité à se relever sur son nombril. Ma respiration s'accélère, y'a comme le moteur d'une moto qu'on fait vrombir dans le vide au creux de mon ventre et ça m'en engourdit les doigts. Son regard cherche le mien, j'ai du mal à me détacher de ses doigts qui semblent s'être figés dans l'temps. J'finis par baisser ma garde en posant mes orbes sur les siennes. Elle lâche le tissu, fait quelque pas en arrière et se laisse tomber dans la piscine.
Garce.

Elle attend que je la rejoigne avec son adorable sourire que j'ai bien envie d'lui faire ravaler... Je la surprends en sautant à mon tour. J'sais pas nager du tout mais j'ai pas peur de l'eau et ça elle devait surement pas s'y attendre. « Chut, tu vas où ? » Je saisis son avant-bras alors qu'elle essaie de s'éloigner. J'tire un peu sur ma prise pour la rapprocher de moi.
Le moteur me joue à nouveau un mauvais tour.
De ma main libre je retrace les fins traits qui dessinent sa mâchoire et m'empare ensuite de ses lèvres, pressé par une pulsion incontrôlée. Mes doigts remontent jusque dans sa nuque puis ses cheveux, je relâche son avant-bras pour rencontrer sa épiderme perlé d'eau. Je fais connaissance de ses hanches, de son aine gauche, de son flanc gauche pour le quitter ensuite brusquement et jouer avec sa chemise qui renferme un peu trop son corps à mon goût. Nos lèvres se séparent l'instant d'une demi-seconde, le temps d'un sourire mutin qui se veut vainqueur. Pas de « ok mais » cette fois, aucune négociation ne sera admise. Je m'applique à déboutonner le vêtement et à chaque étape franchie, notre baiser s'aiguise. D'abord ma langue happe sa bouche pour la torturer par la suite d'une douce morsure. Encore un bouton, encore un niveau à dépasser. Mes lèvres s'entrouvrent, mes doigts se lassent vite du jeu et se précipitent pour en finir. Des gouttes s'écoulent de mes mèches de cheveux pour se joindre à notre baiser. Elles dévalent le long de nos joues, notre menton, puis éclatent à la rencontre de la flotte. « Respire. » J'lui laisse juste le temps de prendre une brève inspiration avant de réinvestir ses lèvres et de nous plonger sous l'eau. Y'a le temps en suspension, nos corps aussi. On s'est perdu dans un monde parallèle au nôtre où le seul bruit qui compte c'est sa respiration calée sur la mienne et ça malgré le son des bulles d'air qui remontent à la surface comme pour nous signaler qu'on s'enfonce, qu'on est sur le point de se perdre et pourtant j'ai jamais eu autant l'impression d'être là où je devais être.
Où j'ai envie d'être.
Près d'elle.

©junne.
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Re: last night's horror show (nowei ♥︎) | Lun 19 Déc - 22:36
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Last night's horror show
Nawei & Nuo

A l’intérieur, il n’y a que du rien. Le sol semble trop lisse après le goudron du parking, l’air trop enfermé après celui de l’extérieur. Nos pas résonnent dans l’immensité de la pièce, Na Wei s’amuse comme un môme avec l’écho. Quand il hurle mon prénom, je sursaute ; il se tourne pour constater ma réaction et se heurte à mes yeux un peu paniqués. « Bah vas-y essaye au lieu d'me regarder comme une bouffonne. » Mais j’aime pas cet endroit. Je le supporte juste parce que t’es là. Parce que y’a toi. « Y’a pas de lumière dans ton bordel ? »  « Pas de lumière et pas de fantôme, j’espère. » Il sort son portable, je fais de même et on s’éclaire tous les deux avec leurs lampes. Je m’accroche à son bras tandis qu’il me rassure à sa manière : « Fais pas ta lippée, on a laissé l’esprit à l’appart. » Je vais dans son sens en marmonnant un « ouais » pas très convaincu. « C'est surement au sous-sol, toutes les commandes pour l'électricité, ou alors derrière le bâtiment. » Wouah, super. J’ai trop envie d’y aller. Dans le noir, avec deux lampes vacillantes. Bien entendu, Na Wei voit là une occasion rêvée de me faire prendre conscience de mon manque de courage puisqu’il s’efface devant une énième porte ouverte et me sort : « À toi l'honneur. » Je lui lance un regard noir avant de m’aventurer dans l’escalier l’air de rien, comme si ce n’était pas du tout un gouffre sombre ouvert droit devant moi. Au bout de quelques secondes, parce que je n’entends pas ses pas qui me suivent, je me dégonfle et me tourne vers lui. Il est resté en haut, avec son sourire moqueur ; dit que je suis une fragile alors que je lui réponds en levant les yeux au ciel.

Après ça, il passe devant et je le laisse gérer le reste. Quelques minutes plus tard, on est remontés et la piscine est illuminée. Juste elle, juste l’eau, pas les côtés mais ça nous suffit, c’est mieux comme ça. Na Wei, lui, il tire la gueule mais comme c’est souvent le cas, je m’en formalise pas et laisse ma main glisser vers la sienne, pour l’emmener lentement jusqu’à l’eau. C’est là qu’il me lâche qu’il ne sait pas nager (et que je lève une nouvelle fois les yeux au ciel quand il dit que ça pourrait le tuer). C’est aussi là que je prends conscience que sa révélation vient de m’offrir un avantage considérable pour me venger de tout à l’heure, quand il m’a lâchement abandonnée dans les escaliers. Déjà le plan prend forme dans mon esprit ; les yeux de Na Wei sont fixés sur mes mains, qui s’occupent de remonter la chemise ; et à ma droite il y a l’eau, l’eau où il ne peut pas aller, l’eau où il ne peut pas me suivre, l’eau où je me laisse tomber.

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« Respire. »
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L’air manque, on sait tous les deux qu’on va devoir remonter à la surface. Mais le faire, ce serait retourner au monde réel, se heurter de nouveau à tout ce qui peut déconner. L’eau, c’est mieux, c’est notre monde, rien qu’à nous deux. J’suis incapable de penser à autre chose qu’à lui, incapable de sentir autre chose que lui. C’est comme si tous mes sens s’étaient mis sur pause ; ou plutôt, non, comme s’ils s’étaient tous tournés vers Na Wei. Mes mains sont sur lui, mes lèvres contre les siennes, mon souffle n’existe plus depuis plusieurs secondes déjà ; les yeux fermés, on est comme figés dans le temps et j’ai pas envie de remonter (vraiment, vraiment pas envie de remonter). Pourtant on y est finalement obligés ; à court d’air avant lui, mes doigts exercent une pression désespérée sur son corps pour lui faire comprendre que je vais craquer et on se laisse happer vers le haut. L’air retourne dans nos poumons, j’ai un sourire heureux à peine troublé par les longues inspirations que je reprends en toute hâte. « Je croyais que t’avais peur de l’eau. » Il fait non de la tête, j’acquiesce. « Mais en fait, c’est juste que tu sais pas encore nager. » Mes lèvres viennent se poser contre son cou, remontent lentement, et finalement lui murmurent : « Si tu veux, je t’apprendrais. C’est pas si compliqué que ça en a l’air, tu verras. » Mes bras entourent ses épaules, lentement je l’attire un peu plus loin, là où moi j’ai déjà perdu pied mais où lui peut garder la tête hors de l’eau sans aucun mal. J’enroule mes jambes autour de sa taille, la chemise flotte autour de nous, mes cheveux aussi alors que les siens gouttent sur la surface de la piscine. J’voudrais que ça dure éternellement, j’voudrais lui dire qu’il a intérêt à faire attention à lui parce que maintenant je serai surement incapable de vivre sans, j’voudrais lui dire que je l’aime à en crever parce que j’ai jamais réussi à prononcer ces stupides mots.

A la place un bruit me fait sursauter ; on tourne tous les deux vers la tête vers le bâtiment qu’on a quitté quelques minutes plus tôt mais je distingue rien par la porte qu’on a laissée ouverte. Soudainement les lumières de l’eau s’éteignent, mes mains se crispent encore plus sur les épaules de Na Wei alors que je lui demande : « Je croyais qu’on avait laissé le fantôme à l’appart ? » D’un regard entendu, on regagne tous les deux le bord, puis je récupère son tee-shirt échoué sur le sol après avoir tâtonné pour le retrouver. C’est alors qu’une lampe torche s’allume à quelques mètres de nous et qu’un type demande s’il y a quelqu’un. Putain, si j’avais su qu’il y avait un gardien dans ce bordel j’aurais pas proposé qu’on s’y aventure. J’imagine déjà le regard accusateur de Na Wei ; mais d’abord il faut qu’on retourne jusqu’à la voiture, et entre le parking et nous il y a l’intrus. « À trois… on court ? » que je chuchote vers Na Wei, qui me répond « Un » « Deux » « Trois ! » On s’élance comme deux idiots, le type gueule mais le temps qu’il comprenne ce qui est en train de lui arriver et qu’il commence à nous courir après on a déjà atteint la porte. On se jette totalement trempés dans la bagnole, qui n’a jamais démarré aussi vite de toute sa vie de voiture surexploitée. J’me penche par la fenêtre ouverte pour regarder où en est le gardien : il continue à s’époumoner derrière la caisse jusqu’au moment où Na Wei grille le stop qui marque la sortie et là, il abandonne enfin parce qu’il sait pertinemment qu’il n’a plus aucune chance. « J’espère qu’il a pas relevé la plaque. T’en as une, au moins ? » Depuis que j’ai appris qu’il n’avait ni permis ni assurance (ni même de clé, ce soir), plus rien ne m’étonne.

Je lui rends son tee-shirt et lui demande de bien vouloir l’enfiler pour ne pas attraper froid (ce qui s’accompagne d’un regard noir de sa part comme je m’y attendais), puis je commence à refaire le GPS pour nous mener jusqu’à Niran cette fois. Heureusement que Na Wei connait le chemin, sinon je suppose qu’on aurait encore manqué plusieurs accidents de justesse. On se gare sur ce nouveau parking, nos peaux ont séché mais j’crois bien qu’on est tous les deux transis de froid. J’ai l’espoir que Niran ou Ae Cha nous offre, genre, la possibilité de prendre une douche chaude, ou au moins des fringues de rechange, et puis en supplément le must ce serait : « Un chocolat chaud. J’donnerai nos futurs enfants pour un chocolat chaud. » Peut-être que ça va l’effrayer, que je parle d’un futur comme ça, avec des gosses ; ou alors peut-être qu’il dira juste que je risque d’être une mauvaise mère.

Puis je repense à la douche, et une nouvelle idée me vient en tête. Considérant là où mes idées nous ont menés jusqu’ici, peut-être que je devrais m’abstenir. La première nous a enfermé hors de notre propre appart, sans les clés de la porte ni même les clés de la voiture. La seconde nous a interrompu à moitié nus et nous a poussé à courir avec un gardien aux trousses. La troisième… « les douches. » Na Wei me regarde sans capter tout de suite, l’air de penser qu’on est vraiment plusieurs dans ma tête. « Viens. » que je lui dis simplement, et je le guide jusqu’à un muret qu’on escalade sans trop de difficultés. Puis on suit un chemin détourné, qui évite les caméras de surveillance et les capteurs qui déclenchent la lumières ; le chemin qui tous les étudiants de la Yonsei connaissent parce que les dortoirs des fraternités ferment bien trop tôt, et celui des gumiho ne fait pas exception. « On devrait pas être là, » que je dis à voix basse, même si c’est une évidence, « C’est le coin des gumi, les Jeong sont en plein centre ville. » C’est à dire loin d’ici, mais ici on est proches de Niran qui nous filera les clés quand on en aura marre de faire nos conneries.

Après à peine deux minutes de marche, on entre dans le bâtiment gumi, généralement laissé ouvert toute la nuit (c’est Min Kyung qui m’a filé la combine, peu avant qu’on cesse de se parler, y’a quelques jours de ça). Comme prévu la porte s’ouvre sans trop protester : « Ils sont quand même vraiment inconscients », mais moi ça m’arrange. Je prends la main de Nawei, le guide dans un couloir, puis on passe une porte qui nous amène jusqu’aux douches. « C’est beaucoup moins fancy que la piscine » que je fais remarquer en les allumant toutes, « mais c’est chaud et… » Je l’attire contre moi, sous l’eau brulante, m’arrête à quelques centimètres de ses lèvres : « On peut continuer ce qu’on avait commencé. » Comme si on avait rien d’autre à penser, ce sera notre pause. Peu importe ton boulot dont je connais rien mais qui m’inquiète, peu importe que parfois tu restes des heures dans un état presque léthargique, peu importe que de mon côté je me tue à la tâche parce que je sais pas m’arrêter. Cette nuit, c’est notre pause, juste toi et moi et l’eau.


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